Avant Cholet - Nice

Gameiro : « Je ne voulais pas passer à côté »

Ce dimanche, l'OGC Nice retrouvera un visage bien connu. Ce visage, irradié en quasi-permanence par un large sourire, c'est celui d'Alexandre Gameiro. Surmotivé à l'idée de retrouver son club formateur, le latéral a tenu à valider lui même le ticket du SO Cholet pour les 32es de finale de Coupe de France, en inscrivant un doublé au tour précédent. Avant ses retrouvailles avec le Gym, Alex' a décroché son téléphone pour évoquer le match de dimanche (coup d'envoi à 18h20). La conversation a vite dérivé sur ses souvenirs à l'OGC Nice et son début de carrière entre la N2, le National et la Coupe.

« Alex ? C’est un petit du club, un garçon hyper attachant, bien éduqué, un vrai travailleur, un vrai bosseur. » Prévenu de l'entretien à venir avec son ancien protégé, Manu Pirès s'est montré extrêmement élogieux, dépeignant un joueur dont il a été « difficile de se séparer. Pour aller au très très haut niveau chez nous, on a estimé que c’était encore un petit peu juste, mais je ne suis pas surpris de le retrouver à ce niveau-là. C’est son état d’esprit positif qui le mène là où il est aujourd’hui. On lui souhaite d’avoir la possibilité d’évoluer dans un futur proche dans un championnat professionnel. »

« Je me souviens des mots de Monsieur Pires dans son bureau. Ils me servent encore aujourd'hui. »

Alexandre Gameiro, joueur du SO Cholet

« C'est toujours mon objectif », confirme Alexandre Gameiro. « Je n'ai pas oublié les mots de Monsieur Pirès dans son bureau. Il m'a dit : "Je pense que c’est le moment de partir, de retrouver le monde amateur. Avec tes qualités et ton investissement, tu feras carrière. Il faut que tu sortes de l’OGC Nice, fais toi un nom dehors". J’y repense souvent, ça m’a beaucoup servi et ça me sert encore. Il m’a donné confiance. Je sais que s’il m’a dit ça, c’est qu’il le pensait réellement. Le football peut être dur, mais on peut toujours rebondir : il faut toujours croire en soi et se donner les moyens d’y arriver ».

Grâce au soutien de ses proches, le latéral s'est vite remobilisé après son départ de l'OGC Nice. Direction le Gazélec Ajaccio, en National 2. « Le club a enchaîné les descentes. 4 ans plus tôt, ils étaient en L1 (en 2015-16 ndlr). J'y ai passé une super saison avec un super groupe, et j'ai été repéré par Cholet. » Loin du climat méditérranéen de son enfance, le natif de Cannes poursuit son rêve en Maine-et-Loire « Il fait froid, le matin, tu es congelé. Je préviens les Niçois : n'oubliez pas votre doudoune dimanche ! Ici, je m'éclate, dans un club stabilisé en National (depuis 2017), et très structuré. »

Le joueur polyvalent - il oscille entre le rôle de piston et d'ailier - se fait une place chez l'actuel 8e de National (14 matchs de championnat). « C'est un bon championnat. J'y ai notamment affronté Alexy Bosetti, qui nous a marqué un but avec Annecy (l'ancien buteur niçois évolue chez l'actuel 3e de National). On s'est retrouvé entre anciens Aiglons, ça nous a fait plaisir. Il a pu me donner de précieux conseils. C'est un gros bosseur Alexy, et il aime ce qu'il fait. Comme moi. » 

« L'histoire est belle, quand même ! »

Alexandre Gameiro, double buteur lors de Club Franciscain - Cholet (1-2).

Parallèlement, les Choletais ont réussi leur entame de parcours en Coupe de France. Après avoir dominé la Saint-Pierre de Nantes (Régional 3), les hommes de Richard Déziré ont affronté le Club Franciscain, une des équipes surprise de la dernière édition (élimination en 16es de finale face à Angers). Titularisé, le joueur de 22 ans en a profité pour marquer ses 2 premiers buts avec le SOC (victoire 2-1) : « Manu Pirès pense que j'étais peut-être plus motivé que les autres ce jour là ? Il n'a pas tort ! J'étais excité dès le tirage au sort. C'est magnifique d'avoir l'opportunité de retrouver le Gym, et je ne voulais pas passer à côté. L’histoire est belle, quand même : c’est grâce à mes deux buts qu’on se qualifie pour retrouver l’OGC Nice. Sur le premier, je me mets à la retombée sur un corner. Je ne sais pas pourquoi, j’ai senti le coup. J’hérite du ballon et je la place. Et là, c'est une explosion d’émotions. Les Martiniquais égalisent et au retour des vestiaires, je retente le coup sur un corner. Personne ne me marque, je la vois venir sur ma tête et je me dis « Oh la la ! ». J’ai assuré le coup, mais ce n’est pas ma spécialité (rires). »

« En Coupe, c'est le gros qui a la pression. »

Alexandre Gameiro, à 3 jours de Cholet - Nice.

Après 2 matchs dans la peau du « gros », les Choletais vont changer de statut face à l'actuel 4e de Ligue 1. « Ça donne une pression au plus gros, et il ne faut pas le négliger, témoigne Gameiro. Il faut être respectueux envers l’équipe adverse, car on voit régulièrement des surprises. Pourquoi pas nous ce week-end ? » Quand on évoque le souvenir de Yanis Hamache, son « grand ami », qui avait marqué à l'Allianz Riviera lors de la victoire du Gym face au Red Star (2-1 en janvier 2020), Gameiro « signerait pour la même chose. Mais je préfèrerais ne pas marquer et que Cholet gagne. »

Ce qui est certain, c'est que la rencontre sera particulièrement suivie par la famille Gameiro. « Tous mes proches ont déjà pris leur abonnement Eurosport. Même mes cousins au Portugal seront branchés devant le match. » Tous les Niçois aussi. Et ils espèreront voir la même chose que Manu Pirès, à savoir « assister à un très bon match d'Alexandre sur le plan individuel, et voir l'OGC Nice gagner. »


Fabien Hill

Crédit Photos Cholet : Instants Photoballistiques