PSG 1-0 Nice

Haise : « Un groupe s'est construit »

Franck Haise s’est exprimé en conférence de presse après la défaite de l’OGC Nice au Parc des Princes face au PSG lors de la 11e journée de L1 (1-0).

Pouvez-vous nous donner des informations sur l’état de santé de Sofiane Diop ?
Quand il y a un joueur qui a une alerte musculaire, même s’il ne veut pas sortir, mon rôle est de le sortir. Sofiane a eu une alerte à l’ischio. À partir du moment où il me dit qu’il a eu une alerte, je ne vais pas lui demander d’essayer encore dix minutes pour que cette alerte devienne une lésion. J’espère que ce n’est qu’une alerte. Il avait commencé sur le banc car il était malade.

Est-ce que c’est le scénario le plus cruel qu’on pouvait imaginer ?
On sait que ça arrive, le sport comporte de grands moments de joie et des moments plus cruels. On avait bien défendu une grande partie du temps, et prendre ce but à cinq secondes de la fin, c’est sûr que c’est un peu dur à avaler.

Qu’est-ce que vous pouvez nous dire de Yéhvann Diouf, qui sort un bon match et qui est dans une bonne phase ? 
Yéhvann est dans la continuité, au même titre que l’équipe quand elle défend. Il est dans la continuité de ce qu’il fait, avec beaucoup de calme et beaucoup de qualité.

On est à 50 jours de la CAN, comment comptez-vous pallier les absences de Yéhvann Diouf et Antoine Mendy ?
J’aurai certainement d’autres joueurs aussi. Mais pour moi et pour un entraîneur en général, 50 jours, c’est loin, très loin. J’ai un deuxième gardien, un troisième gardien… Si Yéhvann part à la CAN, Maxime Dupé, qui a déjà évolué à un très bon niveau, sera celui qui jouera.

Votre équipe a très bien défendu jusqu’aux cinq dernières secondes, mais est-ce qu’il y a des regrets de ne pas avoir existé un peu plus offensivement ?
D’abord, des regrets de ne pas avoir été plus juste sur des sorties ou sur des transitions, notamment en première période où il y a deux ou trois situations nettes où il suffisait de faire une passe de plus pour que ça s’ouvre. On l’a un peu mieux tenu le temps où Sofiane était sur le terrain, car c’était l’objectif d’avoir ce joueur supplémentaire à l’intérieur. On a réussi à se montrer un peu plus. Bien sûr que j’aimerais qu’on ait plus de maîtrise, plus de situations de buts, mais il faut y aller étape par étape. On a rencontré récemment beaucoup d’adversaires qui étaient bien plus forts que nous et je ne cherche pas à lutter pour le nombre d’occasions. Mais avoir un peu plus de justesse pour piquer plus régulièrement Paris, ça aurait été mieux.

Malgré cette défaite, quels enseignements tirez-vous pour la suite du championnat ?
Il y a un groupe qui s’est construit, qui se construit aussi différemment par rapport aux attentes que je pourrais avoir. Il faut avoir des idées, mais il ne faut pas non plus faire n’importe quoi avec ces idées, il faut aussi en avoir les possibilités. On a donc adapté certaines choses. Je trouve que ce que les joueurs donnent depuis plusieurs semaines va dans ce sens-là. Il y a évidemment d’autres étapes et j’espère qu’on les franchira, dans la tenue du ballon, dans les sorties, dans la justesse. J’espère que ce seront aussi des étapes futures de notre progression. Il ne faudra pas qu’on perde ce qui est notre valeur forte aujourd’hui : cette capacité à faire des efforts et à être bien organisés. On ne doit pas se tromper par rapport à ça. On doit s’améliorer sur certains aspects, mais on ne doit pas oublier grâce à quoi on revient un peu dans la partie.

Comment Gabin Bernardeau a digéré la Coupe du monde U20 au Chili ?
Il a très peu joué puisqu’il n’a fait qu’un match titulaire. Le problème, c’est qu’il s’est aussi très peu entraîné. Il est revenu avec, sur les trois dernières semaines, très peu de charge de travail. On le remonte progressivement. En tout cas, il est content d’être revenu. L’objectif est de le remonter dans les séances, même si, avec des matchs très réguliers, on a des séances un peu différentes des semaines classiques, mais cela n’empêche pas qu’il travaille bien. Je vous laisserai lui faire une interview pour qu’il explique ce qu’il a retenu de sa Coupe du monde.

