Le témoin

Xavier, Jordan et Dan

Les petites histoires font toujours de jolies parenthèses. Alors que nous avons passé un coup de fil à Xavier Margairaz pour parler de Dan Ndoye, le talent manager de Lausanne a, au gré des échanges, changé le jeu sur Jordan Lotomba...

« Jordan ? J’ai terminé ma carrière avec lui... » Au détour de la conversation, Xavier (36 ans) dépose l’information sur un plateau bleu et blanc. Celui du Lausanne-Sport, où l’ancien international suisse (18 sélections) boucle son parcours de joueur, de 2015 à 2017. A l’époque, ce talent n'est pas encore manager. Son long parcours s’achève à la Pontaise, là où s’il est amorcé, 14 ans plus tôt.


Avant que l’aube ne chasse le crépuscule de sa vie professionnelle, Margairaz s’offre un dernier challenge : une montée en Super League et un maitien dans l'élite. Challenge auquel participe Lotomba, alors âgé de 16 ans. « On a tout de suite vu qu’il était fait pour le haut niveau, cadre l’ancien milieu triple champion de Suisse avec Zurich. On vient du même endroit, à côté d’Yverdon, et à l’époque, je me souviens avoir dit que le prochain en équipe de Suisse, ce serait lui. Il n’y est pas encore, mais ça ne saurait tarder. Techniquement, il est très à l’aise dans les petits espaces. Il va très vite. Il est polyvalent, peut jouer des deux côtés ou au milieu. Franchement, ça a sauté aux yeux de tout le monde. Il est parti à YB très tôt et a été un peu freiné par les blessures, mais il est parfaitement revenu et a enchaîné. En Suisse, il a une très belle côte, les supporters l’aiment beaucoup. C’est un garçon charmant. A titre personnel, je suis très content de le voir revenir dans le giron d'INEOS football. »


Les pieds sur terre


Pour parler du deuxième Suisse du Gym, Margairaz coiffe une autre casquette. Celle de l’entraîneur en charge des jeunes talents, un poste qu’il occupe depuis 2 saisons. « Je ne peux pas évoquer tout son parcours en juniors, car je n’étais pas là pour le suivre, prévient-il d’entrée avec honnêteté. Par contre, je sais que Dan a franchi un palier lors de sa saison en U17-18. Sur le 2e tour (la phase retour, ndlr), c’est là qu’il a commencé à enchaîner et à montrer ses qualités. Ce 2e tour lui a offert ses premières sélections en équipe nationale des jeunes. J’avais été le voir pour les qualifications de l’Euro U19, en France, et il avait vraiment été très bon... »


Si sa trajectoire ne lui offre pas le loisir d’entrer dans les arcanes du parcours du nouveau numéro 14 azuréen, elle lui permet de brosser avec efficacité son profil : « Au niveau de la vitesse et des changements de rythme, il a des qualités au-dessus de la moyenne. Il possède aussi une belle marge de progression, notamment sur ses premières touches et son jeu de tête. Si je devais être un peu chauvin, je dirais que j’aurais bien aimé qu’il passe une étape supplémentaire avec nous, en Super League (sourire). Mais bon, il travaille, garde les pieds sur terre, est à l’écoute, a de l’ambition : ça ne me surprend pas du tout qu’il ait signé à l’OGC Nice. »

« Il aime bien dribbler, comme moi »

Avant de se retrouver sous les couleurs de l’OGC Nice, Dan Ndoye et Jordan Lotomba ont déjà évolué ensemble, en sélection. Lors de leur premier rendez-vous avec la presse ce mercredi, les deux joueurs formés au Lausanne-Sport en ont profité pour se présenter mutuellement.

« Jordan m’a tout de suite félicité »

Les deux Helvètes se connaissent depuis les sélections jeunes de la Nati, comme l’explique Ndoye : « Quand je suis arrivé à Lausanne, Jordan n’était plus là mais on s’est retrouvé en sélection. Quand il a vu que j’avais signé à Nice, il m’a toute de suite félicité et on a eu l’occasion de parler un peu de notre arrivée ». L’ex-Lausannois de 19 ans, qui vient de remporter le championnat de D2 suisse, en profite également pour louer les qualités de son aîné qu’il juge « solide, dur dans les duels » et « qui aime bien dribbler, comme moi ».
 

« Avec Dan, on se ressemble beaucoup »

Tout juste sacré champion de D1 avec les Young Boys de Berne, Lotomba n’a pas non plus tari d’éloges envers Ndoye, de deux ans son cadet : « C’est un joueur avec d’énormes qualités, il est très puissant et rapide. On se ressemble beaucoup. » En effet, bien qu’évoluant à des postes différents, les deux hommes présentent des caractéristiques similaires. Lotomba est capable de jouer « latéral à 4 derrière mais aussi sur un côté si on évolue à 3 dans l’axe. Il peut aussi jouer plus haut », selon Patrick Vieira. Plus offensif, Ndoye « aime la profondeur. Il peut évoluer sur les côtés, à droite comme à gauche. Je l’ai parfois vu jouer 9 », conclut l’entraîneur niçois, satisfait de pouvoir compter sur « deux options supplémentaires. » 

C.D.
Photos : Y.F. / Lausanne-Sport