Nice - Roma
Quand le Gym appartenait au président de la Roma
Durant la sombre période qui a suivi la dernière victoire en coupe, une lueur d’espoir est venue de Rome, avant de s’éteindre à petit feu. Après sa relégation en 1997, l’OGC Nice joue l’Europe, dispose des moyens financiers pour remonter mais se débat dans les profondeurs de la deuxième division. Occupé par ses affaires aux Etats-Unis, le président Mandaric s’est décidé à passer la main. Après une première volte-face, le témoin est transmis en décembre 1998. Le repreneur est italien. Sensi. Un nom qui sonne clair aux oreilles de la planète foot. Ce chef d'entreprise, qui avait des intérêts dans le secteur pétrolier et l'immobilier, dirige l’AS Roma depuis 1993. Et s’il n’entend pas creuser des puits de pétrole place Masséna, on lui prête en revanche des intentions de bâtisseur, avec la construction tant attendue du « grand stade » de 35.000 places après le raté du mondial 98, ainsi que d’un ambitieux centre d’entrainement pour les Aiglons.
Le discours séduit, les promesses font leur chemin. Et si sur le terrain l’OGC Nice sauve tant bien que mal sa peau en D2, le nouveau propriétaire ne se prive pas d’un tour d’honneur au Ray, au moment de baisser le rideau de la saison et de ses six premiers mois niçois.
Pleinement impliqué à la tête de la Roma, où il demeure encore aujourd’hui très populaire grâce au Scudetto conquis en 2001, Franco Sensi a délégué sa gouvernance à Nice à Primo Salvi, un ancien journaliste de Tuttosport. Trois autres dirigeants italiens, Silvio Rotunno, Paolo Taveggia (un ancien cadre du grand Milan de Berlusconi puis de l’Inter) et l’agent Federico Pastorello le suivront dans cette aventure marquée par de vives querelles intestines.
Sur le rectangle vert, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes (14e, 11e). Une des rares satisfactions s’appelle Pablo Rodriguez, prêté par la Roma à peine le pied posé sur le sol européen. Tandis que le banc est lui aussi devenu italien, avec l’intronisation à l’été 2000 de Sandro Salvioni jusqu’alors entraineur de la réserve de Parme. Sa première saison sera délicate (15e). La deuxième, en 2001-02, sera celle de la montée. Un ascenseur vers l’élite que le Gym ne prendra pas sous le giron transalpin. Après plusieurs reprises avortées, dont une menée par Waldemar Kita, futur président de Nantes, le club a changé de mains en début d’année à la surprise générale. L’ère Sensi aura duré un peu plus de trois ans.
