Humeur

Sentiments mêlés

Le Gym a-t-il perdu deux points à Lyon ou peut-il être satisfait de l'unité glanée dans l'adversité ? Force est de constater, au lendemain du 1-1 effectué au Parc OL, que les deux sentiments se mélangent et que les coeurs sont tiraillés.

Du positif...

Cette saison, le Gym est coutumier des prestations de haute volée, souvent escortées de recitals offensifs et d'un fond de jeu léché. Le match aller illustre à merveille ce dont la plus jeune équipe d'Europe est capable de faire quand elle maximise son potentiel. Pour autant, rarement le Nice 2015 / 2016 a tenté de croquer un si gros morceau que l'équipe lyonnaise qui s'est présentée face à lui, ce vendredi. Certes, « l'appétit vient en mangeant » comme l'affirme le dicton, mais il faut parfois savoir grignoter les miettes pour avancer. Pour rassasier - un peu - l'estomac et conserver « la fringale de points » nécessaire à une belle fin de parcours.

Dans la fournaise du nouveau stade de l'OL, dans un match sous haute tension, les Aiglons ont obtenu leur unité avec d'autres valeurs que celles habituellement affichées. Avec du coeur et de la sueur. Même en supériorité numérique, ils n'ont pas su refroidir des Lyonnais surchauffés. Capable de faire sortir du banc Mathieu Valbuena, Nabil Fékir et Corentin Tolisso, porté par un Alexandre Lacazette de gala, ce Lyon-là est formaté pour les batailles européennes et aurait tamponné la majorité des formations le visitant dans cet état. Prendre un point chez lui, après 45 dernières minutes terribles, ne peut pas faire baisser les têtes, sous peine de faire passer cette ce fléchissement pour un pêché d'orgueil mal placé...
 

... et du négatif

Pour autant, les regrets demeurent tout de même bien présents, pour différentes raisons. Dans le jeu, tout d'abord, les Rouge et Noir n'ont pas délivré leur meilleure copie de la saison, malgré une première période de belles facture et quelque mouvements de grande qualité (comme l'action ayant abouti au but de Valère Germain). « Crispés » par l'enjeu selon Claude Puel, ils ont accepté de se faire dominer en 2e période malgré leur supériorité numérique, en abandonnant le ballon à des locaux survoltés. Ils ont également loupé à plusieurs reprises le break, notamment sur un frappe enroulée mais non cadrée de Ben Arfa (39e), un tir de Plea en bout de course boxé par Lopes (55e), un piqué de Seri dégagé sur sa ligne par la défense lyonnaise (56e), une tentative de lob juste à côté de Ben Arfa (77e) ou encore une action confuse en fin de match, où Germain aurait pu pousser le cuir dans les filets avec un peu plus de réussite.

Enfin, parce que dans une soirée où Yoan Cardinale fut une nouvelle fois impérial, le Gym semblait pouvoir plier et ne pas rompre, comme ce fut le cas à Marseille lors de la phase aller. Ultime regret, il concéda l'égalisation suit à un coup franc de Valbuena repoussé par la barre, sur lequel Lacazette se montra le plus prompt à la 82e minute. Après avoir vaillamment lutté et touché du bout des doigts les 3 points, avant que le rêve ne s'évapore à quelques encablures de la ligne d'arrivée...

La victoire au Parc OL en restera donc au stade du mirage. Le point emmagasiné, lui, est tout à fait concret. Il permet au Gym de rester à 2 longueurs de Lyon, et non avec un retard de 5 unités comme l'aurait entraîné une défaite.

Le regrets paraissent légitimes. Le sentiment d'avoir réalisé une bonne opération comptable chez un concurrent direct aussi.

C.D.