Interview

Le clin d'oeil de Michèle Laroque

Les malheurs et la renaissance d'une femme quittée par mari et enfant le soir de Noël, contés dans une comédie piquante. Pièce à succès jouée aux quatre coins du monde pendant 10 ans, « Mon Brillantissime Divorce » quittera bientôt les planches pour le cinéma, sous un nom raccourci : « Brillantissime » (sortie le 17 janvier 2018). Après l'avoir adaptée en Français au théâtre, Michèle Laroque assurera le basculement de ce délice irlandais vers le 7e art, en tant qu'actrice et réalisatrice. En ayant choisi le Gym comme parenthèse et la plus belle ville du monde pour décor. Sa ville natale. Entretien.

Pouvez-vous nous dire comment le Gym se glisse dans une comédie, en pleine saison ?
A un moment, un personnage connait une petite déprime, donc on l'amène au stade. Nous étions très heureux d'être avec les supporters, ça s'est très bien passé. C'est d'ailleurs à l'Allianz Riviera qu'on a fini le tournage. C'est juste un petit clin d'oeil pour le Gym, un hommage.

Pourquoi un tel hommage ?
Parce que le film est simplement le film d'une Niçoise. A l'intérieur, j'ai essayé de montrer les lieux que je connais, que j'aime. Et je ne pouvais pas faire un film ici sans parler de l'OGC Nice. Enfant, ado, j'ai toujours suivi le club, y compris cette saison, qui a été très bonne. Il fait partie de la ville.

Comment résumeriez-vous votre Gym à vous, en un souvenir ?
Ma meilleure amie habitait à Fabron, dans le même immeuble que Baratelli (gardien du Gym entre 1971 et 1978). Du coup on le voyait tout le temps, on suivait ses exploits.
 

« Quand on arrive à raconter une histoire, comme quand on gagne un match, c'est merveilleux... »


Quels sont les autres lieux que les Niçois pourront retrouver dans « Brillantissime » ?
La Prom', évidemment. Le quartier des Musiciens, où j'ai passé mon enfance – on a même tourné dans l'immeuble où j'habitais -, le Square Mozart - où Gérard Darmon vendra des fruits-, le Comptoir de Nicole, la Petite Maison, le marché aux fleurs... Il y aussi d'autres lieux de la Côte qui me tenaient à coeur, comme la plage du Lamparo à Cap d'Ail, par exemple.

Qu'est-ce qui, d'une manière générale, vous a donné envie de tourner ce long-métrage dans votre ville natale ?
L'attentat du 14 juillet. Ça faisait un moment que j'avais l'idée de ce film en tête, et quand j'ai vu ce qui se passait, j'ai arrêté mon choix. Lors de cet événement tragique, les Niçois ont été magnifiques. Retourner sur la Prom', tous les jours, c'est la victoire du courage. Un droit et un devoir : celui de continuer à marcher a tête haute. Ce film est pour eux, pour Nice, pour la vie. Il sortira d'ailleurs à Nice avant de le faire dans le reste de la France.

Nice vous manque-t-elle ?
Dans la vie de tous les jours, je ne me pose pas la question. Par contre, c'est vrai que maintenant, ça va être dur de repartir...

L'art et le sport, le cinéma et le foot, est-ce le même combat ?
Personnellement, j'ai été entourée par des sportifs de haut niveau toute mon enfance. Yannick Noah et toute l'équipe de tennis, à l'époque où ils étaient au Parc Impérial, mais aussi les skieurs quand je montais à Auron, Isola ou ailleurs. Tous mes potes étaient des sportifs. Et dans un film, l'énergie, la combativité, le goût de l'effort, la préparation, l'entraînement, le travail... c'est la même chose. Quand on arrive à raconter une histoire, comme quand on gagne un match, c'est merveilleux. Cette joie, elle est pour tout le monde, c'est du partage.

C.D.