Interview

Mercato : J-P. Rivère fait le bilan

Au lendemain de la clôture, le président Rivère tire le bilan du mercato hivernal niçois pour les lecteurs d'OGCNICE.COM.

Comment qualifieriez-vous ce mercato ?
Conforme à nos attentes et besoins. Nous souhaitions recruter un milieu et un joueur de couloir. Nous les avons. Un joueur expérimenté, Obbadi, vient nous apporter ses qualités, ainsi qu’un jeune joueur, Srarfi, qui a beaucoup de talent mais à qui il reste encore beaucoup de travail à réaliser. C'est ainsi également un mercato tourné vers l'avenir. Donc, un mercato équilibré pour les perspectives à court et long terme.

Quel est le profil de ces deux recrues ?
Ce sont des joueurs de ballon, intelligents dans leur jeu, techniques. Et en termes de stratégie, ce sont deux recrutements différents mais complémentaires.

Il y a eu beaucoup de fantasmes durant ce mercato…
J'ai d'ailleurs dû intervenir (à l’antenne de RMC, ndlr) en cours de mercato pour expliquer la réalité des choses. Je ne fais pas toujours preuve d'une transparence totale en période de transferts. Les gens ont pu constater que pour une fois j'avais donné le bon tempo sur ce mercato-là.

« Il n'y avait pas un autre mercato à faire pour nous »

Toutes ces rumeurs vous ont-t-elles gêné ?
Non. Quand il y a des rumeurs, nécessairement les gens sont en attente. Quand elle n'est pas comblée, les supporters peuvent se laisser à dire "pfff, petit mercato". Alors que non, il n'y avait pas un autre mercato à faire pour nous.

Il y a des rumeurs, mais en revanche l’intérêt du Gym pour Memphis Depay et Clément Grenier était lui bien réel…
Je suis fataliste. Les choses qui doivent se faire, se font. Celles qui ne se font pas, c'est qu'elles ne devaient pas se faire. Depay était en difficulté dans son club. Un joueur dans sa situation, on doit l'avoir dans des conditions financières intéressantes. On voulait un prêt. Lyon a choisi de faire un gros investissement. On verra la suite de l'histoire.

Lyon, qui a finalement préféré l’offre de la Roma à celle de Nice pour Grenier…
Son cas n'était pas du tout lié à celui de Depay. Clément avait envie de venir chez nous, et on en avait envie également. C'était un pari aussi, puisque c'est un joueur qui était en échec. Et selon la même logique, on ne pouvait pas prendre un risque financier important dessus. Lyon avait des exigences irréalisables pour nous. Nos conditions n'ont pas convenu à l'OL. Ou du moins on peut penser que les Lyonnais auraient fini par dire oui mais ils ont eu avant l'opportunité de l'AS Roma. Et évidemment ils l'ont saisie parce que dans le fond, ils n'avaient pas du tout envie de nous renforcer. 

Un comportement différent vis-à-vis du Gym

Avez-vous senti une nouvelle attitude des autres clubs à l’égard de l’OGC Nice ?
C'est une certitude. Ceux que l'on appelle les "gros" clubs ont été très clairs. Ils nous ont dit qu'ils n'étaient pas disposés à faire certaines choses avec nous aujourd'hui, parce qu'ils ne souhaitaient pas nous renforcer. C'est compréhensible. Si nous avions été quinzièmes du championnat, nous aurions eu accès à des joueurs qui nous ont été refusés lors de ce mercato.

Et une attention plus prononcée aussi aux pistes étudiées par l’OGC Nice après plusieurs jolis coups lors des précédents mercatos ?
Oui, prenons Srarfi par exemple. C'est un dossier sur lequel nous travaillons depuis longtemps, on avait déjà la concurrence étrangère et à la fin des clubs ont pratiqué des surenchères importantes parce que notre intérêt est sorti dans les médias. C'est pourquoi le mensonge est presque obligatoire pour nous vis à vis de la presse, en période de mercato. Dès que certains clubs savent que Nice est sur un joueur, ils savent qu'ils ont aussi les moyens de le faire venir. 

« On concrétise parfois des dossiers au dernier moment parce qu'ils sont compliqués à réaliser »

Les 2 arrivées hivernales se concrétisent le dernier jour. Des idées de dernière minute ?
On ne fait pas signer un joueur sur un coup de tête de dernière minute, parce qu'il y a l'opportunité de je ne sais pas quoi. 
On concrétise parfois des dossiers au dernier moment, mais parce qu'ils sont compliqués à réaliser. Obbadi, on le suit depuis plusieurs années. On avait failli le recruter il y a deux ans. Il était alors parti en Italie. Et là il a fallu attendre qu'il se libère de Lille.
Srarfi, cela fait plus d'un an et demi qu'on le suit. 18 mois pour prendre des contacts avec le joueur, avec son club, visionner, aller l'observer à plusieurs reprises en Tunisie... Il y a une multitude d'étapes. C'est un long travail collectif.

Avez-vous une once d’inquiétude quant à le voir rapidement en rouge et noir sur la pelouse de l'Allianz Riviera ?
Tant que tous les feux ne sont pas au vert, il convient toujours d'être prudent. Mais la Fédération Française de Football nous a tenu un discours extrêmement rassurant. Selon elle, il ne devrait y avoir aucune difficulté.