Interview

Un adversaire nommé Balmont

Depuis son départ de la plus belle ville du monde, le Gym l’a souvent croisé sur le terrain. Ce samedi, il le rencontrera pour la première fois sur le banc adverse. Crampons raccrochés et costume d’entraîneur ajusté, Florent Balmont est l’adjoint de Roland Vieira, le coach du Puy Foot 43, que les Aiglons affronteront samedi, lors de leur entrée en Coupe de France (18h). Balmont, 152 matchs avec le maillot rouge et noir entre 2004 et 2008 (6 buts), a décroché son téléphone pour lancer le rendez-vous qui approche. Un rendez-vous qu’il a préparé au Roazhon Park, lundi, en supervisant les hommes du Comté face aux Rennais…

Florent, comment avez-vous vécu le tirage au sort ?
On a regardé chacun de son côté. Puis, on a des groupes WhatsApp entre staff et joueurs. Quelqu’un a balancé l’information en premier, on a tous switché dessus. On est très content de recevoir Nice, car c’est un très bon club, qui a été finaliste de la Coupe de France l’an dernier et qui joue la Coupe d’Europe. Pour nous, pour Le Puy, c’est un super tirage, une très belle affiche. Sur un plan plus personnel, je suis également heureux, car je n'ai que des bons souvenirs à Nice.

C'est le tirage que tu voulais ?
Collectivement, on voulait une grosse équipe. Le parcours qu’on a réalisé nous permet de connaître des matchs comme ça. Personnellement, c’est sûr que c’est bien. J’ai passé quatre ans au Gym, même si c’était il y a longtemps (2004 à 2008). Il y a encore des personnes que je connais qui sont au club. À chaque fois que je reviens à Nice, je suis super bien accueilli. Ce club m’a marqué pendant quatre ans quand j’étais joueur. Je vais être super content de le recevoir du bord du terrain

L'affronter dans le rôle d'adjoint, ce sera différent ?
Oui, bien sûr… J’ai arrêté (ma carrière de joueur) il y a deux ans. J’ai été entraîneur adjoint à Limonest puis j’ai occupé le même poste avec les U17 à Lyon. Là, c’est la première fois dans le monde seniors, au niveau National, et je me retrouve déjà dans une aventure Coupe de France face à Nice. Avec Roland (Vieira, l’entraîneur principal), on est contents, les joueurs aussi. Ils sont récompensés de leur parcours par une très belle affiche, en plus à la maison.

"Le Puy-en-Velay, c’est un petit village, mais on s'y sent bien"

Cette rencontre marquera votre retour à la compétition après la période des fêtes…
C’est ça. Il va falloir bien se préparer car, en plus, la Ligue 1 a repris plus tôt cette saison. D’habitude, ça reprend début janvier avec le premier tour de Coupe de France. Là, les joueurs ont rejoué deux fois, donc ils vont être prêts physiquement. C’est pour cela qu’il faudra qu’on soit bien préparé et qu’il n’y ait pas eu trop d’excès pendant les fêtes. 

Que peux-tu nous dire sur le club du Puy ?
Il y a une bonne alchimie entre toutes les personnes qui y travaillent et qui sont dévouées au club. Roland, je le connaissais beaucoup mais je ne connaissais pas Olivier Miannay, le directeur sportif. On a vite appris à le faire, on s’apprécie. Avec le président (Christophe Gauthier) aussi. Il est très proche de son staff. C’est bien de voir ça, il est très à l’écoute, il s’y connaît. Le Puy-en-Velay, c’est un petit village, mais on s'y sent bien. Le club est accueillant et a beaucoup évolué depuis qu’il y a Roland, Olivier et le président qui font beaucoup.

Votre groupe ?
Il est assez jeune, avec des joueurs d’expérience qui connaissent le niveau National, ce qui est important. C’est assez homogène. Ils ont tous envie d’apprendre, ils sont à l’écoute. Pour des coachs, c’est super important. Ils ont envie de progresser, de faire de bonnes choses. C’est ce que représente le club du Puy. Il y a des joueurs qui ont des qualités, ça vit bien. On voudrait avoir plus de points en championnat (avec 15 unités, le Puy occupe actuellement la 16ème place de sa division, ndlr), mais on montre de belles choses dans le contenu. Il ne faut pas lâcher, je suis persuadé que ça va payer dans la durée.

