Huis clos

« Ce sera plus dur qu'à Furiani »

« L'enfer, c'est les autres » écrivait Sartre dans une pièce opportunément nommée... Huis clos. L'écrivain n'avait sûrement pas pensé que l'une des phrases fortes de ses oeuvres pourrait trouver sa réciproque dans un stade. Car les joueurs niçois ayant déjà vécu un match de championnat sans public nous l'ont confirmé tout au long de la semaine : l'enfer du footballeur, c'est le vide en tribune. L'absence de « l'autre ». Des sièges non-occupés bien plus préoccupants que la fournaise de Furiani, comme le résument trois éléments titulaires lors du dernier huis clos azuréen du mois d'août 2013 (victoire face à Rennes).

Eric Bauthéac : « Contre Rennes, on entendait tout sur le terrain. Dans un stade vide, c'est plus dur, parce qu'il faut trouver une source de motivation différente. Tu n'as pas un bruit, c'est vraiment une sensation bizarre. Ce sera à nous de rentrer fort dans ce match, sans l'appui de notre public. C'est un avantage pour l'adversaire, car on a vraiment besoin de nos supporters, quand ils nous poussent, on a tendance à se transcender. Il faudra tout de même s'attacher à le faire ».

Romain Genevois : « C'est plus dur de préparer un huis clos. A Furiani, même face au public adverse, l'ambiance reste chaude, ça te pique et te donne envie. Quand on est dans le dur, nos supporters sont un atout considérable, capable de nous pousser, de nous inciter à la révolte. Ils ne seront pas là vendredi, mais on va les avoir dans un coin de notre tête, on va tout donner pour remporter la victoire. La préparation dans la semaine est assez classique, jusqu'à ce que tu rentres sur le terrain... et que ça sonne creux. Mais même sans public, on ne va pas faire attention à notre manière de nous dire les choses qui doivent l'être. Nous serons chez nous, il faudra trouver la motivation et la concentration pour nous imposer ».

Kévin Gomis : « A Bastia ou face à Guingamp, on est privé de notre public dans les deux cas. C'est compliqué. Différent. Mais je ne préfère pas une situation à une autre, l'idéal, c'est quand il y a nos supporters, tout simplement. Le huis clos est un peu particulier, tu rentres sur le terrain et il n'y a pas de bruit. Concrètement, on s'entend plus, les consignes passent mieux, mais ça ne change pas beaucoup de choses. Sauf que ça ressemble à un amical et que le piège est là. Il faut faire en sorte, dans la préparation et l'approche du match, de se mettre dans les conditions d'une journée de championnat. Alors certes, ça va faire bizarre de voir l'Allianz Riviera vide, mais on va faire avec. On l'a déjà fait au Ray, vendredi on devra le refaire... et on le refera ».

C.D.