Interview

Nemanja Pejcinovic : « Comme chez moi »

100 apparitions en Ligue 1. Tout rond. Et toutes sous le maillot rouge et noir. Treize de plus entre les coupes nationales et la double-confrontation européenne face à Limassol. A jamais parmi le premier onze de l’Allianz Riviera, Nemanja Pejcinovic (2010-2014) ne s’imaginait pas la retrouver quatre ans plus tard parmi les rangs du Lokomotiv Moscou. Pendant les fêtes de fin d'année, Nema' avait accordé une large interview à OGCNice.com, pour raconter sa nouvelle vie, évoquer ses souvenirs et lancer ce rendez-vous du 15 février. Des mots qui prennent un relief supplémentaire, à la veille de ce grand soir européen.

Le Lokomotiv Moscou affrontera l’OGC Nice en 16es de finale d’Europa League. Quelle a été réaction au moment du tirage ?
« Put… ! Ce sera soit moi, soit le Gym ! » Précisément ce que je ne voulais pas. Ça me touche. J’ai quand même passé quatre ans à Nice. C’est un sentiment particulier.

En Russie, tu dois être celui vers qui tous les regards se sont tournés…
Tout le monde est venu me demander des renseignements, oui. « Est-ce qu’ils sont forts ? », c’est la question qui est revenue le plus souvent, même si Balotelli ou Dante sont mondialement connus. J’ai reçu beaucoup de messages en provenance la France, aussi. De mes amis, des salariés du club… Une chose est sûre : je sais que je vais être attendu.

En quittant le Gym en 2014 pour la Russie, imaginais-tu retrouver l’Allianz Riviera un jour ?
Je ne pensais pas y rejouer, non. Mais je crois que c’est le destin...

Quand tu penses à Nice, quelles images te reviennent immédiatement ?
L’OGC Nice ! Le Ray, l’inauguration de l’Allianz, les amis que j’y ai gardés… Beaucoup de souvenirs de matchs, aussi. La victoire contre Marseille à l’Allianz (1-0, le 18 octobre 2013) avec le but de Dario sur une passe de Mahamane Traore. Un match de folie. Comme la victoire au Ray contre Paris (2-1, le 1er décembre 2012).

Es-tu resté en contact avec tes anciens partenaires ?
Essentiellement Renato (Civelli). Nous étions proches à l’époque ; nous sommes restés amis. Je suis arrivé jeune (22 ans) et il avait beaucoup plus d’expérience que moi. Ses conseils ont été précieux. Je le regardais faire, je l’écoutais parler. Notre duo ? Je ne sais pas si on faisait peur mais à coup sûr, on se donnait à 100 %. On faisait notre boulot. Et on marquait même quelques buts…

Qu’est-ce qui te rattache encore à Nice ?
C’est ma deuxième maison après la Serbie. J’y suis venu mi-décembre, dès la fin de notre championnat. Pour la première fois depuis deux ans. Je vais encore y passer quelques jours cet hiver. Et quand j’y viens, je me sens différent. Comme chez moi. Je retrouve une chaleur – et pas seulement celle du soleil.

Même si pour le coup, ça doit te changer de Moscou…
Le climat est un peu plus doux, c’est sûr (rires) ! Mais franchement, la neige à une heure de route, le soleil à longueur d’année... C’est magnifique. Les derniers jours d’entrainement à Moscou (en décembre, ndlr), il faisait -5°C. Et encore, ce n’est pas très froid en comparaison aux fois où j’ai joué par -12°C. Là, je peux te dire que les gants ne servent à rien…

S’agira-t-il d’un avantage pour vous au match retour ?
Il fera beaucoup plus froid qu’à Nice, c’est certain. Mais on verra à quel point. Et contrairement à vous, il s’agira de notre premier match après la trêve…

« En Russie, le foot n’a pas la même importance qu’en France »

La vie à Moscou ?
Exceptés les bouchons quotidiens – normal, c’est une métropole – c’est adorable. Je m’y plais beaucoup. C’est une belle ville, j’ai ma petite vie, je prends le métro…

Sans être abordé par les supporters ?
Non, je suis rarement reconnu. Ni spécialement populaire. J’ai un style vestimentaire classique, souvent un bonnet vissé sur la tête… Je suis tranquille (il sourit). Et d’une manière générale, le foot n’a pas la même importance qu’en France.

