En supériorité numérique durant plus de 45 minutes, l'OGC Nice n'a pas réussi à percer le verrou monégasque lors de cette 26e journée de L1. Pire, celui-ci se fit punir par Bernardo Silva en fin de rencontre, qui profita d'une mauvaise relance de Gomis interceptée par Carrasco. Les Aiglons concèdent leur première défaite en 2015 (0-1).

On ne saurait commencer ce compte-rendu sans souligner l'énorme ambiance qui régna dans l'Allianz Riviera en début de rencontre. Drapeaux frappés de l'Aigle de sortie, décibels au max : le public niçois avait envie d'en découdre le premier, et transmit sa hargne à ses protégés, qui entrèrent sur le terrain la bave aux lèvres. Un pressing très haut étouffant le visiteur rouge et blanc, une possession assurée (60 % au bout de 25 minutes) et une réelle volonté d'aller de l'avant : le Gym croqua d'entrée dans son derby, à l'image de ce déboulé supersonique de Jordan Amavi dès la première minute de jeu, achevé par un centre brossé que Plea ne put reprendre (une action qui se répéta d'ailleurs à la 32e minute mais qui connut le même résultat).

Monaco, pour sa part, laissa passer l'orage avec métier, avant de monter progressivement en régime et de poser de vrais problèmes aux Rouge et Noir. Au milieu, Jérémy Toulalan coupa toutes les trajectoires, n'étant pris à défaut qu'une seule fois par un crochet extérieur de Carlos Eduardo, conclu par une frappe à côté (17e). Moutinho bougea souvent intelligemment, et Yannick Ferreira Carrasco – le visiteur le plus remuant - créa des différences sur les côtés. L'ASM finit même par se procurer deux belles opportunités en fin de période, donnant du relief à sa montée en puissance. Mais Lloyd Palun fit don de son corps pour empêcher Matheus de conclure le premier mouvement rouge et blanc, initié par Carrasco, relayé par Moutinho et Berbatov (39e) ; alors que Mouez Hassen capta avec assurance une volée de Berbatov (41e). Ces deux minutes mirent fin au match du Gabonais (lequel s'est sacrifié pour le collectif) et signèrent le début d'une fin de période folle, où Abdennour fut exclu pour un très mauvais geste sur Genevois (45 + 2). 

Eduardo touche la barre

L'intensité mise lors de la fin des 45 premières minutes laissa de grandes traces sur les deux effectifs. Deux équipes chamboulées débutèrent la seconde période. A Nice, Genevois ne se remit pas de « l'attentat » d'Abdennour, céda sa place à Koziello – énorme d'envie durant son temps de jeu - , Hult glissant au poste de latéral gauche et Amavi à droite. Pour les Asémistes, la sortie de Kurzawa fit reculer Toulalan dans l'axe de la défense, Fabinho à gauche (suppléant l'expulsion d'Abdennour) et le jeune Touré à droite, laissant Moutinho et Kondogbia à la récupération.

Deux formations « new-look » qui remirent les gaz à leur retour sur le pré. En supériorité numérique, le Gym domina. Dans les tribunes, l'entrée de Bosetti (64e) réchauffa un peu plus l'atmosphère. Et les occasions ne tardèrent pas, devant une populaire incandescente. Nous disputions alors la 65e minute, Valentin Eysseric botta un énième corner, dévié par Eduardo, repris par Gomis... et détourné par le jeune Touré. Dans la foulée, ce même Eysseric déposa le cuir sur la tête d'Eduardo, qui smasha « la pelota » sur la barre de Subasic. La réussite ne revint décidément pas. Recroquevillé derrière, Monaco explosa à chaque contre-attaque, en s'appuyant sur des flèches nommées Carrasco et Martial, et se montra impitoyable. Si la première approximation niçoise (de Hult) resta sans suite (frappe au-dessus de Matheus), la seconde fut lourde de conséquences. Nous jouions alors la 85e minute. Une action anodine vit la relance de Kévin Gomis interceptée par Carrasco et punie par Bernardo Silva, qui ouvrit son pied gauche, nettoya le soupirail de Hassen et donna la victoire aux visiteurs (85e). Le Gym se rua à l'attaque, dans le sillage d'un Souley' Diawara exemplaire sur tous les fronts. Mais le Gym ne revint pas. La belle série d'invincibilité prend fin. D'une manière terriblement cruelle.

Constantin Djivas