Revue de presse
Florian Maurice tire le bilan du mercato niçois
Florian Maurice a développé les tenants et aboutissants du mercato niçois, au lendemain de la clôture du marché des transferts, dans un entretien accordé à Nice-Matin et à l’Equipe. Morceaux choisis.
UNE VISION SPORTIVE ET ECONOMIQUE CLAIRE
En soulignant qu’un « mercato doit se juger dans sa globalité », Florian Maurice insiste sur le fait que la stratégie de l’OGC Nice, menée avec vision sportive et économique claire, « n’a pas changé. Le club doit revenir à l’équilibre et donc avoir une certaine rigueur ».
Et le directeur sportif de rappeler ce qui a guidé chaque décision prise cet été : l’intérêt supérieur du club : « Sur le plan économique, on est obligés de faire des ventes, même si cette année on a quand même investi de manière intéressante (30 millions d’euros, ndlr). Quand on observe ce qui se passe pour les clubs français (avec la crise des droits télé), comment est-ce possible que certains puissent être aussi dépensiers ? Parce qu'il y a le fair-play financier, pleins de choses qui doivent entrer en ligne de compte... Nous, on fait attention. ».
DES OBJECTIFS INCHANGÉS
« Économiquement, on n’est pas dimensionné de la même manière (que Rennes ou Strasbourg), on en est conscient. Ça ne nous a pas empêchés l’année dernière de finir devant ces clubs-là. On a des armes pour se bagarrer. Il (ce groupe) a les moyens de lutter à la fois en coupe d’Europe, même si on a un tirage difficile, et en championnat. L’objectif, c’est d’être performant et européen. Il y a six places, potentiellement une septième ».
UN ALIGNEMENT TOTAL
« L’important, c’est que le mercato a été réalisé par l’ensemble des parties, sportives notamment, avec un alignement global (…) Je vous l’avais dit quand je suis arrivé, je suis conscient de ce qui se passe aujourd’hui au sein du club. Mais ça ne nous a pas empêchés, dernièrement, de faire ce qu’on a fait. Avec aussi les éléments du passé, il ne faut pas l’oublier. Je suis convaincu qu’on a la chance d’avoir vraiment un environnement sain au niveau du club ».
DES POSTES DOUBLÉS VOIRE TRIPLÉS
« Il y a un effectif très, très large. L’an passé, on a vécu une période un peu délicate à cause des absences, avec des joueurs qui ne devaient pas jouer et qui ont joué... Ce n’est pas se préserver, mais on a créé un groupe qui nous permettra d’aller sur les trois compétitions ».
Une densité qui va ainsi favoriser une concurrence saine et bénéfique : « Ce groupe-là en a besoin pour aller chercher des choses de manière individuelle, puis collective. Ça va améliorer la qualité des entraînements, tirer tout le monde vers le haut (…) Si tu n’es pas performant, il y en a d’autres qui le seront. Et tu ne joueras pas. ça fait partie du haut niveau. (…)
Quand je regarde le groupe, je ne me dis pas qu’il est catastrophique, bien au contraire. Avec tout le monde à 100% physiquement, mentalement, techniquement, l’effectif est dense et complet, les postes sont doublés voire triplés ».
LE REFUS DE SURPAYER CERTAINS PROFILS
« On a travaillé sur différents dossiers avec des profils à la ‘‘Evann Guessand’’. Aujourd’hui, ça coûte cher. D’ailleurs, si Evann est vendu aussi cher c’est parce qu’ils sont difficiles à trouver. On avait étudié plusieurs dossiers comme ça, pour différentes circonstances ce n’est pas allé au bout. La concurrence était plus forte que nous ».
LA SUCCESSION DE GUESSAND ET LABORDE
« On a perdu Evann Guessand et Gaëtan Laborde qui étaient en capacité de marquer. Mais on a Terem Moffi, qui, en dehors de sa blessure (rupture d'un ligament croisé) est un mec qui met entre 15 et 20 buts par saison. On est allé chercher Kevin Carlos, qui en a inscrit 14 et 15 sur les deux dernières années (avec Bâle). On s'est renforcés de la meilleure manière possible (…) Avec Kevin (Carlos), Terem (Moffi), Jérémie (Boga), Sofiane (Diop), Isak (Jansson) et Momo Cho, je ne pense pas que le coach ait moins de solutions que l’an dernier ».
LE RECRUTEMENT DE JEUNES JOUEURS
« On ne fait pas de trading. Quand je vais chercher un joueur, mon premier objectif, c'est qu'il soit performant. Après, évidemment, à 21, 22, 23 ans, ça reste des joueurs qui ne sont pas forcément prêts sur l'immédiat ».
