Metz 2-1 Nice
Haise : « Plein de choses à changer »
Voici la réaction de Franck Haise après la défaite concédée par le Gym (2-1) sur la pelouse de Metz, lors de la 12e journée de Ligue 1.
Coach, on imagine que vous n'avez pas eu la réponse que imaginiez après Fribourg..
Non, évidemment pas. On est loin du compte, même si ça aurait pu se terminer sur un score nul. De toute façon, on ne méritait pas beaucoup plus.
Comment expliquez-vous ce nouveau changement de visage entre la première et la deuxième période ?
On n'avait pas non plus fait une énorme première mi-temps, malgré quelques sorties intéressantes, notamment celle qui a amené le but, mais il faut être capable de reproduire ça beaucoup plus. Aujourd'hui (dimanche) et depuis un moment, on ne se lâche pas vraiment sur l'aspect offensif. Est-ce qu'on en a les moyens, je ne sais pas. Je suis persuadé qu'on a tout de même les moyens de faire mieux, peut-être pas d'être irrésistibles, mais de faire plus de choses. Même sur l'animation défensive, on récupère trop peu de ballons hauts, alors qu'on a la volonté de matcher, d'aller trouver des un contre un. On manque d'intensité, de jambes. Les distances de bloc ne sont pas suffisamment bonnes pour nous permettre de récupérer plus de ballons. Il y a beaucoup de choses à régler, voire complètement changer notre fusil d'épaule.
Par quoi passerait ce changement ?
Comme on n'arrive pas à récupérer des ballons hauts même quand on veut être haut, il faut peut-être arrêter d'être haut. Entre la volonté de l'être et l'être... Il faut beaucoup d'intensité, d'agressivité pour pouvoir le faire. Il faut que ça pousse de derrière. On se rend compte qu'on a beaucoup de difficulté à le faire.
Êtes-vous plus déçu par le jeu ou l'attitude ?
Ce n'est pas tant l'attitude. On sent qu'il nous manque beaucoup de choses. Je pense qu'on peut être plus hauts, plus intenses, plus agressifs. Ça fait partie de l'état d'esprit mais il y a une forme de fragilité, de manque de confiance. Faut-il repartir sur des bases plus basses ? Je ne peux pas dire moins ambitieux, parce que même si on a l'intention de l'être, on ne peut pas dire qu'on soit très ambitieux sur le terrain. Le constat, c'est qu'il y a plein de choses à changer.
Vous étiez en colère jeudi, on vous sent résigné ce soir (dimanche)...
Je suis très déçu de notre niveau. J'aimerais qu'on propose autre chose et le premier responsable, c'est moi. Je l'avais déjà dit jeudi même quand j'étais en colère donc je le redis. On ne se lâche pas suffisamment. Je n'ai pas toutes les raisons mais peut-être qu'on n'a pas les capacités de se lâcher plus. Il faut peut-être changer de système mais quand on défend à quatre, je ne suis pas sûr qu'on soit beaucoup plus solides. Ou alors changer certains principes de jeu, ce qu'on a fait lorsque l'on a pris des points récemment. On l'avait fait presque plus par la force des choses en raison de la qualité de nos adversaires mais peut-être que c'est une option, même si ce n'est pas celle qui me plaît le plus.
Pourquoi avoir fait le choix de donner le brassard à Charles Vanhoutte ?
C'est d'abord parce que Melvin (Bard) était dans un état physique très compliqué hier (samedi). Le staff médical et le pôle performance m'ont indiqué qu'il y avait de gros risques, qu'il avait très peu récupéré. C'est le seul joueur de champ qui avait fait les six derniers matchs au complet car j'ai quatre défenseurs centraux blessés depuis un bon moment, donc je n'ai pas pu beaucoup faire tourner à ce poste-là. J'ai pris la décision de ne pas le faire commencer le match. Jo' (Clauss) a aussi eu le brassard, mais je ne me voyais pas le lui redonner dans cette période. Celui qui me paraîssait le plus à même de le porter, c'était Charles.
Avez-vous été surpris par Metz ?
