A la faveur d'une 2e mi-temps de belle facture, le Gym a repris sa marche en avant face à Troyes, en s'imposant grâce à un but décisif de Mahamane Traoré (2-1). Les Aiglons poursuivent donc leur chemin avec 3 jolis points.

Un climat un peu plus doux. Une ouverture du score rapide. Une belle entame, une belle ambiance. Oui, la soirée s'annonçait douce, et l'on crut rapidement que les Aiglons fileraient vers la victoire au terme d'une prestation maîtrisée de A à Z. Les premières impression furent trompeuses : ils durent batailler sec pour forcer leur destin.

Certes, Mahamane Traoré décala Jérémy Pied au quart d'heure de jeu pour un premier débordement payant. Tranchant dans tous ses appels mais rarement servi dans le bon timing, la latéral gauche du Gym offrit un amour de ballon de l'extérieur à Valère Germain, que le numéro 28 se chargea de convertir du plat du pied (12e).

La rencontre débuta donc sous les meilleurs auspices. Mais les Aiglons ne surent pas bonifier leur entame favorable. Au contraire, il semblèrent ronronner en première période et ne réussirent pas à passer la surmultipliée. Comme attendu, Troyes se présenta pour jouer crânement sa chance. S'appliqua à défendre avec son coeur et attaqua dès qu'il le put. Mathieu Bodmer solide au duel et appliqué à la relance, Romain Genevois très véloce et impérial dans la profondeur : la charnière centrale insuffla de la sérénité au bloc.

Cependant, un peu à l'image du déplacement en Reims à la fin de l'année 2015, on sentit que le Gym pouvait se faire punir sur « un but évitable » à force de ne pas breaker. Celui-ci intervint à la demi-heure, lorsque Yoan Cardinale fut piégé par un centre « à l'aveugle » de Corentin Jean, tout heureux d'égaliser (26e). Nice s'assura la possession mais boucla le premier acte à égalité. Et ce malgré une belle occasion sur corner d'entrée de jeu, lorsqu'un défenseur troyen faillit tromper son propre portier. En face, la lanterne rouge se montra même (très) dangereuse sur quelques coups de pied arrêtés, mais Cardi' capta une tête de Nivet (7e) et Rémi Walter dégagea sur sa ligne une tête de Babacar Gueye (14e).

Hatem brûlant, Mahamane décisif

Mais le collectif a prouvé qu'il avait mûri et qu'il ne répéterait pas les erreurs du passé. Alors que Mathieu Bodmer dut céder sa place à Olivier Boscagli durant la pause, la seconde période débuta comme la première s'était achevée. Les locaux dominèrent et posèrent le pied sur le cuir. Sauf que cette fois, ils tordirent le cou à la fatalité.

Ils se procurèrent rapidement deux bonnes situations, mais il manqua un peu de lucidité dans la dernière passe de Germain et un peu de jus dans le dernier sprint de Plea pour reprendre l'avantage. En face, l'ESTAC ne courba pas l'échine, et s'appliqua à mettre beaucoup de verticalité et de vélocité dans ses offensives. Deux styles différents se confrontèrent. Dans cette opposition, Rémi Walter faillit délivrer les siens, mais sa frappe puissante au sortir d'un crocher exter' fut boxée par Dreyer (56e).

Le Gym commença à dominer sérieusement les débats à une demi-heure de la fin. Claude Puel lança Hatem Ben Arfa à la place d'Alassane Plea pour bonifier ce bel élan. Dans la foulée de cette entrée, Valère Germain intercepta une passe en retrait troyenne, fila seul au but, mais trouva le poteau visiteur (62e). La pression se fit plus dense. Hatem se procura en solo un bon coup franc aux 20 mètres, qu'il botta à côté (66e). Entré avec du feu dans les jambes, ce même HBA décala Ricardo dans la foulée, lequel centra à une touche pour Valère Germain, un peu court (69e). Mika Seri arma un beau coup franc, mais Dreyer se détendit parfaitement (71e). Le Gym poussa fort, très fort. Et ce fut l'un de ses historiques qui fit sauter le bouchon. Aligné en 10 par Claude Puel au coup d'envoi, Mahamane Traoré profita d'un centre de Ricardo dévié par Germain pour inscrire son 2e but de la saison, d'une volée acrobatique (75e).

Comme un symbole, le numéro 8 délivra son club et son peuple. Il faillit même offrir une passe dé' à Mika Seri, qui écrasa malheureusement sa frappe (76e). Yoan Cardinale se chargea de maintenir l'avantage grâce à une belle parade dans les arrêts de jeu.

Dans une soirée où l'on frissonna jusqu'au bout, il serait indécent de pinailler. Nice a retrouvé le chemin du succès au soulagement général.

Il reprend donc sa marche en avant. Ce qui est le plus important.

C.D.