Vous étiez sur une bonne série avec trois victoires de suite. Est-ce que ce match-là, vous le mettez à part ou restez-vous sur les certitudes que vous aviez sur les matchs précédents ?
J’essaie d’analyser le match au-delà du but qu’on a pris à cinq secondes de la fin. Par rapport à ce qu’on souhaitait faire, notamment dans l’animation défensive, on était plutôt dans ce qu’on avait décidé de faire avec un 4-5-1, parfois un 5-4-1, parfois un 6-4-1, car il faut protéger beaucoup l’axe contre Paris, mais il faut aussi protéger les côtés. J’aurais aimé qu’on ait plus de justesse, il y a quelques ballons à mieux sortir dans chaque mi-temps. Ça reste une déception, car on venait de gagner trois fois, et sur les deux matchs précédents, on n’avait pas perdu. J’aurais aimé qu’on continue notre série d’invincibilité et on n’en était pas très loin.

Interrogé en zone mixte, Gonçalo Ramos a indiqué son exaspération d’affronter des équipes très défensives, contrairement à la Ligue des Champions. Est-ce une bonne comparaison selon vous, ou ne prend-il pas en compte que les budgets et les niveaux ne sont pas les mêmes ?
Je peux comprendre, car il préférait marquer 4 ou 5 buts. On fait avec nos possibilités, avec nos forces. Si on vient à Paris et que je dis « tout le monde devant », on met un bloc sur 60 mètres, et au bout de quinze minutes, le match est terminé. Bien sûr, j’ai vécu des matchs ici avec un peu plus de possibilités, mais chaque année, chaque moment de la saison, chaque groupe, l’objectif d’un entraîneur, c’est d’essayer d’optimiser et de faire des résultats. On n’est pas venus en week-end. On est venus pour essayer de poser des problèmes à Paris, avec nos forces, certainement avec nos manques, mais on va travailler dessus encore.

Comment expliquez-vous que le PSG ait un visage si différent en L1 et en Ligue des Champions cette saison ? 
Il y a une réalité, c’est qu’ils affrontent plus de blocs très bas, très denses en L1, parce que la L1 a tellement l’habitude de perdre contre Paris qu’elle essaie d’être plus solide et de ne pas s’ouvrir. En Ligue des Champions, une grande partie des adversaires sont d’une très grande qualité et trouvent d’autres arguments. Après, il y a les motivations intrinsèques des uns et des autres. C’est peut-être plus difficile d’avoir une motivation très élevée, même s’ils ont fait un bon match. On a essayé de les embêter et on ne peut pas dire que Paris ait fait un mauvais match. Il y avait beaucoup de justesse technique, peut-être pas dans la toute dernière zone. Ils ont gagné, il n’y a pas de scandale là-dessus. C’est juste la cruauté de ces dernières secondes. La Ligue de Champions, c’est autre chose, avec des adversaires différents. Nous avons déjà du mal en Ligue Europa. On n’est pas des adversaires de ce niveau-là, même si on est capable de prendre des points contre Paris. 

Est-ce que la L1 s’est adaptée à ce que fait Paris ?
Il y a des adaptations, c’est sûr. Ce qu’on a fait ce soir, par exemple, je ne l’avais jamais fait contre Paris. Il y a aussi des adaptations par rapport à nos possibilités et nos forces mais le contrepoison est fort quand même. Il va falloir d’autres adaptations en L1 pour contrer Paris. Strasbourg a fait de très belles choses, ils ont une très belle équipe. Chaque match de L1 est difficile, voire très difficile pour Paris, sauf s’ils ouvrent très vite le score, car c’est une autre partie qui commence et elle n’est généralement pas favorable à l’équipe qui est menée. Quand on arrive à les empêcher de marquer vite, ça renforce notre position. 

Vous attendez-vous à récupérer des joueurs contre Fribourg ?
Sur les blessures, on va voir comment Mohamed-Ali Cho peut nous donner un coup de main dans la semaine. Aujourd’hui, sur les joueurs blessés, que je peux récupérer d’ici la trêve internationale, je pense qu’il n’y a que lui. 

Et Jonathan Clauss ?
Jo’, c’est différent. Le contexte, en très peu de jours, n’était pas favorable, d’une part parce qu’il n’était pas à 100% physiquement et d’autre part parce qu’il n’était pas à 100%, à mon sens, sur le plan émotionnel. J’ai préféré qu’on lui donne un peu de temps et ne pas le prendre dans le groupe. Comme il est suspendu en Coupe d’Europe, il va pouvoir avoir une bonne semaine de travail complète. Et puis on aura une discussion tous les deux à un moment ou un autre, qui n’est pas celle qu’il peut avoir avec les dirigeants, qui est juste celle d’un entraîneur avec un joueur qui, en l’occurrence, était le vice-capitaine. On l’aura en temps et en heure. On a enchaîné les matchs. J’ai priorisé ceux qui allaient faire partie du groupe et qui allaient jouer.