Récit
Maupay : on a retrouvé le « bison »
Phénomène de précocité, Neal Maupay alterne naturellement les bonne périodes et les phases de creux depuis son éclosion au haut niveau, alors qu'il n'avait que 16 ans. Aligné d'entrée par Claude Puel à Bastia pour la première fois de la saison, « le bison » franco-argentin (18 ans) n'a pas déçu, faisant parler son impact et sa détermination.
La surprise du chef de Furiani, c'était bien lui, placé en 9 à la place d'Alassane Plea pour conduire l'attaque rouge et noire. Certes, Neal Maupay n'a plus 16 ans, comme lorsqu'il avait éteint les ardeurs corses en février 2013, grâce à un but de renard. Mais l'âge du vote n'a pas fait perdre au numéro 18 son sens du jeu, son amour du combat... ou sa lucidité au moment de dresser un premier bilan de sa saison : « Beaucoup de personnes sont venues me demander s'il s'était passé quelque chose... » a-t-il d'ailleurs avancé d'emblée lors de l'émission 100% Aiglons, lundi soir, sur France Bleu Azur. Avant de répondre par la simplicité : « Il n'y a rien eu. Le coach a simplement décidé de ne pas me faire jouer parce qu'il pensait qu'il y avait des joueurs qui méritaient plus que moi. C'était à moi de travailler encore plus à l'entraînement pour retrouver du temps de jeu. C'est ce que j'essaie de faire la semaine et les week-ends, dès que je le peux ».
Point d'appui à Furiani
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Il en a eu la possibilité samedi dernier, et a saisi la perche tendue par Claude Puel, se rappelant aux bons souvenirs des axiaux bastiais, qu'il n'a pas hésité à déblayer lors de tous les duels qu'il a eus à disputer.
Une manière de mettre les choses au clair, de regarder vers l'avant. Et de replacer sous les feux des projecteurs un talent énorme qui, depuis son retour d'une blessure aux ligaments croisés (hiver 2014), n'a pas encore trouvé son expression optimale. De la grinta, un rôle de point de fixation joué avec sobriété et des " cannes " durant 90 minutes : sa performance du week-end prouve que l'heure du nouveau Maupay semble être arrivée. « Par rapport à mes débuts, je me suis étoffé, tout en développant des qualités que je n'avais pas avant », lance-t-il au moment d'analyser son retour. « Je pense que je suis plus puissant, plus physique. Mentalement, mon approche a également changé. Désormais, je sais ce que c'est être pro, sur le terrain et en-dehors, et je sais aussi que tout ne sera pas facile. Il peut y avoir des hauts et des bas. Là, je suis passé par des bas, mais c'est dans ces moments-là qu'il faut s'accrocher, travailler encore plus et ne rien lâcher, parce que ça finit toujours par payer. »
Guingamp en ligne de mire
Avec 9 rencontres et 226 minutes de jeu en L1 lors de l'actuel exercice, il entend surtout, avant toute considération personnelle, rendre service au collectif à l'orée de la dernière ligne droite du championnat. Le tout sans état d'âme. « Il n'y avait besoin d'explication. Si le coach m'a fait confiance à Bastia, c'est qu'il a pensé que je pouvais apporter quelque chose dans ce match. J'ai essayé de répondre présent. »
Le voilà donc revenu dans le 11 de départ en Corse, une terre qui fut l'un des points de départs de son lancement dans l'élite, et qui acte peut-être le début d'un nouveau cycle. Après quelques semaines passées à ronger patiemment son frein, le natif de Versailles désire désormais confirmer, « faire un maximum de matchs, marquer le plus possible et, surtout, tout donner pour que le club termine l'année en beauté ». Une ascension finale qu'il conviendra d'amorcer dès vendredi, face à Guingamp. « On n'est pas dans une bonne passe. On espère se relancer vendredi à domicile. Cela aurait été mieux avec nos supporters. Malheureusement, les instances en ont décidé autrement. Il faudra faire avec, on n'a pas le choix ».
C.D.
