Porto 3-0 Nice
Haise : « Il ne peut pas y avoir de résignation »
Franck Haise s’est exprimé en conférence de presse après la défaite de l’OGC Nice contre le FC Porto à l'Estádio do Dragão lors de la 5e journée d'Europa League (3-0).
A quel degré ce but encaissé à la 18e seconde contrarie vos plans pour ce match ?
Il contrarie un certain nombre de choses. On n’a pas changé nos plans après. Mais évidemment, dans la période dans laquelle on est, qui n’est pas la meilleure période, prendre un but de cette manière-là, où en plus on est en nombre, ce n’est forcément pas le meilleur moyen de commencer un match.
Vous encaissez un but à Fenerbahçe à la 3e minute, à Vigo à la 2e minute et là 18 secondes, j’imagine que vous aviez mis le doigt sur tout ça…
Oui, de toute façon, avant Marseille, on était la meilleure équipe à la mi-temps en L1 et en Europa League, on est l’équipe qui encaisse les buts le plus rapidement. Il n’y a pas beaucoup de sens à ça. Ce qui est certain, c’est que c’est se mettre une vraie balle dans le pied face à cet adversaire au bout de 20 secondes. Quand je dis que ça complique, c’est un euphémisme.
Est-ce que vous ressentez du découragement après ce résultat ?
Non. Il y a eu d’autres matchs où j’étais plus atteint que ce soir. Même si le résultat est là – on a perdu 3-0, la Coupe d’Europe est terminée à la 5e journée – forcément, ça ne me fait pas plaisir. Mais en tout cas, de ce que j’ai pu voir, je n’occulte pas les buts encaissés où on doit mieux faire, ni les occasions où on devait marquer. Mais dans l’état d’esprit, dans ce qu’on avait mis en place, il y a eu des choses positives et jusqu’au bout, on s’est accrochés. Ceux qui sont rentrés ont fait certaines choses intéressantes. Dans trois jours, on est à Lorient et dans quinze jours, il y aura un match de Coupe d’Europe où il faudra répondre présent.
Une grande partie des supporters a quitté le parcage visiteurs à la mi-temps, ce n’est pas bon signe pour le club…
Je ne peux que comprendre. Vous prenez un but au bout de 20 secondes et vous êtes menés 2-0 à la mi-temps. Le résultat est forcément dur à avaler, la série en Coupe d’Europe est dure à avaler. Je peux les comprendre. Je suis entraîneur, je ne suis pas supporter donc je ne peux pas partir à la mi-temps.
Quel levier vous avez l’impression de pouvoir avoir pour la suite ?
Les leviers sont toujours les mêmes. Ça reste l’exigence, ça reste de se dire les choses. Quand il y a des choses positives sur ce match, on va les montrer, mais le premier but et le deuxième but, on va les montrer aussi. On ne peut pas laisser autant de place, on doit mieux protéger notre but sur ces situations-là. Il n’y a pas besoin de voir quarante ralentis, on le sait en direct. Et puis l’efficacité, il faut continuer à travailler dans le but. On a eu des occasions presque plus évidentes que les leurs et on a 0 but ce soir. Nous aussi, on devait marquer 2, 3 buts. Le travail, l’exigence, la franchise et puis continuer à avancer.
On a vu Dante très en difficulté sur le plan physique, êtes-vous inquiet pour son avenir sur le plan physique ?
Si aujourd’hui, j’avais plus de latitude à certains postes… Kojo Oppong a enchaîné beaucoup, sa saison a démarré il y a 11 mois. Je suis obligé de le préserver un peu. Dante est quelqu'un d'important. Il a une semaine d’entraînement et ça je le sais. Je sais qu’il fait le maximum mais que c’est difficile. Ça le sera toute la saison. Je ne sais pas dans 3 ou 8 jours comment il sera. J’estimais que pour le groupe il était important et il l’a été dans le match.
Vous vivez des heures difficiles dans votre métier, comment vous situez-vous ?
C’est un métier qui est passionnant, qui est celui que j’ai choisi depuis très longtemps et que j’adore. Mais dans ce métier-là, il y a des moments difficiles. Bien sûr que je me remets en cause, les dirigeants peuvent vous le dire puisque je leur ai proposé d’être l’électrochoc après la défaite contre Marseille. Je me suis dit : si ça doit être la solution, je suis prêt à l’accepter. Ce n'est, semble-t-il, à date, pas la solution. Moi, je me remets avec mes joueurs, avec mon staff, avec le club et je bosse. Et puis si un jour, comme tout entraîneur, je dois être le fusible, je le serai. Si c’est pour le bien du club, ça sera pour le bien du club. À partir du moment où ça n’est pas la solution, je me bats avec nos armes, avec les miennes, il m’en manque certainement, mais je continuerai de me battre tant que je serai à la tête de l’OGC Nice.
Vous avez proposé de démissionner ?
Non, je n’ai pas proposé, je ne démissionnerai jamais. Quand vous discutez avec vos dirigeants, vous dites : « Si je dois être le fusible pour qu’il y ait un électrochoc, je peux l’entendre ». J’ai ouvert simplement la conversation. Je ne démissionnerai pas. Si je démissionne, ça veut dire que je jette l’éponge et que je laisse mes joueurs. Mais si c’est pour le bien de l’équipe, on peut en discuter, c’est tout ce que j’ai dit, mais pas de démission. Je continue à assumer mes responsabilités, même quand on perd des matchs. Et tant que je serai sur un banc et devant vous, je les assumerai. Quand on n'est pas bon ou même quand on fait des choses intéressantes mais qu'on perd les matchs.
Qu’est-ce que vos dirigeants vous ont répondu ?
Vous le voyez, je suis devant vous. Ce sont des discussions qui restent entre nous.
Est-ce que vous vous êtes projeté sur des renforts pour le prochain mercato ?
Il y a 15 jours, j’ai dit à la direction ce que je pouvais attendre pour le mercato. Ce qu'on pouvait attendre. Ils le savent, on en a encore rediscuté. Il y a ce que je peux voir avec mon staff et puis il y a ce que peut faire le club, ce sont deux choses différentes. Mais oui, je me suis projeté il y a déjà plus de 15 jours et encore très récemment.
