Ambiance

Volcanique

La fête était annoncée. La fête fut magnifique. Hors de la scène ou sur les planches, toute un peuple a poussé d'une seule voix ses artistes. Volcanique.

Il est encore trop tôt pour savoir où est-ce que ces Aiglons-là s'arrêteront, vu qu'ils n'ont plus complètement leur destin dans des pieds en or. Une chose apparaît néanmoins certaine à l'issue de ce dernier dimanche d'avril : ils ont écrit une nouvelle ligne magnifique d'une histoire qui l'est tout autant. Insoumise depuis plus d'un an, l'Allianz a subi l'épreuve du quadruple champion de France en titre et a fait bloc. Elle n'est pas tombée et reste, avant un dernier tour de piste, inviolée en championnat.

Pour mesurer l'atmosphère de cette 35e journée, qui aura vu les Parisiens perdre leurs nerfs, il fallait arriver tôt. Ouvrir les oreilles. 3 heures avant le coup d'envoi, le parvis grouillait de fans niçois venus s'échauffer en musique. Le jazz envahit le parvis, les artistes de rue prirent possession des lieux. L'avant-cour d'un miracle collectif sentit bon le printemps.

Les entrailles de l'Allianz, elles, respiraient déjà l'été. Paris serait un rendez-vous à part, l'échauffement allait le confirmer. Acclamés, les Rouge et Noir mesurèrent à la fois le chemin parcouru et l'attente qu'il fit naître. Le tout en admirant l'ovation de leur 12e homme pour l'un des grands absents du week-end, Hatem Ben Arfa, demi-dieu exilé dans la capitale mais pas retenu dans le groupe ; ainsi qu'un Nissa la Bella chanté par le choeur de l'Opéra de Nice.

Les 90 minutes furent une suite logique de cette brillante entame. Les Niçois célébrèrent un pressing de Mario comme un but, ou presque, car la terre trembla lorsque le magicien italien débloqua les débats. Même le moment traditionnellement le plus tiède, en début de second acte, fit souffler un vent brûlant sur les 33 190 spectateurs, Ricardo l'intrépide nettoyant la lunette de Kévin Trapp peu après le retour des vestiaires.

L'intensité ne baissa pas. Fiers de leur Gym, les Niçois appuyèrent chaque contact. Accélèrent chaque course. Ovationnèrent chaque changement, puis finirent par exploser lorsque Donis acheva le suspense.

Heureux, le peuple rouge et noir pouvait quitter la Plaine du Var. Non sans une ultime ovation. Non sans coups de klaxon. Aussi fort que ses joueurs. Aussi magique.

C.D.