Comment est le stade de Massot ?
Il y a une très belle tribune de 3000 places qui a été refaite. Il y a une piste, je sais que les joueurs aiment moins. Les Niçois seront bien accueillis. Les gens viennent au stade tranquillement pour voir un bon match de foot à chaque fois.

Tu es ancien Niçois, membre d’un staff. Ils sont quelques-uns de ton époque dans les différents staffs du centre de formation du Gym : Cédric Varrault, Marama Vahirua, Apam. Qu’en penses-tu ?
Avec Marama et Apam, on s’entend bien. Mais mon pote avec qui je suis souvent en contact et avec qui on s’apprécie énormément, c’est Cédric Varrault. On a joué ensemble à Nice, à Dijon. C’est bien pour lui, on se parle au téléphone. Je sais qu’il est en formation. Ça représente aussi les valeurs niçoises et en plus, ce sont des gars avec une grosse valeur humaine. C’est bien ce que font Cédric et Marama avec le club et leur catégorie. Et d'une manière générale, c'est important que les anciens qui ont beaucoup donné pour le club puissent former les nouvelles générations. 

2006 - L'équipe de la finale contre Nancy

Est-ce que ça te surprend de les voir dans ce rôle ?
On en discutait avec Cédric, on ne savait pas trop. On a fini notre carrière à un an de décalage. On avait cette possibilité d’être entraîneurs. Avec les formations, on voulait voir combien de temps ça pouvait durer. Intérieurement, on savait qu’on voulait occuper ce rôle. Au fil du temps, on ne regrette pas du tout notre choix, car c’est notre passion. On adore ça au quotidien.

« Nice peut faire une bonne deuxième partie de saison »

Quelle vision as-tu de l’OGC Nice 2022-2023 ?
De manière générale, le club évolue bien. C’est sûr que ce n’est pas le club que j’ai connu au niveau du budget, les installations ne sont pas les mêmes (rires). On a tout donné à un moment pour que le Gym devienne comme il est maintenant, avec un très beau centre d’entraînement, un super stade et des ambitions. C’est bien. Il y a de très bons joueurs. Il y a eu des hauts et des bas depuis le début de saison. On a l’impression que l’équipe est redevenue solide avant la trêve. Elle peut faire une bonne deuxième partie de saison.

Le développement actuel du club te surprend-il ?
Non, pas du tout. Quand j’y étais, le nouveau stade était déjà dans les projets. Pour l’évolution du club, il fallait de nouvelles installations, il fallait que ça change. On a connu Charles Ehrmann, le stade du Ray. C’était énorme au niveau de l’ambiance. Mais il fallait un grand stade pour faire évoluer le club. À Lille, j’ai connu l’ancien stade et le nouveau. Pour jouer la coupe d’Europe, il fallait passer à autre chose. Je trouve que le club a bien évolué. Le président Rivère, que j’ai croisé plusieurs fois, le fait progresser sereinement.

Enfin que gardes-tu de ton passage à Nice ?
Que du positif. Partout où j’ai joué, ça s’est bien passé, mais c’est vrai qu’à Nice, je n’ai que de bons souvenirs. Au niveau du foot, des gens que j’ai côtoyé au quotidien au club. C’est marrant de savoir que Nabil (Ouled-Gharbia, intendant) est encore au club. Ce sont des gars qui donnent beaucoup, comme Philippe Boulon, le kiné. J’ai des souvenirs mémorables. Ce sont des personnes que j’ai connues avec qui je suis encore en contact, comme Cédric. Avec les supporters, j’ai toujours kiffé cette ambiance, j’ai adoré jouer au stade du Ray. Même en tant qu’adversaire quand je revenais, on sentait qu’il y avait beaucoup de respect, ça m’a toujours touché. J’ai reçu le trophée de l’Ancien aiglon en février dernier grâce à Virginie (Rossetti, directrice de la communication et de la marque). Elle aussi était là quand j’y étais, elle fait beaucoup pour le club. Ce sont des personnes qui n’ont pas oublié les anciens, elles ont de l’estime pour ça. C’est important pour le club, son évolution. 


Tom Mollaret