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Digard : « M’inspirer de l’équipe première »

Ce samedi, Didier Digard dirigera son premier match officiel en tant qu’entraîneur de la réserve du Gym. Pour leurs débuts dans le championnat de N3, ses protégés recevront le Gallia Lucciana à 14h, au Parc Honneur. Avant le début d’une nouvelle aventure, coach Digard a pris la parole.

Didier, tu vas faire ton premier match en tant que n°1. Quelles sont tes impressions ?
Je ne me rends pas trop compte, mais au final, je pense que c’est comme les joueurs : j’ai hâte que le championnat commence. On passe des amicaux à la compétition. J’ai hâte de voir comment on va transposer tout ce qu’on a fait pendant la prépa’ sur un match officiel, comment mes joueurs vont le vivre, l’aborder. Je me projette plus sur eux que sur moi.

Être entraîneur principal, ça a changé quelque chose ?
Forcément. C’est une responsabilité supplémentaire. Après, dans mon mode de fonctionnement, ça ne change pas réellement. Tout a toujours bien roulé au centre, on a tous des caractères différents, des qualités et des défauts différents. On a tous trouvé notre place. C’est plus au niveau des joueurs qu’il y a des changements : ma place est différente, leurs regards sont différents. Que ça se passe bien ou mal, maintenant, c’est moi qui suis sur le devant. C’était une volonté du club et ça me plaît.

Tu as aussi retrouvé Guy Mengual…
Je l’ai connu comme coach à l’époque de Claude Puel. On a déjà travaillé ensemble. C’est beaucoup plus facile parce qu’on s’apprécie énormément. On n’a même pas échangé sur ce qu’on attend l’un de l’autre. Ça s’est fait naturellement, c’est fluide.

Avec les joueurs aussi ?
Je les connaissais déjà tous. Je les ai eus en pro, en U17 ou encore quand j’animais des séances spécifiques pour les milieux. Puis de toute façon, j’ai toujours tourné sur les catégories, je suis toujours allé voir toutes les équipes de jeunes, donc je les connaissais tous avant de les diriger.

La majorité de ton groupe était avec le coach Galtier pendant le début de la préparation. Le décalage physique a-t-il été compliqué à gérer ?
C’est sûr que ce n’est pas évident, mais c’est pour ça que pour moi, c’est très enrichissant d’être à la tête de la réserve. C’est quelque chose de très complexe. On est dépendants des pros, des joueurs qui vont monter, qui vont redescendre, on doit toujours s’adapter sur le nombre, toujours adapter les séances, le contenu. C’est une grande chance pour moi d’apprendre de cette manière. Parce que quand on arrive à faire ça, on est paré pour la suite. On a dû adapter la préparation, gérer les temps de jeu, veiller à ne pas trop exposer ceux qui ont repris avec les pros et qui ont débuté leur été plus tôt. Gérer leur retour dans notre groupe. Il y a eu des différences de niveaux physiques, entre les joueurs, et même technique, parce que quand on a repris l’habitude de toucher le ballon, qui plus est avec les pros, on est en avance sur ceux qui sont en vacances. Il y a beaucoup de choses à gérer pendant une préparation, encore plus maintenant avec le Covid. On a eu des joueurs touchés, des cas contacts. On s’adapte, c’est le propre des réserves pros.

Est-ce la catégorie la plus difficile ?
Je pense. Mais c’est aussi la plus enrichissante...

Qu’as-tu retenu de la préparation des pros, justement ?
J’ai vu certains de mes joueurs, mais surtout, une nouvelle manière de travailler, des entraînements qui m’ont beaucoup appris, beaucoup servi, que j’ai essayé de reproduire car je m’y retrouvais énormément. Ce qui a été mis en place par les pros, j’ai essayé de le reproduire à mon échelle, tout en l’adaptant à ma catégorie et aux besoins que mes joueurs peuvent avoir. Ça a été très bénéfique.

Tactiquement, est-ce qu’il y a une volonté de s’inscrire dans la lignée de ce qui se fait au-dessus ?
Bien sûr ! Moi, je ne suis pas là pour gagner le championnat. Mon objectif, c’est que mes joueurs soient dans la compétition, et d’un point de vue classement évidemment de nous maintenir, mais à part ça, mon but ultime, c’est de réussir à fournir des joueurs pour l’équipe première. Et des joueurs qui, dans un premier temps, ne fassent pas tâche quand ils viennent sur les entraînements. Je veux que le coach Galtier puisse compter sur mon groupe pour avoir un bon niveau d’entraînement et faire progresser ses joueurs à travers les miens. Qu’ils puissent vraiment mettre les pros en capacité de préparer les matchs du week-end. Donc oui, j’ai besoin de m’inspirer de l’équipe première pour qu’ils soient dans ce que recherche le coach.

Samedi, tu attaques le championnat de N3 face au Gallia Lucciana. Au final, les adversaires sont-ils importants dans ta réflexion ?
C’est un championnat qui va être très relevé, ce week-end on affronte une équipe que l’on dit armée pour la montée, mais ce qui m’importe, c’est mon équipe. Je suis à fond sur elle, c’est du quotidien, du non-stop. Je sais que les clubs se renseignent sur les autres équipes, préparent le match en fonction de l’adversaire, à l’image de ce qui se fait en pro mais avec moins de moyens. Je ne le ferai pas. Ce n’est pas de la prétention, mais je veux réussir en me focalisant sur mon équipe et les progrès qu’elle doit faire pour qu’un jour il y ait quelques joueurs qui puissent aller avec les pros.