Que c'est beau, que c'est bon ! Le Gym s'est montré à la hauteur de l'enjeu de cette 33e journée, en torpillant son visiteur rennais grâce à une prestation collective de toute beauté et un Hatem Ben Arfa dans les nuages (3-0). Le message est envoyé, les Aiglons se battront jusqu'au bout pour terminer le plus haut possible.

Un soleil radieux, un peuple incandescent, une affiche de haut de tableau : le Gym avait tout pour frapper un grand coup face aux Rennais. Le " grand coup a donc été frappé ". Loin d'être inhibés par l'altitude de l'affiche et le parfum de sommet, les joueurs ont offert une véritable démonstration aux visiteurs qui les devançaient d'un point avant le coup d'envoi. Les Bretons en avaient pris 4 dans la musette à l'aller ? Ils se sont présentés avec leurs certitudes mais, dans un Comté où la Mer est habituellement d'huile, ils ont rapidement pris la marée. En première période, face à une magnifique tribune Sud, les locaux pilonnèrent les coéquipiers du jeune Ousmane Dembélé, parfaitement cadré par l'arrière-garde locale pendant 90 minutes. Et il serait trop réducteur de n'évoquer que le génial Hatem Ben Arfa, auteur d'un doublé en 45 minutes et d'un triplé en 70, tant le collectif s'est montré à la hauteur.

Derrière, Paul Baysse et Maxime Le Marchand ont montré de la rigueur dans les duels et de la propreté à la relance. Sur les ailes, Ricardo Pereira (qui débuta à gauche) et Jérémy Pied verrouillèrent les couloirs et apportèrent le surnombre en phase offensive. Au milieu, les 3 petits modèles dictèrent leur loi, perdant très peu de ballons et mettant au supplice l'entrejeu breton. Durant le 1er acte, le Gym confisqua le ballon (66% de possession), porté par une irrépressible envie d'enfoncer son adversaire. Fidèle à ses idées, son losange et sa philosophie.

En grande forme, Mika Seri alluma la première mèche, d'une frappe puissante repoussée par Costil (8e). Ricardo entretint le bel âtre et déboula comme une flèche à la 20e minute, mais son centre dévié par un Rennais heurta la barre. Le ton était donné et la note fut tenue. Loin de se laisser abattre par les premières occasions non converties, Nice accéléra encore plus fort... et Rennes craqua. Pris par une délicieuse feinte de corps de Seri, Armand faucha l'Ivoirien dans la surface, et Hatem Ben Arfa se chargea de transformer l'aubaine en ouvrant son pied gauche (32e).

A 1-0, les locaux redoublèrent d'intensité et, alors qu'Alassane Plea ne parvint pas à breaker sur un service de Germain (38e), réussirent à doubler la mise peu avant la pause... sur un contre. Suite à un corner frappé par Gourcuff, les Rouge et Noir partirent en bombe à la récupération du ballon. Germain renversa le jeu pour Plea, qui remit de la tête pour Koziello. Le brillant relayeur trouva l'intervalle pour servir Ben Arfa, qui inscrivit son 15e but de la saison du droit.

« Oh oui Hatem, c'est toi le plus fort »

A la pause, les Aiglons regagnèrent les vestiaires sous les vivas d'une foule quémandant « la Coupe d'Europe » d'une seule voix. Il revinrent avec les mêmes idées et la même envie : couler le SRFC. Et ils assommèrent rapidement les débats grâce à un nouveau but magique de leur meneur de jeu. Parti seul à mi-terrain, le gaucher déboula avec la chique scotchée au pied, et croisa une frappe puissante pour s'offrir un triplé (56e). A 3-0, les Aiglons conservèrent leur sérieux, et Yoan Cardinale sortit un arrêt décisif à l'heure de jeu, suite à une perte de balle locale et une attaque rapide terminée - mais non conclue - par Boga.

A 3-0, donc, le Gym continua à faire ce qu'il maîtrise. Continua à faire tourner le ballon face un visiteur dépassé. Rennes se coupa d'ailleurs rapidement en 2, et les entrées de Sio à la pause (à la place de Grosicki) et de Pedro Henrique à 20 minutes du terme  n'y changèrent rien. HBA faillit s'offrir un quadruplé sur un coup franc fouetté, peu avant que Claude Puel ne lui offre une magnifique ovation à la 72e minute. Niklas Hult succéda au meilleur buteur du Gym (16 réalisations en L1), afin de densifier le milieu de terrain, qui vit par ailleur Mika Seri grimper d'un cran. Les Azuréens gérèrent les 20 dernières minutes à leur guise, avec solidité et talent.

Tous en jambes au même moment, les Aiglons ont assurément sorti leur meilleure copie de 2016. Une copie limpide - qui aurait même pu être plus salée si Hult s'était couché sur sa volée à la 85e minute -, offensive, chaude comme les coeurs d'un peuple qui se prend à rêver.

A 5 journées de la fin, il faudra garder les pieds sur terre pour avancer, même s'il est difficile pour chaque amoureux du Gym de ne pas penser aux étoiles après une telle prestation...

C.D.

Plus que jamais dans le coup ! #OGCNSRFC #IssaNissa pic.twitter.com/gIelclisBz

— OGC Nice (@ogcnice) 10 avril 2016