Bilan des capitaines

3e partie : le capitanat, Max' et l'Europe

Ils sont les deux capitaines du Gym 2015 / 2016. Deux joueurs au profil différent mais à la parole précieuse. Taulier et plaque tournante, Mathieu Bodmer (33 ans) et Papy Mendy (23 ans) ont accepté de débriefer la saison d'une seule voix. Celle d'un groupe jeune, ambitieux mais réfléchi. Assis côte à côte, les deux hommes ont décortiqué le championnat niçois, ponctué à la 4e place, avec satisfaction mais sans euphorie. Après la genèse du groupe et le scanner de la saison, les deux hommes ont pris un peu de hauteur pour analyser leur rôle. Sans jamais quitter la terre ferme.


Vous êtes les 2 capitaines du Gym. Comment décririez-vous l'influence de l'autre sur le groupe ?

Papy Mendy Mathieu a l'expérience et la maturité. Il est passé par de grands clubs. Quand il parle, tout le monde écoute et se dit qu'avec sa carrière, il ne dit pas n'importe quoi. Sur le terrain, il démontre aussi les qualités qu'il a. C'est le plus ancien, le plus mature. Donc on reste attentif à ce qu'il dit, surtout que le groupe est très jeune. Je ne vois d'ailleurs pas qui pourrait prendre la parole à part lui quand, des fois, il y a des moments plus difficiles.

Mathieu Bodmer Pour sa part, Papy est quelqu'un qui ne veut pas perdre. C'est important. Il est toujours motivé, toujours à 100 %, a beaucoup d'énergie. J'ai envie de dire que c'est un « capitaine de terrain ». En dehors, ce n'est pas trop son truc...

P.M. (il coupe et sourit) Ça, c'est sûr...

M.B. ... Mais bon, il est beaucoup plus jeune que moi, c'est normal. Hors-terrain, c'est un peu à nous de prendre le relais. Mais dessus, il est exemplaire et fait toujours le travail, donc tu es obligé de l'écouter. Et puis il a également de l'expérience. Ça fait 5-6 saisons qu'il est au haut-niveau, très régulier, avec beaucoup de qualités. Pour ceux qui sont autour de lui, c'est un exemple.

Si vous deviez décrire d'une manière synthétique vos saisons personnelles...
P.M. A force d'enchaîner les matchs, c'est sûr qu'on progresse. Après, si je dois me juger, je pense avoir été à l'image d'une équipe régulière, donc régulier. C'était une bonne saison pour tout le monde, tout simplement.

Mathieu, pour toi, il s'est aussi passé quelques trucs sympas, malgré tes blessures...
M.B. Les saisons commencent un peu à se ressembler, j'ai souvent des blessures. Plus les années passent, et plus ça arrive, malheureusement. La saison passée, c'était les côtes, cette année plusieurs fois le mollet. Grosso modo, j'ai fait un match sur deux, mais j'ai eu la chance de rejouer au milieu, ça c'est ma grande fierté de la saison (sourires). J'ai participé à ma façon, sur le terrain ou en-dehors, en étant fier et en regardant tous les matchs d'un oeil avisé. L'équipe n'a pas perdu au change non plus. C'est la vie et la carrière d'un footballeur, et c'est aussi ce que j'ai dit à Maxime. L'équipe ne t'oublie pas. Quand tu reviens, il faut être performant. C'est tout.

Tu as eu des mots particuliers pour Max' ?
M.B. On a tous essayé de lui glisser un petit mot, car ce n'est pas évident. Surtout quand tu sais que tu termines la saison - avec une coupe d'Europe à la clef - et que celle d'après tu ne rejoueras pas directement. Vu l'année qu'il a faite, je le comprends. Il a réalisé un très bon championnat, a beaucoup participé. Ce sont malheureusement des choses qui arrivent. C'est quelqu'un de très sérieux, il va bien travailler durant sa rééducation et reviendra sans problème. En tout cas, c'est ce que je lui souhaite.

10 ans vous sépare. L'un la connait bien, l'autre peut la découvrir : que vous inspire la Coupe d'Europe ?
P.M.
Tout footballeur rêve de jouer l'Europe, que ce soit la Ligue des Champions ou la Ligue Europa. Pour moi, j'espère que ce sera un début. C'est un objectif à atteindre, une étape de plus à surmonter.

M.B. L'Europe, c'est quelque chose à part. C'est pour ça que c'est également important pour le club. La L1 est un bon championnat, mais en Europe, tu vois d'autres cultures, d'autres championnats, d'autres joueurs, d'autres ambiances, un autre football. En jouant tous les 3 jours, tu apprends également sur toi. Tu deviens plus rigoureux, plus pro.

Le niveau d'exigence est donc plus élevé ?
M.B.
Physiquement c'est compliqué, mentalement aussi, car tu n'es pas chez toi. Ceux qui ont des enfants vont voir ce que c'est que de partir 4 jours dans la semaine... mais c'est comme ça que tu grandis et que tu fais de bonnes carrières. Depuis petit, c'est ce dont tu rêves : regarder et participer aux matchs du milieu de semaine. Ça te laisse forcément des souvenirs. Il n'y a que des grosses équipes, c'est intéressant pour tout le monde.

Le fait d'y revenir quelques années après, pour toi, doit être encore plus savoureux ?
M.B. C'est bien. C'était l'objectif avant d'arriver ici. J'avais signé après le tour préliminaire perdu, et le projet était d'arriver à connaître la Ligue Europa avec le club. Pour moi, après Paris, c'était bien. On a un peu galéré, mais là ça repart. Pourvu que ça dure.

Le mot de la fin ?
P.M. Pourvu que ça dure, comme le dit Mathieu. Et courage à Max, qu'il revienne vite !

C.D.