Interview

« Je me sentais Niçois depuis un moment »

Il devait débuter 20 rencontres de L1 pour que son prêt se transforme en transfert définitif. Arrivé de St-Etienne cet été, Paul Baysse est officiellement Niçois depuis vendredi dernier et le derby face à Bastia. Du moins dans les papiers, car sur le terrain, le robuste défenseur central n'a pas attendu que la situation s'éclaircisse pour se fondre dans son nouveau club. S'imprégner de son environnement. S'imposer comme un homme fort du collectif. Suspendu face à Troyes, le numéro 4 foulera tout de même la pelouse de l'Allianz Riviera samedi pour y recevoir son trophée d'Aiglon du mois Crédit Agricole de février, décerné par les supporters. Avant les honneurs, il revient pour OGCNICE.COM sur 8 mois de compétitions et trace les perspectives. Avec détermination et efficacité. Comme sur le pré.

« Je me retrouve complètement dans le club »

Paul, rien n'a changé dans ton quotidien. Pourtant, tout est différent depuis ta 20e titularisation...
C'est ça. Contractuellement, maintenant, je suis un joueur du Gym. Mais je me sentais déjà Niçois depuis un moment. Depuis mon arrivée, pour dire vrai, et maintenant ça se matérialise par mon transfert définitif. Il fallait que je joue 20 matchs de L1, c'était une clause entre les deux clubs, mais franchement, mon approche des événements ne variait pas. Dans le quotidien, on ne calcule pas le nombre de matchs. Je vais continuer à m'entraîner pareil, à jouer de la même manière, rien ne sera bouleversé. L'aventure continue et, en même temps, une nouvelle débute. J'en suis très heureux.

Etais-tu dans l'idée de rester dès ton arrivée cet été ?
Ça s'est fait très rapidement. Je savais que c'était un prêt et plus si affinités... et les affinités n'ont pas tardé à se créer. Ça n'a pas été simple tout au long de la saison, il y a eu des périodes de moins bien, d'autres bien meilleures. Le travail quotidien et l'écoute m'ont permis de faire ces 20 matchs de championnat. Maintenant il en reste 10, j'ai vraiment envie de tout faire pour être sur le terrain tous les week-end.


T'attendais-tu à ce que la greffe Baysse – Nice prenne aussi vite ?

Oui. Je pense que c'est bien comme ça. Ça veut dire que tout le monde est content. Ceci étant, je ne suis pas surpris, juste heureux. Heureux de tomber dans un bon club, un bon groupe avec des joueurs de qualité, avec un bon coach, un bon staff, une bonne structure. L'équipe est portée par l'envie de faire quelque chose, de jouer avec des principes. Vraiment, il y a beaucoup de choses pour que je me sente bien ici, et notamment des valeurs. Je me retrouve complètement dans le club.

Quels sont les facteurs qui t'ont permis de t'exprimer au mieux ?
Je suis arrivé, j'ai joué rapidement. Je ne connaissais pas forcément tout le monde, ça faisait un moment que je n'avais pas enchaîné les matchs. C'est à force de persévérance, de travail et d'écoute que j'ai pu revenir. Maintenant, ce n'est pas une fin en soi. J'ai fait 20 matchs, ce n'est pas un point d'arrêt. Je veux me battre tous les jours pour le club, sans compter.

«  J'aurais préféré que la 20e se passe autrement... »

Quels objectifs te fixes-tu ?
Collectivement, on veut finir le plus haut possible et prendre du plaisir. Parce qu'il ne faut pas se tromper, c'est dans les victoires que l'on trouve du plaisir. Personnellement, jouer le plus de matchs possible, avec comme objectif de progresser tous les jours pour mériter ma place.

Est-ce qu'on se sent plus fort après avoir traversé des moments durs, comme tes blessures les dernières saisons ?
Je pense être sorti grandi de mes blessures, dans le sens où j'ai appris sur moi, sur le foot, sur le plaisir que ça procure de jouer quotidiennement au ballon. Vraiment, ça nous apporte personnellement. Jouer, c'est un grand plaisir. Le faire au quotidien, ça fait du bien. Ça peut aller vite dans un sens comme dans l'autre, c'est ce que j'ai pu vérifier dans mon parcours. Il faut vraiment savourer chaque instant et profiter au maximum.

Face à Bastia, tu as reçu ton premier rouge de ta carrière en L1...
C'est l'arbitre qui décide. Sur l'action, je n'y vais pas pour faire mal ou quoi que ce soit. Je touche le ballon en premier, mais peut-être pas assez. Après, il y a plusieurs appréciations possibles, mais je ne cherche en aucun cas à mettre un tampon. Au-delà de mon cas personnel, je suis surtout déçu car j'ai laissé mes copains à 10, Bastia a marqué de suite sur le coup franc. J'aurais préféré que le 20e match se passe autrement.


Collectivement, ce dernier derby reste-t-il en travers de la gorge?

Forcément, les regrets sont là, parce qu'on n'a pas joué notre jeu, celui que le coach et nous-mêmes souhaitons mettre en place. Ce n'était pas nous, ce n'était pas ce qu'on veut faire. Cette semaine, on s'est réfugié dans le travail pour rectifier ça dès ce week-end.

Les regrets s'effacent-ils devant le moindre impact comptable ?
Non. On reste des compétiteurs. On joue tous les matchs pour les gagner, donc forcément, quand on les perd de cette manière... On est déçu de ce qu'on a fait quand on sait ce qu'on aurait dû et pu faire. Après, c'est aussi avec les erreurs que l'on avance. Cette semaine, on a oeuvré pour reprendre le fil de notre saison. On a la chance de recevoir une 2e fois, ça va être un match compliqué. Plus largement, il en reste 10, tous le seront. Il faut rester concentré, mettre en place notre jeu et être sûr de ce qu'on sait faire.

« Transformer nos erreurs en positif »

Comment expliques-tu que le Gym fasse un peu « du surplace » au niveau comptable ?
Les saisons sont souvent cycliques. Il y a de bonnes et de moins bonnes périodes. Je pense que là, on est dans une passe un peu difficile au niveau des points, mais à part ce match de Bastia, dans le contenu, il y a quand même des choses intéressantes. Des choses sur lesquelles il faut que l'on s'appuie pour transformer nos erreurs en positif et basculer du bon côté.

Le fait qu'il y ait beaucoup d'équipes à la bagarre pour les places d'honneur, est-ce un point positif ou un piège ?
Honnêtement, je ne sais pas s'il faut qu'on se concentre là-dessus. Je pense qu'on ne doit pas se soucier de cette situation, on pourra le faire un peu plus tard dans la saison. Pour l'heure, on doit se concentrer uniquement sur le rendez-vous qui se présente - en l'occurrence le match de Troyes (pour lequel il est suspendu) - sans se prendre la tête.

C.D.

En dédicaces mercredi prochain

Paul Baysse et Vincent Koziello se livreront mercredi après-midi prochain à une séance de dédicaces au Centre Optique des Mutuelles du Soleil (34 rue Pastorelli) à partir de 16h.