Nice - Evian

Montrer l'autre facette

Trembler dans un sinistre huis-clos et régaler à Lyon, dans un mélange enivrant de jeu, de hargne et de points, avant de couper deux semaines et de revenir à la L1. Samedi, loin des paillettes et des sommets, le Gym tentera de prolonger une dynamique positive dans la durée. De cogner l'ETG - vainqueur à l'aller - « dans un match à 6 points » comme le résume Romain Genevois, et de démontrer à nouveau qu'il peut glaner des points face à des concurrents au maintien.

Claude Puel n'a pas tardé à poser les bases de la 31e journée de championnat : « La motivation est la même quand on joue des grosses équipes ou des concurrents directs. On est toujours dans cette recherche de constance et de régularité, en essayant d’aborder les matchs avec la même qualité et la même concentration ».

Après la dernière victoire lyonnaise, point d'excès de confiance dans les rangs azuréens. Point de pêché d'orgueil. Juste la satisfaction digérée d'un nouveau coup d'éclat « qui est déjà loin » selon le coach, et l'habitude assez paradoxale de gonfler le torse quand la lame frôle la gorge. Une adrénaline tragico-productive, en somme, qui n'est pas seulement efficace face aux ténors, comme un coup d'oeil rapide au parcours niçois pourrait le laisser penser. Car derrière les succès à Monaco, Lyon ou contre Marseille, acquis de haute lutte, le coeur sur le terrain, observer dans la trajectoire des Aiglons une certaine forme de condescendance face aux formations dites « du même standing » serait une erreur de lecture. Des exemples récents appuient cette thèse, comme la victoire inaugurale face à Toulouse à l'issue d'une préparation estivale aux résultats moyens, celles contre Metz en championnat après la gifle du Vélodrome, à Guingamp suite au revers à domicile face à Bastia, à Caen durant une série de 4 défaites et un nul, ou encore face à Lorient juste après l'élimination à Valenciennes... Autant de faits d'armes appartenant, pour rappel, à la saison en cours.

Enchaîner

Que ce soit avec panache « ou à l'arrache », la finalité de la saison résidera dans le maintien en L1. Celui des Niçois passera par l'émergence d'une vertu qui fait défaut depuis le début de l'été : la constance. Car à côté des batailles directes remportées de manière épisodique et des « exploits permanents » face aux ténors du championnat, des zones de creux plus ou moins longues agissent comme des rappels à l'ordre quand le soleil se fait trop radieux. Ces baisses de régime possèdent des explications diverses (décisions arbitrales contraires, blessures, manque d'efficacité...), mais les causes ne sauraient être une excuse dans la durée.

Le dernier succès acquis à Gerland lors d'un match où tous les ingrédients étaient réunis pour que le Gym prenne la marée illustre à merveille cette position tranchée. A huit journées de la fin de la saison, il est désormais temps d'afficher le même visage tous les week-ends. Celui qui conduit à bouger n'importe qui, grand comme petit. N'importe quand. Celui qui fait l'unanimité et amène des succès. Régulièrement. Car hormis l'ogre parisien et l'AS St Etienne, les hommes de Claude Puel ne se frotteront qu'à des adversaires de la deuxième partie de tableau d'ici à la fin des hostilités, à commencer par Evian ce samedi, qui a engrangé 31 de ses 35 points face à des équipes du bas du classement. « C'est bien de se confronter à beaucoup de concurrents directs, conclut le technicien niçois, car ça veut dire que n'aurons à compter que sur nous. Il faut profiter de cet instant pour se lâcher, et j'espère que ça nous permettra de décrocher le résultat escompté ». De frapper un grand coup dans l'optique du maintien, et d'envoyer par la même occasion un signal fort quant à la cadence imprimée.

C.D.