Formation

Qui es-tu, Romain Lattron ?

Nouveau visage du centre rouge et noir, Romain Lattron dirige les U17 du Gym depuis cet été. A 32 ans, ce formateur aguerri est arrivé en provenance du FC Bourg-en-Bresse Péronnas 01, avec un sacré bagage et beaucoup d’ambition. Avant la reprise du championnat, ce dimanche à la maison contre l’Olympique Valence (11h), il revient sur un été chargé, nous retrace son parcours et se projette sur son premier exercice dans le Comté.

Romain, peux-tu nous faire la chronologie de ton arrivée au Gym ?
J’étais à Bourg-en-Bresse, en tant que responsable technique de toute la formation et entraîneur des 19 ans nationaux. Et j’étais entré au « Formateur », un diplôme recherché dans la formation française. A 4 jours de mes vacances, on a un échange avec Manu Pires sur la recherche d’un entraîneur / formateur U17. Quand il me demande comment ça peut se passer, je lui réponds que je peux être à Nice le lendemain. J’ai passé mon entretien, tout s’est enclenché rapidement.

Pourquoi ?
Parce que venir à Nice est une superbe opportunité et qu’elle ne se refuse pas. Le club a un projet de formation ambitieux. Si je peux apporter ma pierre à l’édifice, c’est très intéressant. Je découvre un monde pro que j’ai touché du doigt à Bourg, en L2, mais le centre n’avait pas encore ouvert. Là, j’arrive dans un centre, avec un directeur que j’apprécie, professionnellement et humainement, avec une structure exceptionnelle.

Tu es à la fois jeune (32 ans) et expérimenté...
J’ai entraîné très tôt, à 16 ans. Enfin, j’étais éducateur, pas entraîneur, parce que quand on est dans les petites catégories, c’est une fonction d’éducateur. J’ai commencé très tôt parce que ça m’attirait de transmettre des valeurs à des jeunes, un savoir-faire, un savoir-être. Au niveau scolaire, j’ai fait 2 licences en même temps à Orléans, pour être professeur d’EPS ou entraîneur de haut niveau. Dans ma dernière année, j’ai effectué deux stages, un mois avec la CFA d’Orléans, un mois en tant que prof. J’ai décidé que l’entraînement de haut niveau était la direction que je voulais donner à ma vie professionnelle. De là s’est orientée une arrivée en Master à Dijon, puis des stages au PSG, au Stade Malherbe de Caen, en Ligue Magnus (hockey sur glace) dans le cadre du DU de préparateur physique. Je travaille avec humilité, et tout ce qui arrive en découle. C’est aussi ce que je souhaite transmettre.

Que retiens-tu de tes 4 ans au FC Bourg-en-Bresse Péronnas 01 ?
On a eu des résultats assez exceptionnels. Une montée en 17 nationaux, une en 19 nationaux, une en U15, on a gagné le challenge français des sections sportives, on a eu des joueurs qui ont signé dans des clubs pros ou avec l’équipe première. Ces 4 ans au FBBP01 ont été magnifiques, car le club est à un endroit où il n’avait jamais été avant. L’avantage, c’est que quand tu es au sein d’une structure qui se construit, tu sais qu’il faut travailler pour, peut-être, avoir quelque chose. On ne te donne rien. Donc tu fais des heures sans compter. Tu réponds et tu vis des situations dans tous les domaines : l’hébergement, la restauration, la scolarité, les agents, les sollicitations des clubs pros, les niveaux nationaux où tu es à la course avec les clubs pros alors que tu as une structure amateur… Tous ces éléments m’ont construit et m’ont permis d’avancer professionnellement. A l’ASPTT Dijon, j’ai fini mon DES, qui m’a amené à Bourg. Là-bas, je suis arrivé au « Formateur » et je les en remercie, car c’est vraiment le diplôme qui me permet aujourd’hui d’être à l’OGC Nice. Je suis plein d’enthousiasme mais j’ai plein de devoirs. Je veux vraiment répondre aux exigences du club.

"Avec Marama et Flo, on a les mêmes valeurs"

Comment s’est passé l’été avec les U17 ?
Déjà j’ai reçu un très bon accueil au niveau de l’équipe pédagogique, sportive et administrative. Je me suis directement senti bien ici, tant sur le plan des papiers, du technique, que de l’hébergement. Tout l’accompagnement était vraiment exceptionnel. Sur l’équipe en elle-même, on a pris nos marques avec le staff. On collabore super bien. Avec Marama (Vahirua, adjoint et entraîneur des attaquants du centre) et Flo (Payet, préparateur physique), on est à l’équilibre. Nos différences de personnalités font nos forces, et comme on a les mêmes valeurs, tout fonctionne bien.

En U17, on a un groupe qui répond à ce qu’on lui demande, déjà, au niveau de l’attitude, du travail, du respect des horaires, du respect du cadre. Ça permet d’avoir une base. Au niveau des performances, on est sur des choses qui doivent être améliorées, à l’image du tournoi de Montaigu. On termine 4ème mais concrètement, en termes de prestations collectives, d’intensité, de projet de jeu, on n’était pas au niveau qu’on attendait. On va voir si on va l’être pour le début du championnat. On joue jeune, mais c’est normal à l’OGC Nice. On a des potentiels, mais qui ont encore énormément de choses à apprendre. On prend cette saison avec enthousiasme, mais on sait d’où on part. On va essayer d’aller au plus haut possible et d’amener un maximum de joueurs au groupe réserve, et bien sûr en pro à terme.

U17, c’est également une catégorie tournée vers la préformation...
On échange beaucoup avec Fabrice Garrigues (directeur de la préformation). Il y a une très bonne transversalité à tous les étages. U15, U17, U19, réserve : il y a beaucoup d’échanges entre les staffs, ce qui permet que le jeune ne soit pas perdu. On met des sas pour que quand un joueur monte, il identifie bien pourquoi. Est-ce que c’est une performance régulière, une opportunité due à une absence, une volonté du coach ? Il faut expliquer au jeune où il en est. Tout le staff technique est dans cette même dynamique. On veut que le jeune se sente bien et qu’il progresse.

Quels sont les premiers objectifs ?
Il y a l’équipe, mais c’est surtout le projet de formation qui prime. L’idéal, ce serait de ne terminer la saison qu’avec « des petits », que des jeunes. En laissant le temps aux « maturités tardives » de s’acclimater au championnat 17 ans, et en permettant à ceux qui sont en avance de nous quitter le plus vite possible. Ne perdons pas à l’idée qu’il y a ceux qui sont déjà matures, notamment athlétiquement, et il y a ceux qui vont demander un peu plus de temps. Moi, mon rôle, c’est que ceux qui ont besoin de temps soient dans le groupe formation, tirés par ceux qui sont déjà prêts. Et que tout le monde aille le plus haut possible ensemble.

C.D.