Non, j'avais vu les deux derniers matchs. Je savais qu'on pouvait s'attendre à ça. Même à 1-0, on savait qu'ils allaient jouer leur jeu jusqu'au bout. Il aurait fallu qu'on ait beaucoup plus de maîtrise, potentiellement plus d'occasions et chercher à mettre ce deuxième but pour tenter de refroidir leurs ardeurs. Mais je savais qu'ils iraient au bout. L'égalisation sur le pénalty leur a redonné un coup de boost. Après, il y a eu peu d'occasions. On prend le deuxième but sur une situation d'attaque qu'on joue mal, on perd le ballon et sur du jeu long, on n'est pas en place parce qu'on est train de s'ouvrir pour avancer. Ils nous ont fait mal sur les ballons longs.
Vous sentez-vous toujours capable d'atteindre les objectifs du début de saison ?
Si on parle d'objectif européen, se glisser dans le top 7, je pense que ce n'est pas là qu'il faut regarder. En tout cas, ce n'est pas du tout là que je regarde. Je regarde ce qu'il se passe derrière, pas devant.
Êtes-vous capable de redonner du souffle à cette équipe ?
Je suis là pour ça. Mais on vient de perdre trois matchs dans la semaine. Quand je vois le niveau que l'on a, je ne vais pas sauter de joie et vous dire qu'on va tout casser demain, que vous allez voir ce que vous allez voir contre Marseille dans treize jours. Je suis d'abord déçu. Même sans être très bons, il y avait malgré tout moyen de prendre un point, ce qui est toujours bon à prendre. Je ne suis pas inquiet de devoir changer mes principes, mais ça m'embête sachant que je ne suis même pas certain que ça soit la solution. Si j'étais sûr de la solution, je dirais "allez, on met un bloc bas et on ne joue que les contres". Mais il faut avoir les joueurs pour le faire. On peut les trouver mais il y aura forcément des changements et des adaptations à faire.
Êtes-vous aussi déçu de l'apport des entrants ?
Ils sont à l'image de l'équipe. Certains commencent et ne font pas des grands matchs, d'autres rentrent et ne font pas de grandes entrées. C'est moi qui fais les choix, donc je ne fais pas de grands matchs non plus.
Le choix de remettre Jonathan Clauss d'entrée a-t-il été difficile à faire ?
Ce n'était pas par rapport à notre discussion. Le seul vrai piston droit de l'effectif, c'est Jonathan Clauss. Tiago (Gouveia) venait de faire trois matchs consécutifs en tant que titulaire en peu de temps, alors qu'il n'avait pas beaucoup de temps de jeu la saison dernière et sur ce début de saison. Jo' a fait plus d'une semaine complète d'entraînement de manière normale, sans aucun souci, il était bien physiquement, il a fait tout le début de saison... Par rapport à ça, je ne me suis pas posé d'énormes questions sur le fait de le titulariser ou pas.
Le salut de l'équipe passera-t-il par un mercato d'hiver actif ?
Ce n'est pas à moi de répondre à cette question. Je travaille avec l'équipe que j'ai. Le club a investi et il a pu le faire parce qu’il a d’abord beaucoup vendu. Si on n'a pas pu investir plus cet été, je ne vois pas pourquoi ça serait le cas cet hiver, sinon il aurait fallu le faire cet été.
Est-ce frustrant d'avoir un groupe qui n'est pas adapté à vos principes de jeu ?
C'est à moi de m'adapter. C'est toujours au coach de le faire. C'est le défi des semaines à venir pour continuer à prendre des points, à avancer, à renforcer la confiance des uns et des autres pour montrer un autre visage, même si ce n'est pas forcément celui que j'aimerais, à court terme. Il faut avancer malgré tout. Cette équipe et ces joueurs ont de la qualité. On ne peut certainement pas tout demander, mais je dois être capable de mieux faire avec ce groupe.
Est-ce le plus grand défi de votre carrière professionnelle ?
Ce qui est certain, au-delà de la taille du défi, c'est que par rapport à mes attentes et à nos principes de jeu, qui sont partagés avec le staff, on ne peut pas continuer comme ça. On est derniers de Ligue 1 sur la récupération haute alors que j'ai plutôt été avec des équipes habituées à être dans les trois premières, si ce n'est pas première tout court. Je ne pense pas qu'il n'y ait que de la mauvaise volonté de la part des joueurs, mais en est-on capables ? On peut réellement se poser la question. On peut certainement faire plus, mais on ne pourra pas passer de 18e au top 5. Je vais devoir trouver d'autres solutions.
