Le témoin

Le Bihan, la reconstruction

D'entrée de jeu, il imposa sa bonne humeur dans le vestiaire et son impact sur le terrain. Discours déterminé et sourire en coin , Mickaël Le Bihan a posé ses valises au bord de la Méditerranée à la fin de l'été 2015. L'artilleur n'a pas tardé à afficher son ambition : découvrir la L1 et tout déblayer sur son chemin. A 25 ans, le meilleur buteur de la L2 2014 / 2015 n'a pas eu le temps de réaliser le gros oeuvre du chantier qu'il s'était fixé. Tout juste a-t-il enlevé les premières pierres pour éclaircir le chemin, avant qu'une fracture ne l'éloigne du terrain. Au coeur d'une saison magnifique pour le club mais difficile pour lui, l'attaquant (1 but et 1 passe décisive en 3 apparitions) prend la parole pour nous donner des nouvelles. Collectif, disponible et impatient.

Mickaël, tout d'abord, où en es-tu sur le plan physique ?
Ça va beaucoup mieux, même si j'ai eu une période vraiment compliquée. 3 mois après ma blessure, j'ai dû me résigner à me faire opérer, ce n'était pas facile à vivre. Une fois que c'était dit, le chemin était plus clair : j'étais conscient que je devais d'ores et déjà me préparer pour la saison prochaine, parce que celle-là était perdue. Actuellement, je me trouve au CERS à St-Raphaël. Le matin, je fais un peu de muscu' du bas ou de la piscine, l'après-midi du cardio. Il reste du chemin, mais je suis prêt à me battre pour revenir.

Avec un peu de recul, quel regard portes-tu sur ton arrivée au Gym, à la fin du mercato estival ?
Les discussions avaient été longues avec le Havre, mais finalement le transfert a pu se faire. Franchement, c'était une grande joie pour moi de venir ici : je suis arrivé avec une énorme détermination. Avec l'envie de montrer ce que je sais faire. Changer de division, ce n'est jamais facile. J'avais à coeur de prouver que j'étais au niveau. Je pense que mes débuts se sont plutôt bien passés. Malheureusement, je n'ai pu faire que trois matchs...

En 3 matchs, tu sembles avoir gagné la confiance de tes partenaires et du staff...
J'espère. En tout cas, j'ai tout fait pour.

Quels liens conserve-t-on avec « le vestiaire » quand on est blessé ?
Les soirs de matchs à domicile, je passe souvent voir le groupe quand la rencontre est terminée. A chaque fois, le coach a un petit mot pour moi, mes collègues aussi. J'ai aussi vu, quand je n'étais pas à Nice, qu'il parlait de moi, que mes coéquipiers et les gens du staff m'envoyaient aussi des messages, que les supporters m'écrivaient pour me témoigner leur soutien. Forcément, ça fait chaud au coeur, surtout que je n'ai pas trop eu le temps de m'exprimer sur le terrain. Ça te renforce et te donne envie de revenir, et je tiens vraiment à remercier tout le monde car se sentir soutenu, c'est toujours un plus.

" L'équipe m'a tellement fait rêver..."

Comment expliques-tu que la rencontre Le Bihan – Nice se soit si bien déroulée ?
Quand je suis sur le terrain, je ne triche pas. J'aime me donner à 100 % pour le club, les supporters et la ville. Je pense que les gens ont dû le voir. Quand je reviendrai, je continuerai à me battre de la sorte. En attendant, je travaille dur et je suis derrière l'équipe à chaque match.

Depuis samedi soir, le Gym est certain de disputer au moins un 3e tour préliminaire de Ligue Europa la saison prochaine...
Que ce soit la Ligue des Champions ou la Ligue Europa, peu importe, c'est top comme perspective. Le coach plaçait d'entrée une grande confiance dans le groupe. Il a la force de rebooster tout le monde tout en maintenant beaucoup d'exigence et de concentration. Tout était réuni pour que la saison se passe comme ça, c'est très bien. Et quand on voit le jeu affiché par l'équipe, c'est amplement mérité de se retrouver là. A titre personnel, c'est assez bizarre comme sentiment : j'ai perdu une saison, mais mon équipe m'a tellement fait rêver...

Pour une raison personnelle, tu n'as pas pu être présent à l'Allianz Riviera samedi soir. Comment as-tu vécu le match ?
C'est ça, j'ai dû rester en famille. Et comme il n'y avait pas Canal là où je me trouvais, j'ai suivi en direct sur mon téléphone. La femme de Maxime Le Marchand me tenait également au courant. Je ne peux donc pas vraiment analyser le match, seulement le résultat. La victoire est très importante, c'est quelque chose de fantastique et apparemment, l'ambiance, c'était quelque chose... Tout un groupe, toute une ville et tous les supporters sont récompensés. Moi, ça me motive encore plus. Je me lève le matin et j'ai encore plus envie de me battre. Quand tu as des perspectives comme celles-là, tu ne peux que savourer et redoubler d'efforts.

Tu es très proche de Maxime Le Marchand, qui s'est gravement blessé samedi soir. Quel message aurais-tu à lui faire passer ?
Il m'a appelé après le match car il savait que c'était « les croisés », les examens de lundi l'ont confirmé. Il était très touché. Max' sait tout ce que je pense de lui. Il a fait une saison remarquable et s'est blessé. C'est malheureux, mais il a un gros mental. Je veux juste lui dire qu'il se soigne au plus vite et qu'il revienne encore plus fort. Je sais que c'est ce qui va se passer, parce que c'est un compétiteur.

C.D.