Le témoin

Benrahma : « Le Gym m’a tout donné »

On l’a appelé pour lui parler du duel entre le Gym et Angers, le club à qui il appartient et celui où il a effectué son premier prêt (6 mois lors de la saison 2015/2016). La discussion est rapidement sortie des clous, Saïd Benrahma (22 ans) ne suivant pas « trop trop » l’évolution du SCO. Alors on a parlé simplement avec lui. De sa saison de feu à Châteauroux, de ses différentes expériences, de son amour pour l’OGC Nice. Entier et sans filtre – comme sur le terrain – l’international algérien a mûri mais n’a pas perdu sa fraîcheur. Alors on a parlé, parlé... Et on s’est régalé.


« Cette saison me fait un bien fou »


Saïd, comment vas-tu ?
Ma saison se passe très bien, je joue, je m’amuse. Nous sommes un peu déçus car nous restons sur deux défaites, mais nous sommes toujours en course pour (Châteauroux occupe actuellement la 8e place de la L2, avec 51 points). On va se reprendre et tout donner pour essayer d’accrocher les barrages. Toutes compétitions confondues, je suis à 9 buts (+ 4 passes décisives en championnat) et je prends vraiment du plaisir. J’en avais besoin. Besoin pour être prêt…

On te sent heureux…
Cette saison me fait un bien fou. Physiquement, je me sens très en forme. J’ai la chance d’enchaîner, j’ai de la liberté, je m’exprime (il a été élu 2e meilleur joueur du mois de février par l’UNFP). Le coach (Jean-Luc Vasseur) et le club me mettent dans les meilleures dispositions. Ils me font confiance, je me dois de leur rendre, je m’arrache. L’an dernier, les 6 mois que j’ai passés au GFC Ajaccio m’ont permis de découvrir la L2. J’ai aimé mon passage là-bas mais, malheureusement, je me suis blessé et j’ai raté des matchs. C’était une bonne expérience mais ce n’était pas assez. J’avais besoin de confirmer et de faire une saison de plus en L2. Une saison comme celle-là.

Quand on est un joueur offensif, la L2 est-elle plus compliquée que la L1 ?
La L1 est plus intense ; la L2 plus physique, plus compacte. C’est plus « au charbon », ça rentre dedans, faut savoir tenir et esquiver. Les arbitres ne sifflent pas, t’as intérêt à être solide dans ta tête. Il faut se battre car tout le monde peut gagner contre tout le monde. Avant c’était dur, maintenant ça va mieux. Je me suis habitué.


« Je joue comme un adulte »


Tu suis toujours le Gym ? 
Bien sûr ! Je regarde les matchs à chaque fois que c’est possible. La 2e partie de saison est très bonne. Là, l’équipe revient très bien, notamment grâce à Alassane (Plea). Il fait un mois de malade et il le mérite, c’est un bosseur. Donc oui, je suis, parce qu’en plus d’appartenir au Gym, je kiffe ce club. 

Pourquoi ?
Parce que le Gym m’a tout donné, et pas seulement dans le foot. A Nice, je me sens comme chez moi, alors que je ne suis pas d’ici. Je le dis maintenant, je le redirai dans 10 ans. Ce que j’ai eu ici, je ne l’aurais pas eu ailleurs. On a eu confiance en moi, et avoir la confiance d’un tel club, ce n’est pas donné à n’importe qui. J’ai eu des bas, je n’ai pas tout bien fait, mais il y a toujours eu cette confiance, même lors de mes différents prêts. Le Gym restera toujours le club que je supporte, mon club. Peu importe ce qui se passe dans l’avenir. Julien Fournier et Claude Puel m’ont aidé. Manu Pires, Jean-Philippe Mattio, Régis Beunardeau, Thierry Malaspina aussi. Et puis heureusement que le coach Bonadei était là dans la période où j’étais moins bien... Voilà pourquoi tout ce que je ressens pour le club est bon. Je ne serai jamais assez reconnaissant.

Et dans le jeu ?
Pareil. Nice m’a aidé à me construire et à construire mon jeu. Partir m’a permis de prendre un peu de recul et de réfléchir à certaines choses. Je vais te citer un exemple. Avant, le coach Puel me donnait plein de conseils dans le jeu, m’obligeait à faire les efforts, à me faire mal. J’avais du mal à comprendre que jouer sur ses qualités ne suffit pas. J’y repense, à chaque fois, maintenant les efforts sont devenus naturels. On peut dire que je joue comme un adulte.

C.D.