La « dalle angevine ». L'expression est entrée dans le langage courant. Banderoles à sa gloire, « marque déposée à l'INPI », pages sur les réseaux sociaux : les fans du SCO sont nombreux à saluer cette « grinta » ayant – entre autres – permis au club de remonter en L1 et d'être 2e à l'orée de la 21e journée (avec 34 points). Avant le duel de vendredi soir, une question se pose : comment couper l'appétit d'un promu affamé ?

…. Par une abondance de jeu

Deux styles différents, deux potentiels divers. Tout, dans la forme, semble éloigner la 2e attaque de L1 (le Gym) de la 2e défense (Angers). Joueuse, axée autour d'un milieu « petit format » et raffolant des offensives placées, l'équipe niçoise se heurtera à l'une des formations les plus athlétiques de l'élite. Un adversaire qui maîtrise parfaitement l'art du combat, du contre et des phases arrêtées. « Quand les espaces se réduisent, il faut être encore meilleur dans la prise d'infos, plus juste techniquement, bien physiquement. Plus c'est compliqué, plus il faut se bonifier », a prévenu Claude Puel. En d'autres termes, être capable de croquer l'hôte en restant fidèle à la recette qui rend le Gym efficace depuis le début de saison. Et pourquoi pas en l'agrémentant d'autres ingrédients moins habituels. Les Aiglons n'ont-ils pas été grignoter dans le plat angevin à l'aller, en égalisant sur une tête de Germain consécutive à un coup-franc de Ben Arfa ?

… Par une juste dose de hargne

La bataille qui se profile s'annonce âpre. Pour en sortir gagnant, le Gym devra jouer avec les armes dont il dispose depuis le début de saison, en les affûtant avec une bonne dose de hargne (ingrédient qui transforme un championnat en aventure). Imposer son rythme pour percer la muraille, se montrer malin pour faire de son profil et ses caractéristiques des avantages, mettre le pinceau pour colorer la soirée... Les Aiglons devront tout simplement « en vouloir » plus que les visiteurs, faire parler leurs pieds et leur coeur. « Oui, Angers est une équipe qui a la gnaque, avoue Yoan Cardinale. Il faudra avoir deux fois plus de gnaque qu'eux. Deux fois plus envie. On sait qu'on va jouer à 12 avec les supporters. On est chez nous, et on se doit de gagner, tout simplement. »

…. En lui mordant les flancs

Un 4-3-3 (ou 4-1-4-1) hyper compact. Beaucoup de densité dans les duels. 11 buts encaissés en tout en L1. Le système, les hommes et l'implication du SCO en font une équipe très difficile à manoeuvrer. Explosif quand il sort, le groupe de Stéphane Moulin reste en cocotte quand il défend. Son axe central et son trio du milieu culminent haut, mettent beaucoup d'impact. Les dents de ses adversaires se cassent souvent en voulant les perforer d'une manière franche et droite. Mais il est également arrivé au promu d'être mis en défaut cette saison. Et à chaque fois que ce fut le cas (face à Lorient, Monaco ou Rennes), ses adversaires vinrent taquiner ses flancs. Croquer l'endroit qui, numériquement, apparaît le moins en chair. « Je pense que l'utilisation des couloirs sera importante pour ébranler la défense angevine, car le SCO aime défendre avec beaucoup de densité à l'intérieur du jeu », a d'ailleurs analysé Christophe Josse, au moment d'évoquer ce qui pourrait permettre au Gym de faire la différence...