Au terme d'un match qu'il aurait pu gagner et perdre, le Gym est allé chercher une sublime victoire dans les dernières minutes sur une nouvelle merveille de Super Mario (2-1) !

Peu d'essence dans le moteur mais une volonté capable de déplacer les montagnes, sublimée par le talent de son numéro 9. Nice n'abdique jamais, à l'image de son peuple et de son coach, capable de faire les changements nécessaires pour jouer la gagne alors que le match pouvait échapper au Gym.

Placée sous le signe des hommages à René Marsiglia, décédé il y a tout juste une semaine, la rencontre se déroula dans un contexte de forte émotion. Etait-ce cette émotion qui pesa sur les jambes niçoises ou le récent déplacement en Russie ? Peut-être bien un peu de deux... Mais si les jambes apparurent lourdes, les esprits et les coeurs restèrent vifs. Ce qui aboutit rapidement à une ouverture du score splendide signée Ricardo. Servi par une diagonale parfaite d'un Mathieu Bodmer toujours aussi précieux au coeur du jeu, le latéral portugais s'orienta parfaitement au bord de la ligne de touche, cadra avec malice Vincent Le Goff, entra dans la surface et déclencha une frappe puissante et sèche, que Lecomte de parvint qu'à effleurer.

Le premier but en rouge et noir de l'ancien de Porto permit au Gym de faire la course en tête. Articulé autour d'un 3-5-2 classique, avec Bodmer devant la défense et Belhanda seul dans un rôle de meneur, le groupe de Lucien Favre fit le job avec métier avant d'emballer la soirée dans ses ultimes secondes. En face, Lorient se procura quelques occasions lors du premier acte, notamment par l'intermédiaire du très remuant Jimmy Cabot. Mais la frappe du petit ailier trouva Cardinale sur sa route d'entrée de jeu, avant de fuir le cadre au quart d'heure. Quelques tentatives lointaines d'Arnlod Mvuemba vinrent prouver que les Merlus – placés dans un solide 4-1-4-1 - resteraient volontaires et ambitieux quel que soit le scénario.

Un Lucien Favre offensif...

Un coup franc de ce même Mvuemba (juste à côté du montant) et une frappe puissante de Cabot - les 2 Bretons les plus dangereux - d'entrée de seconde période confirmèrent cet état de faits. Droit dans ses bottes, Nice ne s'affola pas. Posa de nouveau le pied sur le ballon et faillit faire mouche dans la foulée, lorsque l'explosif Ricardo déborda et ajusta un centre parfait pour le grand Mario... qui ne put reprendre l'offrande (50e). Partie remise, comme dirait l'autre. Après un contrôle délicieux, Belhanda servit Seri dans la foulée, mais l'international ivoirien ne cadra pas sa frappe, peu aidé par un faux rebond.

Alors qu'il semblait gérer la rencontre à sa main, le collectif rouge et noir se fit piquer à l'heure de jeu. Mara servit Moukandjo, qui trouva les filets avec l'aide du montant. Le Gym allait devoir puiser dans ses réserves. Au fond de lui-même. Lucien Favre lança Valentin Eysseric pour dynamiser l'ensemble, et fit évoluer son bloc en un 4-2-3-1. Le résultat faillit arriver rapidement, mais Balotelli contrôla un peu longuement un bonbon de Belhanda, dans le remake du mouvement ayant abouti au 2e but face à Monaco (65e).

Pour donner encore plus d'élan et d'allant, le coach azuréen tenta un dernier coup de poker offensif, en remplaçant Bodmer par Plea et en faisant redescendre Cyprien en 6. Le pari fut payant, tant le Gym étouffa son adversaire dans les dernières minutes. Des minutes au bout desquelles Super Mario délivra l'Allianz d'une merveille de frappe enroulée. Un moment de grâce sorti des pieds du magicien italien, qui se fit expulser injustement en toute fin de rencontre pour un 2e avertissement improbable après avoir écopé d'un 1er pour avoir célébré son but sans son maillot.

Avec le petit brin de réussite nécessaire (Lorient toucha la barre à un quart d'heure du terme), l'OGC Nice est allé au bout de lui-même pour chercher une victoire magnifique par son scénario.

Il peut désormais se tourner vers la trêve internationale tranquillement installé sur la plus haute marche de la L1...

C.D.