Avant Beer-Sheva

Di Constanzo : « Beer-Sheva, c'est le Nice israélien ! »

C'est un peu sa semaine. Retiré des terrains depuis plus de 20 ans, Marco Di Constanzo n'a jamais cessé de suivre le Gym avec passion. Cette fois-ci, son regard pétillera un peu plus que d'habitude. Les yeux rivés sur la télévision, l'ancien numéro 10 jettera certainement quelques coups d'oeil dans le rétroviseur puisque le Gym affrontera tour à tour l'Hapoël Beer-Sheva (ce jeudi à 18h55) puis Rennes (ce dimanche à 13h), ses deux anciens clubs. L'ancien meneur de jeu à la technique soyeuse a décroché son téléphone entre deux visites - il est reconverti dans l'immobilier à Nice - et planté le décor avant le 2e match d'Adrian Ursea sur le banc. 

Marco, c’est la semaine Di Constanzo…
Oui, j'ai vu ça ! (rires)

Quel match vas-tu suivre avec le plus d’attention, Beer-Sheva ou Rennes ?
Je n'ai pas de préférence particulière, j'ai de bons souvenirs dans les 2 clubs. Après, en tant que supporter, j'attends forcément plus la confrontation contre Rennes, car c'est un match qui va compter. Les deux équipes ne sont pas là où elles devraient être.

« Si Beer-Sheva perd, ils se feront ALLUMER par la presse ! »

À ton avis, dans quel état d'esprit seront les joueurs israéliens ?
Ils ne vont rien lâcher ! L'Hapoël est un club très populaire avec de bons supporters, mais quand tu joues là-bas, il ne faut pas te louper. Quel que soit le contexte, s'ils perdent ils se feront allumer par la presse !

Si tu devais comparer Beer-Sheva à un club français ? 
Ce serait le Gym. Les gens sont à fond derrière leur club, avec beaucoup de passion. S’ils sont pas contents ils t’attendent à la sortie. Par contre, si tu leur donnes satisfaction, c'est la folie... On peut dire que c’est le Nice d’Israël en terme de mentalité. C’est pour ça que j’étais si épanoui là-bas. On quittait le terrain à travers la foule. Je te prie de croire que c’était impressionnant, tu avais intérêt à être bon ! Heureusement, je n'ai jamais eu le moindre souci, comme ils étaient contents de mes matchs je pouvais même sortir avec mes gosses dans les bras.

Et au niveau du jeu, quel est le niveau du foot israélien ?
Le climat est très chaud, on joue parfois sous 40°. Forcément, le rythme n'est pas le même qu'en Angleterre... Mais c'est un championnat technique, bonifié par l'arrivée de joueurs étrangers. Certaines équipes comme Beer-Sheva auraient leur place en L1.

As-tu encore des contacts à Beer-Sheva ? 
Non, mais en découvrant les reportages de Nice-Matin et France Bleu Azur, j'ai été étonné et flatté de voir que des personnes avaient été marquées par mon passage tant de temps après. Je pensais que j'étais le seul à en avoir gardé un bon souvenir.

« J'aurais aimé arriver 10-15 ans plus tard »

À Nice aussi, personne ne t'a oublié...
Oui, c'est pour ça que j'ai pas mal de regrets. J'ai eu la confiance de mes entraîneurs jusqu'à l'arrivée en pro. Je pense que ça m'est arrivé 10 ou 15 ans trop tôt. Ce n'était pas la même époque, et le club n'avait pas la même stabilité. Aujourd’hui dès qu'un jeune est prometteur, ça commence à s’emballer, ça n’a plus rien à voir. A l’époque, c'était l'inverse.

Il se murmure que tu n'as pas totalement raccroché les crampons...
Oui, je joue toujours avec les Anciens Aiglons, même si la crise sanitaire nous empêche de nous retrouver en ce moment. Ce n'est que du plaisir. Celui qui a les plus beaux restes ? Je dirais Cubi' (Cubilier). L'âge fait la différence. Même si je m'entretiens, lui c'est un petit jeune ! Après, j'arrive toujours à me débrouiller avec le ballon. Même si j'avoue que je tente des choses que je ne suis plus capable de faire (rires). On se chambre beaucoup, ça y va ! En parlant de Cubi', je trouve ça super qu'il travaille pour le club (l'ancien défenseur est membre de la cellule de recrutement), c'est vraiment bien de faire confiance à des mecs qui aiment le club, qui connaissent la maison et sont compétents. 

F.H.

« Diego, une page qui se tourne »

Ancien numéro 10 né à Naples, Marco Di Constanzo était un grand admirateur de Diego Maradona. « J'ai été très touché par sa disparition, explique celui qui a quitté le sud de l'Italie à l'âge de 7 ans. Je suis dégoûté. C’est quelqu’un qui a toujours fait partie de notre vie, et je ne parle pas que pour moi. C’est une page qui se tourne, c'est triste. Il nous reste plein de souvenirs. En tant que Napolitain, je connais tout son parcours. A Reggina, j'ai aussi eu la chance de jouer avec Nando (Fernando De Napoli), qui jouait en 6 derrière Maradona à Naples.  On l’appelait Rambo. Il a vécu un rêve, personne ne peut l'imaginer. Il m'avait raconté plein d'anecdotes sur Diego. Des trucs de fous, qui ne sont jamais sortis nulle part ! »