Victorieux à Guingamp (3-2), le Gym a mis un superbe point d'honneur à sa magnifique saison. Il boucle le championnat à la 4e place, fier du travail accompli et déjà désireux de se frotter à la Coupe d'Europe.

Du jeu, du bruit et des buts. A l'heure des comptes, la saison du Gym ressemble à s'y méprendre à la physionomie de son dernier match à Guingamp. Face aux Bretons, les Aiglons eurent à coeur d'imposer leurs idées dès l'entame de match. Alassane Plea endossa à cet effet le rôle de porte-drapeau dès la 2e minute, quand il enroula une merveille de ballon «  à la Henry » dans la lucarne de Lössl. Une frappe magnifique en guise d'ouverture d'un final enlevé. Face à face, deux styles se heurtèrent. En tribunes, deux peuples poussèrent, dont 509 Niçois au coeur énorme. Et sur le terrain, le spectacle fut à la hauteur.

Dans son style fait de redoublements et de vitesse, le losange niçois se confronta au 4-4-2 à plat breton. La possession au jeu direct. Cette bataille de philosophies profita au Gym, malgré un adversaire aux attaques rapides vénéneuses. C'est d'ailleurs un mouvement déployé à 400 à l'heure que les locaux égalisèrent, quand Mevlut Erding, superbement servi par Jimmy Briand, réduisit le score en piquant devant Cardi' (18'). A force d'attaquer pour marquer un but de plus que leur adversaire, les hommes de Claude Puel se mirent en danger, face à une redoutable formation de contre. Souvent au un contre un et sur un fil, la défense azuréenne assura cependant le coup. Et à force d'attaquer, l'attaque fit finalement la diff'. Dans un raid solitaire dont il a le secret, HBA effaça 4 joueurs, termina son mouvement par un petit pont, mais vit sa frappe repoussée par Lössl (29e). Puis Pied centra pour Plea, dont la volée fut contrée (38e), et Koziello servit Germain qui ne cadra pas sa frappe (42e). La solution vint finalement du colonel Seri, qui reprit de volée un ballon dégagé par la défense bretonne, pour donner l'avantage au Gym en toute fin de premier acte, sur un but contré par le pied de Kerbrat.

Résister et frapper

L'avantage fut de courte durée, car Guingamp égalisa dès la 54e minute. Sur un ballon de Blas dans la profondeur, Briand devança Genevois à la course, avant que le défenseur ne se reprenne... mais propulse le ballon dans ses propres filets. Dans la foulée de cette égalisation, Thibaut Giresse faillit donner l'avantage aux siens, mais sa frappe du gauche passa à côté du but niçois (55e). Ce même Giresse s'essaya une minute plus tard (56e), mais Cardinale  capta cette fois avec autorité... Face aux vagues bretonnes, les Aiglons courbèrent l'échine pendant un gros quart d'heure. Résistèrent vaillament à un hôte désireux de récompenser son public. Et puis, avec métier et sans s'affoler, reprirent l'avantage sur une action d'école. Lancé côté gauche, Ben Arfa déposa le ballon dans la surface guingampaise, Alassane Plea - remuant et très à l'aise - ouvrit son pied pour s'offrir un doublé.

Le 6e but du numéro 14 eut également le mérite de faire redescendre la pression. Derrière, le Gym se mit en position plus basse et ne craint plus grand chose, hormis sur quelques centres. Il se dirigea finalement vers la fin d'une saison magnifique avec le sourire, serein, malgré une dernière occasion de Briand, qui ne cadra finalement pas un corner cafouillé (79e).

Monaco fit le job devant Montpellier (2-0), éloigant définitivement le podium. Mais l'essentiel, ce soir, est ailleurs. Avec la manière, le plus jeune groupe d'Europe - bonifié par quelques hommes d'expérience et un meneur de jeu d'exception - a prouvé sur une saison entière que l'insouciance et la pureté de son jeu pouvaient le conduire en Coupe d'Europe. Il mérite simplment le respect, l'admiration et les hommages.

Il faudra attendre la finale de la Coupe de France entre Paris et Marseille pour savoir si c'est en tour préliminaire de Ligue Europa ou directement en phase de poule (en cas de victoire parisienne).

Quel honneur, quelle fierté, quel défi.

C.D.