110 ans

Colonna : « Les Niçois ont cru en moi »

Gardien historique du Gym (1955-1957), Dominique Colonna était l'invité d'honneur de la rencontre des 16es de finale de la Coupe de la Ligue, entre l'OGC Nice et le FC Metz (3-3, tab 2-3). Celui qui a obtenu un titre de champion de France avec les Rouge et Noir (1956) est revenu sur son passage inoubliable dans le club azuréen.

Qu'avez-vous ressenti découvrant l'Allianz Riviera ?
Je ne pourrais même pas l'expliquer tellement mon émotion était forte. Je m'attendais évidemment à faire des rencontres, revoir des gens que je n'avais pas vus depuis longtemps. Par contre, j'ai été surpris par ce cadre somptueux. L'OGC Nice méritait ce stade. Je remercie tous ceux qui ont permis au Gym d'avoir une enceinte pareille. Pour moi, le simple fait d'être venu ici représente une joie immense. Je ne remercierai jamais assez le club pour avoir eu cette attention.

Comment avez-vous été repéré par le Gym ?
Avant mon arrivée, j'ai eu une blessure qui a duré un an. Normalement, je devais être transféré du Stade Français (D2) à Lyon. Comme les deux clubs n'arrivaient pas à diagnostiquer ce que j'avais, j'ai fini par devenir un joueur libre. Pancho Gonzalez (OGC Nice 1955-1961), que je connaissais bien, m'a alors proposé de venir à Nice pour participer à un match amical avec toute l'équipe. L'essai a été concluant et je suis resté sur la Côte d'Azur. Je me souviendrai toujours de la première causerie de (Luis) Carniglia qui entraînait pour la première fois un club. Il n'était pas confiant au début de la saison. Il nous disait que l'objectif était surtout de ne pas descendre. Finalement, on ne l'a pas écouté. On a été champions ! (rires)

C'est le club qui vous a révélé au plus haut niveau...
L'OGC Nice m'a fait confiance à un moment difficile de ma vie de joueur. Le Gym n'a pas hésité à miser sur moi. Si j'ai réussi à faire une belle carrière, c'est grâce aux Niçois qui ont cru en moi. Ce club m'a donné une chance inouïe de rejouer à nouveau. Ici, j'ai joué contre le grand Real Madrid (quart de finale de la Coupe des champions). Malheureusement pour moi, à chaque fois que j'ai affronté les Madrilènes, Di Stefano me marquait toujours un but. Au bout de deux ans, je voulais prolonger. Reims est venu ensuite me chercher. J'ai passé six belles années là-bas mais je suis parti à contrecœur de Nice.

Suivez-vous toujours les résultats de l'OGC Nice ?
Absolument, c'est normal de suivre ce club qui m'a tant apporté. J'ai été fortement impressionné par la victoire de Nice à Guingamp (2-7). Ce n'est pas fréquent de marquer sept buts, surtout à l'extérieur. J'ai découvert aussi ce Brésilien (Carlos Eduardo) qui a marqué un quintuplé. J'espère qu'il ne va pas penser qu'il a déjà atteint le sommet, et qu'il nous réserve bien d'autres exploits encore.

Vous avez notamment été gardien de but de l'équipe de France (13 sélections), comment trouvez-vous Mouez Hassen votre successeur chez les Rouge et Noir ?
Je l'ai vu jouer plusieurs fois. Le Gym possède un jeune gardien talentueux. Pensez, il n'a que 19 ans. C'est un garçon d'avenir.

Tim Siffredi