« BOUANANI ? UNE OFFRE QU’ON NE POUVAIT REFUSER »
Le départ de Badredine Bouanani « n’était pas prévu », explique Florian Maurice. « Bad, c’est un joueur hyper talentueux qui avait très bien fini la saison dernière, avant des performances plus en demi-teinte. On a réfléchi, c’était une bonne offre qu’on ne pouvait pas refuser ».
« CLAUSS EST IMPORTANT »
« Pour lui (Clauss), des discussions ont été menées et ne sont pas allées au bout. Il est sous contrat. L'idée n'était absolument pas de s'en séparer. Pour nous, c'est quelqu'un d'important. Je peux comprendre qu'il soit attiré par un club mais on doit aussi défendre nos intérêts. Oui, on avait ouvert une porte en lui disant : ''voilà, selon ce qui peut arriver, potentiellement, tu pourras t'en aller''. Mais à partir du moment où on est trop loin d'un accord, c'est impossible. Quel message on aurait envoyé en perdant aussi Jonathan Clauss ? »
S’ADAPTER À DES CIRCONSTANCES CONTRAIRES
« Franchement, ça n’a pas été un mercato agréable. On parle de ces pistes-là (Konigsdorfer, Camara), il y en a eu d’autres qui n’ont pas forcément été au bout (…) On avait imaginé faire un défenseur de 32 ans pour amener de la stabilité derrière. Malheureusement, les conditions n’ont pas été réunies (…) Il faut savoir s’adapter, je pense qu’on a été capable de le faire. Il y a quand même une équipe qui va tenir la route. Je n’ai pas suivi le mercato de l’ensemble des clubs de Ligue 1. Mais je pense que ça a été compliqué pour tout le monde ».
DES RECRUES À ÉVALUER DANS LA DURÉE
« Quand tu prends un joueur qui vient d’un championnat légèrement inférieur, il faut un certain temps d’adaptation. Évidemment, Jansson doit faire mieux. Je pense qu’il a les qualités pour le faire. Il doit bénéficier d’une équipe qui soit dans un meilleur ‘‘mood’’, je pense qu’il n’est pas à 100% non plus ».
TROP TÔT POUR UN BILAN
« Les (premiers) résultats ne sont pas ce qu'on attend (…) Mais c’est très difficile de tirer un bilan à l'instant T. On pourra faire un point plus tard, même si je suis en attente de mieux, pas seulement des recrues. On sait très bien que pour certains joueurs, venus de l'étranger notamment, ça peut prendre un peu de temps (…) Évidemment, il y a des nouveaux qui viennent d'arriver, qui jouent peut-être plus tôt que ce qu'ils pouvaient imaginer. Il faut que tout le monde revienne à 100 % ».
Pour le directeur sportif niçois, les blessures estivales faussent ainsi la vision d’ensemble, écartant ainsi toute idée d’équipe en « reconstruction ». La photographie sera plus nette dans les prochaines semaines, avec les retours successifs de nombreux joueurs qui n’ont pu être au coup d’envoi de l’exercice et une cohésion à trouver entre nouveaux et anciens Aiglons.
LE BESOIN QUE LES CADRES ACCOMPAGNENT LES RECRUES
Alors que Youssouf et Abdelmonem sont sur le flanc en cette première partie de saison, deux jeunes éléments sont venus renforcer le secteur défensif: Kojo Oppong et Juma Bah. Mais certaines circonstances n’ont pas été de nature à faciliter leur intégration : « On pensait qu’ils allaient être accompagnés par Moise (Bombito), Dante (qui ont subi ensuite des blessures cet été, ndlr). On aurait pu imaginer que ces jeunes soient dans de meilleures conditions pour être performants. Et encore, je trouve que ce qu’ils font, c’est plutôt bien ».
DU CARACTÈRE POUR RETROUVER UN ÉLAN
« Aujourd’hui, sur l’aspect mental, on n’y est pas. Je pense qu’on a besoin de passer un cap à ce niveau-là, de mettre beaucoup plus d’engagement dans ce qu’on fait, dans le quotidien. Je suis convaincu qu’on va y arriver ».
Avec l’arrivée de Charles Vanhoutte, « l’idée, c’est d’avoir un autre milieu de terrain avec des caractéristiques un peu différentes et du caractère. Des choses qui nous manquent aujourd’hui. Au-delà de l’aspect purement technique et tactique, c’est un joueur qui va amener beaucoup par sa motivation et son éthique de travail. Il a une certaine expérience. Comme Tiago Gouveia (Benfica), ils ont joué dans des clubs habitués à gagner ou à être toujours dans le très haut niveau. On avait besoin d’ajouter ce genre de petites choses dans le vestiaire pour emmener tout le monde et retrouver un élan. (…) On a besoin de joueurs qui s'engagent de manière quotidienne. Je ne dis pas que tout le monde ne s'engage pas, mais on a besoin de réanimer un petit peu ça ».
