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« Allez mon petit ! »

La tête toujours levée. La première relance soignée. A 26 ans, Maxime Le Marchand traîne dans son sillage une agréable sérénité. Un saut en L1, une arrivée dans le sud, un nouveau club : le Breton s'est installé à Nice cet été, comme à la maison. Sans forcer sa nature mais avec caractère. Si son adaptation sur le terrain s'est faite en un éclair, le gaucher a vraiment pris la mesure « de la culture locale » lors du match aller face à Marseille. Petit retour en arrière avant le second round.

« Allez mon petit, allez mon petit ! » Voilà comment est né « le buzz de l'aller ». Une vidéo atypique ayant fait le tour de la sphère médiatique. « Ça m'avait un peu surpris sur le coup, parce que le jeune supporter m'avait parlé comme un homme avec énormément de vécu, s'amuse avec recul le grand Max. Mais franchement, c'était marrant. C'est un peu la façon de s'exprimer des gens du Sud, ils sont derrière toi avec énormément de ferveur ». Une ferveur sans âge, donc, mais pas sans conséquence. « Je pense que quand les supporters sont venus avant le déplacement, ça a vraiment eu un impact pour tout le monde. On en avait même rencontré certains parce qu'ils ne pouvaient pas être du voyage. On voulait le faire pour eux et pour nous. Je crois que ça a beaucoup compté ».

Galvanisés et poussés à distance, les Aiglons avaient proposé une vraie belle copie au Vélodrome (1-0) : « Un match réussi de la part de tout le monde, où on avait su être costaud défensivement, marquer un but, et être efficace de tous les côtés », se remémore le numéro 20. Une efficacité synonyme de 3 unités très savoureuses. Y compris pour les joueurs découvrant la démesure azuréenne. « C'est vrai que l'ambiance de ce derby, comme celle de Monaco samedi dernier, c'est vraiment quelque chose. En Bretagne, plusieurs affiches ont marqué mon enfance. En jeunes, même si Nantes n'est pas vraiment la Bretagne, il y avait toujours ce petit conflit entre Rennes et Nantes, parce que ce sont deux grandes villes, deux beaux centres de formation. Forcément, il y avait Rennes – Lorient, Rennes – Guingamp, Rennes – Brest (même si c'est un peu plus loin). Au Havre, il y avait Caen, mais le derby le plus chaud était celui face à Rouen. Je me rappelle qu'on devait faire un amical contre eux, et même pour un amical, la police avait interdit les déplacements des supporters. Il y a partout des confrontations chaudes, avec un passé expliquant les antagonismes. La proximité accentue les conflits et la rivalité. Mais aucun ne ressemble aux duels d'ici... »

Plus que du local

A côté des tribunes, le Gym avait (plus que) fait le job sur la pelouse du Vélodrome, quelques jours seulement après une défaite concédée face à Nantes à domicile (1-2). Une époque pas si lointaine où les Aiglons séduisaient à l'extérieur mais avaient du mal à la maison. L'année 2016 a renversé cet équilibre et planté un nouveau décor. A l'Allianz Riviera, Nice vient d'enchaîner 4 succès consécutifs, lui ayant permis de monter sur le podium au mois de janvier. Loin (ou à côté) de chez lui, il « toussote » et vient de trébucher à Monaco.

Face au voisin marseillais, il a donc la possibilité d'asseoir une position sympathique (3e), d'envisager sereinement la suite, et de confirmer sa belle forme à la maison. Un facteur dont la persistance demeure une condition obligatoire pour «  prétendre à quelque chose de bien à la fin du championnat ». Il s'agira aussi (et surtout) de régner sur la région pour envoyer un message au reste du pays. « Avec la frustration accumulée après ce match de Monaco, on a vraiment envie de gagner et de prendre des points pour se décrocher du reste du tableau », termine le défenseur central... Avant de se montrer prévenant par la nuance. « Mais bon, ce n'est pas un tournant. Je pense que le tournant se fera tout au long du mois de février, et qu'on pourra y voir plus clair à la mi-mars ».

Pour commencer à se projeter du bon pied, autant bien négocier ce petit virage...

C.D.