Supporters

Ultras unis

L'OGC Nice reçoit le LOSC, dimanche 14 heures. Une affiche particulière pour les groupes ultras des deux camps, liés par une amitié de longue date.

Ils sont l'âme du stade. Ses couleurs, sa ferveur. Sa fameuse ambiance. Un mérite pas toujours souligné à sa juste valeur. Ils ont leurs codes, leurs rivalités on le sait, mais également, et on le dit moins, leurs amitiés. L'une d'elles unit les groupes de supporters de Nice et Lille. La Populaire Sud aux Dogues Virage Est.

Années 90. Alors que leur LOSC se rend au Ray, les ultras lillois croisent la route de leurs homologues niçois. Des représentants des deux groupes sympathisent. Une entente pérennisée au fil des saisons, des générations et de la remontée des deux clubs parmi l'élite.

Avril 2011. Les Aiglons reçoivent les Dogues en demi-finale de Coupe de France. A l'époque où plusieurs groupes ultras sont contraints au sommeil, dix supporters de chaque camp débarquent sur la pelouse et prennent part à un tour d'honneur en amont de la rencontre. Sur les épaules, un t-shirt imprimé de la mention « On n'a pas les mêmes couleurs, mais on a la même passion ». Pour l'anecdote, malgré l'élimination, plusieurs Niçois étaient présents aux côtés des copains nordistes pour la finale au stade de France...

Surprenant, vous dites ? Pas vraiment, quand on sait que plusieurs Niçois ont accompagné les supporters du LOSC en campagne européenne à Gênes (2009) ou Munich (2012). Pour Lille – Nice, en septembre dernier, les fans des deux équipes ont déployé des banderoles communes (photo) et entonné des chants à l'unisson. A l'issue du match, Alexy Bosetti donnait même son maillot aux hôtes. A l'automne dernier, les DVE organisaient une quête en faveur du supporter niçois incarcéré dans la foulée des incidents contre Saint-Etienne. Une proximité semblable à celle que les fidèles de la Populaire Sud entretiennent avec leurs homologues de Nancy, d'Imperia ou encore du Torino.

La même conception du supportérisme

Un millier de kilomètres les séparent. Plus d'un point les rapproche. A commencer par leur conception du supportérisme. Biba, membre du noyau de la Populaire Sud, définit l'ultra comme « le rôle le plus authentique du football ». « Nous sommes les seuls qui n'avons rien à gagner. Au contraire : nous donnons de notre temps et de notre argent. Nous traversons la France, nous préparons des tifos, des animations. Sans rien exiger en retour. »
Donatien, pilier des ultras lillois : « Nous témoignons notre amour pour notre club, notre ville. Un groupe ultras, c'est une grande famille. Des mecs unis dans leur passion. »

Dimanche 14 heures retentira le coup d'envoi de Nice – Lille. Mais cette année encore, la fête aura déjà commencé depuis quelques heures...

Y.F.