Quel derby, quelle soirée ! Au terme d'un match magnifique, le Gym a étrillé son voisin monégasque (4-0) pour s'emparer en solitaire de la tête de la L1.

"Monaco ne perd jamais à l'Allianz. Monaco marque beaucoup. Le Gym n'attaque pas en 3-5-2. Mario Balotelli joue arrêté." Avant le coup d'envoi du derby, le rapport de force semblait déséquilibré. La partie "perdue d'avance." Le Gym s'est chargé, comme un grand, de rayer quelques a priori écrits pour imposer son style et ses idées, au terme d'une soirée endiablée. De l'implication, de la hargne, du culot : le groupe de Lucien Favre a marché sur son adversaire.

Et tant pis si les hommes du Rocher mirent plus de rythme durant les 10 premières minutes, dominèrent territorialement et obtinrent de nombreux coups de pied arrêtés. Car si l'entame fut monégasque, le reste des débats appartint aux Rouge et Noir et à leur peuple. Un peuple venu massivement pousser les siens, malgré l'horaire inhabituel et la pleine semaine. D'entrée de jeu, donc, Lucien Favre lança la partie par une petite friandise tactique : un milieu recomposé (privé de Rémi Walter, victime d'une petite élongation), Seri et Koziello à plat, Belhanda plus haut... comme Wylan Cyprien, qui quitta le poste de sentinelle pour animer le jeu. Résultat ? Un visiteur désorienté. Etiré sur toute la longueur du terrain. Martyrisé au coeur du jeu par le duo de lutins-magiciens. Chagriné par un Belhanda libre, tranchant et souvent génial.

Bref, le premier acte fut un bijou de tableau noir, bonifié par 2 buts sublimes. Le premier fut l'oeuvre de l'immense Paul Baysse, qui ne mesure qu'1,87m mais qui en fit au moins de 10 de plus au moment de décoller et de smasher un coup franc de Seri dans le but de Subasic (19e).

Le 2e consécutif à une merveille d'action directe, avec Belhanda à la baguette. Après une galette du gauche de l'ancien Montpellierain, Super Mario proposa un sprint monstrueux, contrôla dans la course et ajusta sa frappe a ras du poteau. Nous disputions alors la demi-heure de jeu.

L'international italien fit rugir de plaisir l'Allianz. Avant cela, il mit beaucoup d'intensité dans chaque contact et fit planer une menace constante sur l'arrière garde adverse. Mais ni son pointu dévié par Subasic, ni son petit exter' consécutif à un une-deux avec Belhanda ne firent mouche. Partie remise.

Suuuuperrrrrrr Mario ...

Lors du premier acte, les Niçois ne concédèrent pas beaucoup de situations. Et chaque fois que les visiteurs franchirent le bloc, ils trouvèrent sur leur passage un Cardinale une nouvelle fois magistral (qui capta sans peine une tête de Sidibé à la 8' et un coup franc de Sidibé à la 33').

Dominé, l'ancien leader revint sur le pré avec un autre visage. Au sens propre, puisque Leonardo Jardim lança Germain et Carrillo à la place de Falcao et Moutinho. Et même au figuré, puisqu'il inquiéta le Gym sur plusieurs opportunités. Une où Germain profita d'un corner cafouillé pour effleurer le ballon... dégagé au poteau et sur sa ligne par Mika Seri, une autre sur une frappe de Bernardo Silva bloquée par Cardi (62'), ou encore une demi-volée de Raggi détournée par un gardien en fusion (67').

Les Aiglons laissèrent passer la poussée blanche. Ils punirent ensuite leur visiteur sur une merveille d'action collective, initiée par un Ricardo incandescent et conclue par un Balotelli sublime d'application et d'efficacité (69'). A 3-0, l'affaire fut conclue. De la discipline, du sérieux et un grand Cardinale (encore solide sur un tir de Germain à la 71') assurèrent les 3 points. Mirent une petite patine de fraîcheur sur un derby magnifique, conclu par un coup de casque d'un Plea très costaud et plein de sang froid après un pénalty loupé (86').

Une leçon tactique. Un style simple, pur, efficace. Le brin de réussite nécessaire à toute soirée étoilée.

Ce soir, Nice a régalé, et offert à son visiteur princier une leçon royale...

C.D.