Tu as aussi coupé la longue crinière que tu avais laissée pousser à Nice…
Dès la première année en Russie, oui. Je gagne beaucoup de temps le matin (rires).

A quelle fréquence suis-tu les résultats de l’OGC Nice ?
Je regarde systématiquement les résultats et je suis régulièrement en contact avec les gens du club. Je joue assez souvent en même temps que Nice mais en moyenne, j’arrive à regarder 5 à 10 matchs par saison.

Ton avis sur l’équipe ?
Elle est très belle, malgré ce que le mois de novembre pouvait laisser penser. Balotelli et Plea, c’est très bon. La flèche sur le côté… Saint-Maximin, c’est ça ? Sa vitesse, c’est énorme. La défense est expérimentée, le milieu costaud… Et j’ai trouvé que sur les derniers matchs, ça allait déjà bien mieux. En février, je ne doute pas que vous serez prêts.

Mario Balotelli, ce sera pour toi ?
On verra bien, mais il risque de trainer dans ma zone, oui. Je sais bien qu’à Nice, il est la star. Et qu’il est capable de faire tourner un match sur un détail. Mais ce sera l’équipe entière sur le terrain. Et les choses dépendront aussi de la manière dont elle utilise Balotelli. A nous d’y être attentif…

Moins de 4 ans après ton départ, les visages ont bien changé…
J’ai connu Koziello qui effectuait ses premiers entraînements avec nous. Aussi Cardinale et Papy Mendy. Les staffs technique et médical. Mais aussi le coach Favre, que j’ai eu pendant six mois au Hertha Berlin, et dont je garde un excellent souvenir. C’était un très bon entraîneur, qui savait parler, transmettre sa motivation. Il aimait les joueurs forts tactiquement et techniquement.

A Nice, tu étais proche de René Marsiglia…
Un homme adorable. Enorme. Toujours positif. Un grand sens de l’humour, toujours des bonnes blagues. Je garde beaucoup de bons souvenirs avec lui. On dit que les dieux prennent parfois les meilleurs en premier. Avec lui, c’est le cas.

« Je voulais jouer une coupe d’Europe avec Nice »

Avec le recul, considères-tu avoir rempli tes objectifs à Nice ?
Je voulais jouer une coupe d’Europe avec le club. Mais nous avons échoué contre Limassol. Et en championnat, malheureusement, j’ai surtout connu des luttes pour le maintien. Mais c’est comme ça. Et finalement, je n’en garde que le meilleur.

Le mot laissé par Nema' dans le livre d'or lors de sa dernière saison niçoise.

Aujourd’hui ?
Ça se passe bien. J’ai remporté deux Coupes de Russie et nous sommes premiers à la trêve. J’espère gagner le championnat, voire une SuperCoupe. J’arrive en fin de contrat en juin mais avant tout, je veux accomplir certaines choses.

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Le Lokomotiv a l’air sacrément solide…
Nous avons Farfán (ex-Schalke), Fernandes (ex-Valence) ou encore Ari (ex-Krasnodar) que vous avez déjà affronté l’an dernier. Il vous en avait mis combien ? Deux ? Sinon, nous avons des bons Russes. En défense, il y a moi, un Georgien, un Croate… Un milieu assez expérimenté…

En quelle langue échangez-vous ?
Serbo-croate avec certains, russe avec la plupart. Je me débrouille plutôt bien… Ces langues que j’ai apprises, ces cultures que j’ai découvertes, c’est une autre richesse de ma carrière.

Le Stade Lokomotiv ?
Un bon stade, récent. Il doit avoir tout juste 15 ans (inauguré en 2002). On a des bons supporters, un peu plus nombreux encore avec notre bonne première partie de saison. Mais ce ne sont pas les plus violents. Ils ne sont pas spécialement branchés « bagarre ».

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Le championnat russe ?
Il grandit, monte en qualité et en intensité. Les 4-5 équipes qui montent sont toutes en haut du classement. Et hormis nous qui sommes détachés, elles se tiennent en 1 ou 2 points.

A 30 ans, il te reste encore quelques années de football devant toi. Que veux-tu faire du reste de ta carrière ?
Gagner plus de titres. A commencer par celui de Russie, cette saison, avec le Lokomotiv. Et jouer la Ligue des Champions jusqu’à la fin de ma carrière.

Y.F.

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