Dans une ambiance impressionnante et face à un adversaire de taille européenne, l'OGC Nice est allé au bout de lui même pour décrocher un très bon point à Lyon (1-1). A 4 journées de la fin, il reste plus que jamais dans le coup...

Que ce fut dur, mais que le point du nul vient récompenser un Gym exemplaire d'abnégation. « Ce n'est pas l'adversaire qui nous importe mais notre jeu ». Le refrain revient à chaque prise de parole du coach et des joueurs, comme pour rappeler que les Aiglons possèdent les clefs de leur destin. Qu'ils ne tremblent pas et avancent avec des certitudes. Il a fallu y ajouter un mental de pirate pour résister à l'actuel 2e de L1. Dans un Parc OL jamais tombé et chauffé à blanc, les Azuréens ont prouvé qu'ils ne se démonteraient pas, avant de résister avec bravoure. Ils ont rapidement été récompensés de ce jeu fier qu'ils brandissent comme un étendard. Au bout d'un quart d'heure de jeu, le Gym développa une action d'école - de son école - qui fit mouche.  Parti de la droite, le ballon transita à gauche, accéléré par la première intention d'un Mika Seri ayant des yeux dans le dos. Ricardo - aligné à gauche - servit Plea, qui centra magnifiquement pour Germain. Homme des grands rendez-vous, Valère dévia le cuir de la tête pour ouvrir le score et refroidir le stade de Décines (16e).

Avant l'ouverture du score, l'OL tenta d'imposer un pressing très haut d'entrée, afin d'acculer le visiteur dans son camp. Ce dernier s'appliqua à ressortir le ballon sans s'affoler, malgré l'étreinte rhodanienne. La fureur du coup d'envoi passée, il posa même le pied sur le cuir. Imposa son rythme dans un contexte hostile, qui devint brûlant quand Maxwel Cornet tacla d'une manière non-maîtrisée Yoan Cardinale, et fut exclu par M. Jaffredo (25e). Dans une ambiance suffocante, les amoureux du Gym craignirent que les Rouge et Noir ne tombent dans le piège qu'implique une supériorité numérique. Ils finirent par y tomber en fin de match, ce qui entraîne malgré tout un léger sentiment de frustration. Les Niçois laissèrent passer 10 minutes difficiles consécutives à l'expulsion, où Lyon tenta d'attaquer d'une manière désordonnée, avant de reposer le ballon à terre. De produire quelques mouvements de classe – dont une belle action collective conclue par un centre de Plea dégagé par la défense lyonnaise (32e). Hatem Ben Arfa manqua de creuser l'écart suite à un corner joué à deux, où il rentra sur son gauche et enroula une belle frappe qui frôla le montant de Lopes (39e).

Et si les hommes de Claude Puel tremblèrent d'abord sur coups de pied arrêtés, ils se firent une grosse frayeur dans les arrêts de jeu de la première période, quand HBA perdit un ballon en pleine phase d'attaque et que Lyon contra à toute allure. Jordan Ferri ne cadra finalement pas sa frappe, et le Gym rentra aux vestiaires avec l'avantage et en supériorité numérique. Donc avec les cartes en mains.

Malgré la supériorité numérique...

Il n'en profita pas. La faute à un adversaire de haut niveau. Placée dans son traditionnel 4-4-2 en losange, l'équipe azuréenne afficha pas mal de certitudes en 1ère période, avant de tout donner pour rester en tête en seconde. Une défense solide, un Mika Seri clairvoyant juste devant un Papy Mendy au four et au moulin, un Valère Germain malin dans ses déplacements et très inspiré dans ses transmissions... Oui, le collectif afficha un beau visage lors des 45 premières minutes, tout comme les 464 Niçois à avoir fait le déplacement, avant de relever les manches lors des 45 dernières.  Mais en face, Lyon fut difficile à canaliser, tenta de jouer pour revenir et gagner, comme en témoigne le changement offensif opéré par Bruno Genesio à la demi-heure de jeu, quand Valbuena remplaça Darder.

Lyon attaqua fort le second acte. Nice résista d'abord avec bravoure avant de repartir vers l'avant. Lancé en profondeur, Alassane Plea arma une frappe puissante, boxée par Lopes (54e). Dans la foulée, Mika Seri se projeta vers l'avant et piqua subtilement la chique au-dessus du portier portugais, avant que la défense locale ne dégage sur sa ligne. Derrière ces deux mouvements, le Gym souffrit.  Une diagonale de Valbuena pour Jallet (un peu court pour bien reprendre) et un rush de Lacazette conclu par une frappe non cadrée (63e) firent passer quelques frissons. Placé bas avec rigueur, Nice allait avoir des possibilités de contres, et faillit faire mouche sur une tentative de lob non-cadrée de Ben Arfa (76e), consécutive à une interruption de la rencontre pour cause de "papelitos" envoyés sur le terrain par le Kop nord du Parc OL. Dans une rencontre où il ne parvint pas à faire le break, il était écrit qu'il fallait rester solide. Claude Puel lança Niklas Hult à la place d'Alassane Plea (75e) pour apporter encore plus de densité et de compacité au collectif, mais les Rouge et Noir finirent par plier.

Alors que Lyon mit de plus en plus de pression en fin de match, Cardi' sortit une parade de grande classe devant Lacazette (79e), avant de s'incliner sur une frappe du numéro 10 lyonnais, qui suivit parfaitement un coup franc de Valbuena repoussé par la barre (1-1, 82e). Nabil Fékir succéda à Christophe Jallet dans la foulée de l'égalisation. La pression devint insoutenable. Les coups de pied lyonnais s'enchaînèrent. Cardinale sortit une nouvelle parade décisive sur une tête de Gonalons (90e). Et si les Aiglons passèrent à côté d'un gros coup sur une dernière occasion de Germain dans les arrêts de jeu, ils peuvent tout de même être fiers du point glané dans l'enfer du Parc OL.

Un point qui leur permet de rester à deux unités de leur adversaire du soir et dans la course aux places d'honneur.

C.D.