Fin de saison

Rivère et Puel font le bilan

Jean-Pierre Rivère et Claude Puel ont donné rendez-vous à la presse, ce lundi, au cours d'un déjeuner. Outre l'arrivée imminente de deux premières recrues, le président et l'entraîneur général ont évoqué le bilan, l'actualité et l'avenir de l'OGC Nice. Morceaux choisis.

L'année sportive

Claude Puel : Non, nous ne nous attendions pas à une telle saison. Ni le président, ni les supporters, ni moi. La saison précédente, nous étions partis avec beaucoup de points d'interrogation et peu d'expérience mais l'amalgame s'était bien fait. L'été dernier, le club a fait un vrai effort pour conserver la majorité de nos joueurs. Nous espérions donc beaucoup mieux pour la saison qui devait être celle de la confirmation.

Jean-Pierre Rivère : Elle fut compliquée. Mais il faut s'en servir, construire dessus. Nous avons fait face à des accrocs qui n'étaient pas prévus, mais qui ne remettent pas notre projet en cause non plus. Nous continuons notre travail de fond, nous nous appuyons dessus pour préparer demain. Et après-demain. Il faut se servir de cette année comme d'une expérience à ne pas répéter, et en ressortir plus fort.

Claude Puel : Tout n'est pas à jeter, loin de là. Contre Marseille, Lille, Paris, à Monaco ou Saint-Etienne, nous avons livré des matchs très intéressants, récompensés ou non. Nous affichons le cinquième taux de possession, le quatrième nombre de ballons joués : c'est la preuve que nos intentions n'ont jamais fléchi. Nous sommes restés cohérents. En revanche, nous avons un manque évident d'efficacité. Nous n'avons pas eu la fraîcheur ni le talent qui nous caractérisaient la saison dernière.

 

Le public niçois

Jean-Pierre Rivère : Le bilan des supporters est exceptionnel. Je pense à la Der' du Ray, magique. Ou à leur magnifique appropriation de l'Allianz Riviera. Malgré les résultats, ils ont toujours été là. Contre Lyon, ils étaient près de 30 000. Ma plus grande frustration reste de ne pas leur avoir rendu tout ce qu'ils ont donné. Nous avons une dette envers eux.

Claude Puel : Nous lui sommes grés d'avoir été aussi performant, de nous avoir soutenus tout au long de cette difficile saison. Ils étaient déjà magnifiques l'an dernier. Mais j'apprécie encore plus leur fidélité dans la difficulté.

 

Les finances

Jean-Pierre Rivère : L'OGC Nice n'est pas en difficulté financière. Nous avons l'objectif d'arriver à l'équilibre. Nous n'y sommes pas encore, mais nous allons y parvenir. Nous avons comblé plus de la moitié du déficit depuis notre arrivée. Nous n'aurons pas de moyens colossaux pour ce mercato mais il n'y aura pas que des ventes. Bien sûr que nous regardons à la dépense. Depuis toujours et dans tous les domaines. Pas seulement sportif. Il est important de ne pas s'enflammer. Quand on prolonge un cadre, quand on signe un contrat, on ne fait pas n'importe quoi. Le club n'est pas non plus à la vente. La seule part qui peut bouger est celle des actionnaires minoritaires.

 

Le mercato estival

Jean-Pierre Rivère : Le club a des ambitions. Mesurées, bien sûr, car nous n'avons pas les moyens de certains clubs. Mais laissez-nous travailler et donnons-nous rendez-vous d'ici quelques semaines. La cellule de recrutement travaille depuis un moment. Enlevez-vous de l'idée que Nice va être obligé de vendre ses joueurs. S'il y a des départs, il y aura des arrivées. Claude a des ambitions sportives, un style de jeu.

Claude Puel : Je ne suis pas là pour ordonner de garder untel ou non. Le projet s'écrit ensemble. J'ai pleinement connaissance de ce que le club peut se permettre ou non. Mes doléances sont adaptées.

Jean-Pierre Rivère : Nous avons la chance d'avoir un coach avec une grande sagesse. Il ne veut pas déséquilibrer les choses. Pour les dirigeants, c'est un énorme confort. Tout est fait en cohérence.

Claude Puel : La cellule de recrutement ne travaille pas qu'en fin de saison. Toute l'année, elle travaille sur toutes les possibilités. Elle ne sera pas prise de court. Quelques postes pourront ainsi être renforcés.

Jean-Pierre Rivère : Les mouvements font partie de la vie d'un club. Certains joueurs semblent très sollicités dans la presse mais ne font l'objet d'aucune offre sur le bureau. Une grande lessive ? Plutôt une oxygénation de l'effectif.

Claude Puel : Un besoin d'expérience ? L'an dernier, avec des jeunes et des inconnus, nous avons terminé quatrième. Cette saison, avec un groupe quasiment inchangé, nous terminons dix-septième. Y a-t-il une vérité ? A Monaco, j'ai terminé champion avec la plus jeune équipe du championnat. Ici aussi, nous avons des joueurs de qualité. Laissez-les grandir. La maturité et le caractère ne sont pas qu'une question d'âge. En deux ans, mes joueurs ont engrangé un gros vécu. Ils ont à la fois tutoyé les sommets et la relégation. Ça ne fait pas plaisir, certes. Mais c'est une expérience énorme, que certains ne vivent même pas en toute une carrière. Je compte sur tout cet acquis pour la saison prochaine.

 

Les cas particuliers

Jean-Pierre Rivère : David Ospina a encore un an de contrat. Si une proposition intéressante nous parvient, nous l'étudierons. Mais à ce jour, il n'y en a aucune. Et s'il devait partir, nous avons déjà travaillé en interne.

Claude Puel : Le départ de Renato (Civelli) a beaucoup fait parler. Mais Mathieu (Bodmer) a depuis prouvé qu'il a son importance également. Il est un leader technique, mental et plus personne ne remet son arrivée en question.

Jean-Pierre Rivère : Didier Digard a encore un an de contrat. Il est bien à Nice, il croit en le projet. Il n'a pas dit vouloir partir. C'est simplement le début des discussions financières qui a engendré une première réaction de sa part. Le moment n'était pas opportun mais nous aimons beaucoup Didier. Nous le respectons et il est notre capitaine.

 

Le projet à long terme

Jean-Pierre Rivère : Nous labourons, nous semons puis nous récoltons. Nous ne cherchons pas de champ déjà à la récolte. Après, je ne suis qu'un humain. Et si je me rends compte d'ici quelques années que notre projet ne prend pas corps, je prendrai les dispositions adéquates.

Claude Puel : Le projet niçois est intéressant et difficile, je l'ai dit en arrivant. Les phases compliquées en font partie. Et si je n'étais pas prêt à les assumer, je n'aurais pas signé. L'essentiel reste que le club maintienne le cap. Quels que soient les aléas positifs ou négatifs.