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Avec Pignataro, le respect de la tradition

On les voit pour tous les matchs à domicile du Gym. En finesse, ils savent se glisser sur la pelouse et disparaître en pleine lumière, après une ovation. Ils ne sont jamais tout à fait les mêmes, mais jamais tout à fait différents. « Ils » sont les trophées des Anciens Aiglons, l’hommage du Gym à ses héros. L’hommage d’une famille à son club et à sa ville, la famille Pignataro. Voilà quelques semaines, OGCNICE.MAG s’était rendu à son atelier. En cette période de Carnaval où l’entreprise « Nice Festivités » est à pied d’oeuvre, et en préambule d’un corso sur le parvis du stade dimanche, le site officiel se fait un plaisir de la remettre en lumière.

La pose de la petite plaque, sur laquelle trône le nom et le prénom du joueur honoré par le club, est la dernière touche. Lors de notre visite à l’atelier de la rue Barbéris en octobre dernier, Jean, le patriarche s’y attelait non sans enthousiasme en figeant « Milos Djelmas » : « Qu’est-ce qu’il allait vite ! Un ailier à l’ancienne, un sacré joueur ». Dimanche, on lira « Marc Molitor » au pied du trophée.
Ce jour-là, Cédric, le fils, à la tête de l’entreprise Nice Festivités depuis 2002, avait assuré les présentations, avec panache et bonhomie. Dehors, la pluie tombait comme le poing, signalant sans équivoque la venue de l’automne. Dans l’atelier, pourtant, le soleil brillait. Une petite porte d’entrée sépare les deux mondes. D’un côté la rue, les klaxons, l’agitation. De l’autre, la fête, la magie, l’art, le labeur, des grosses têtes, des oeuvres, des ébauches, et un grand bruit venu du fond de la pièce. « C’est Johan, notre chef d’atelier. Un phénomène... ».

« J’aime ma ville, j’aime mon club »

Au fond, le phénomène sculpte le polystyrène, mais prend un temps d’arrêt pour que chacun puisse s’écouter. Alors chacun s’écoute. « J’ai repris l’entreprise familiale en 2002, c’est un monde à part, explique Cédric Pignataro, fils de Jean et patron. Moi, j’ai eu la chance de grandir dedans... » Ce monde est celui du Carnaval, événement phare de la capitale azuréenne. Nice Festivités, fondé en 1900, participe à son rayonnement depuis toujours, en invitant le public à entrer « dans un monde imaginaire », comme le résume son site internet. Dotée du label E.P.V (Entreprise du Patrimoine Vivant), elle façonne les chars, habille les têtes, grime les visages, taille les rictus, colore les bustes et, in fine, organise le spectacle, dans les règles de l’art. 6 employés y travaillent à l’année, plus de 150 sur des périodes courtes durant le Carnaval (un chiffre comprenant les porteurs de grosses têtes et les autres intervenants). Bref, elle perpétue la tradition, même à l’étranger, avec panache et inspiration. « Mais nous ne faisons pas que ça, nuance Cédric. Nous nous diversifions de plus en plus, notamment en fabriquant des objets d’art, comme par exemple ce trophée des Anciens Aiglons ». Nous y voilà. « Mon père m’amenait au Ray, petit, j’ai toujours été un supporter. Quand le club m’a contacté et qu'on s’est parlé avec les personnes qui y travaillent, Virginie Rossetti (Directrice Communication & Marque) en tête, le courant est tout de suite passé, tout était naturel. Pour moi, ce trophée est une grande fierté. Il mélange un peu tout, la passion de mon métier, le club que j’aime et la ville que j’aime ».

Aigle protecteur

La fierté a ses enfants. Chacun est issu d’une méthode précise : « Tout d’abord, on a une sculpture créée en argile, une forme qui reste relativement souple, développe le maître des lieux. C’est un matériau qu’on utilise temporairement pour faire un relevé d’empreinte. La 2e étape s’appelle le moule, elle est faite par l’intermédiaire d’un silicone et d’un polyester qui va nous permettre de prendre le moindre détail de ce modèle. Par la suite, on vient refermer et couler de la résine acrylique liquide, qui vient durcir au bout de 45 minutes, de manière ce que ce soit solide et facilement démoulable. 3e étape : les finitions. On va venir mastiquer, corriger les moindres petites imperfections pour qu’on puisse passer à la conclusion : peinture et collage de la plaque ».

Chacun « enfant » pèse 5 kg. Chacun symbolise un grand Aigle, dont les serres protègent les collines niçoises et le nom d’un homme ayant écrit l’histoire rouge et noir. « Pour résumer, ça représente bien le Gym. »

C.D.

Marco Molitor à l'honneur dimanche

Aiglon de 1973 à 1976, “Marco” Molitor recevra le fameux trophée dimanche, à l’occasion du match entre Nice et Strasbourg, deux de ses anciens clubs.

Il évoquera ses souvenirs niçois au Café des Aiglons, à l’occasion du traditionnel « Raconte-moi » qui débutera à 13h30. Juste avant le coup d’envoi, l'ancien buteur foulera la pelouse de l’Allianz Riviera et se verra remettre "son" aigle dans le rond central.