Monaco 1-0 Nice

Terrible scénario

En supériorité numérique durant toute la 2e mi-temps, le Gym s'est fait punir par l'efficacité monégasque (0-1). Porté par tout un peuple, il a pourtant tout laissé sur le pré. Terrible scénario.

Jouer pour ses idées est une intention louable. Etre prêt à « mourir » pour celles-ci relève de la noblesse. Cet après-midi, le Gym a fait preuve de cette noblesse secondement nommée, mais est malheureusement tombé les armes à la main.

En voulant jouer d'entrée, la chique échappa deux fois aux guibolles niçoises. Ce qui n'entama pas les intentions des hommes de Claude Puel. Yoan Cardinale n'eut pas le temps de cogiter, et maintint tout un peuple incandescent dans le match. Sur une parade où, pris à contre-pied, il poussa fort sur ses appuis pour aller chercher une reprise à une touche du très remuant Vagner Love, tout d'abord (4e). En bouchant superbement son angle devant Pasalic, ensuite (15e).

Deux coup de harnais qui prouvèrent aux Aiglons que les Rouge et Blanc demeuraient un danger constant. Deux coups qui ne leur firent pas courber l'échine. A la bagarre derrière, Nice prit une nouvelle fois la possession (57% à la fin des 45 premières minutes), dans le sillage d'un Rémy Walter au jeu limpide. Clair. Simple. Les petits échanges dans l'axe, face à une équipe monégasque campée dans un 4-3-3 très dense, demandèrent logiquement beaucoup de précision. Le 4-4-2 en losange « made in Nice » s'appliqua à leur donner, quitte à ouvrir le jeu, ce qui rendit les deux camps dangereux. Car le danger ne fut pas exclusif, et les « locaux » s'en aperçurent rapidement. Par deux fois. Peu avant la 20e minute, Valère alla gratter un ballon dans les pieds monégasques et, bien servi par Seri, s'essaya sans succès. Sur le corner qui suivit, Koziello, seul au 2e poteau, hérita du cuir et chercha à le remettre dans la boîte.

Le Gym toucha la barre sur le centre de son lutin (19e). Dans une rencontre intense – parfois suffocante -, les deux formations se rendirent coups pour coups. A Monaco le jeu direct - toujours bonifié par un très bon Bernardo Silva ; à Nice les mouvements placés. Et s'il manqua quelques centimètres à Vagner Love pour convertir deux très bon centres ; il en manqua également à Koziello pour donner l'avantage au Gym à la fin du premier acte. Une période où Hatem Ben Arfa brisa un rein de Raggi côté droit, centra au 2e poteau, où Germain remit une nouvelle fois le cuir, mais où Subasic intervint avec autorité...

Carton rouge et coup de poker

Les Rouge et Noir retrouvèrent les vestiaires sur un score de parité, en ayant mis l'intensité requise par les grands rendez-vous, poussés par un public galvanisé par leur efforts et la qualité de leur période.

Un public qui poussa encore plus fort d'entrée de seconde période, quand Nabil Dirar prit deux jaunes à la file, pour avoir contesté les décisions de M. Chapron avec trop de véhémence... En supériorité numérique pendant tout une mi-temps - à l'inverse du match aller -, l'emprise des visiteurs se renforca. Mais la physionomie ouverte du premier acte laissa place à une attaque-défense. Le Gym chercha longtemps la faille. Collectivement, en redoublant dans l'axe avant d'aller chercher les côtés. Mais le bloc de Leonardo Jardim resta très solide. Sur une attaque rapide, Rémy Walter, bien servi par Germain, faillit débloquer le derby d'un plat du pied bien senti, mais finalement à côté (65e).

Une opportunité derrière laquelle le coach Puel tenta un coup de poker, en lançant Mathieu Bodmer au poste de numéro 10. Comme durant une bonne partie de sa carrière, le capitaine du Gym promena sa technique au coeur des débats et son sens du jeu pas loin de la zone de vérité. Fluidifia les éléments avec classe. Sur un de ses premiers ballons dans la surface adverse, il écrasa un peu sa reprise, mais le ton fut donné. Le Gym allait pousser. Encore et encore.

La punition arriva finalement avec cruauté. Sans sortir, Monaco ne put se montrer dangereux que sur coups de pied arrêtés. Chacun d'entre eux fit passer une angoisse monstre dans le coeur des Niçois. Un coup franc à la 80e minute de Moutinho dévié par Bakayoko permit aux Rouge et Blanc de réaliser le hold-up parfait. Chez eux.

Le Gym joua avec ses idées, mais fut puni par une froide efficacité. Le plat du pied de Caddy ou le pointu de  Paul Baysse n'y firent rien. Que de regrets...

C.D.

 

A Monaco, stade Louis-II

AS Monaco FC 1-0 OGC Nice (mi-temps 0-0)

25e journée de L1 - 06/02/2016

12.842 spectateurs

Arbitre : Tony Chapron

But : Bakayoko (80e) pour Monaco  pour Nice

Avertissements : Dirar (47e), Subasic (90e+1), Bernardo Silva (90e+2), Moutinho (90e+3) à Monaco ;  Germain (7e), Cardinale (25e), Koziello (44e), Le Marchand (46e), Pied (80e), Ricardo (90e+3) à Nice.

Expulsion : Dirar (47e)

AS Monaco : Subasic - Raggi, Wallace, Carvalho (cap.), Coentrao (Bakayoko, 12e), - Fabinho, Moutinho, Pasalic (Carrillo, 65e), Dirar, Silva - Vagner Love (Costa 58e)

OGC Nice : Cardinale – Pied, Baysse, Le Marchand, Ricardo – Koziello, N. Mendy (cap.), Walter (Bodmer, 67e) – Seri (A. Mendy, 86e) – Ben Arfa (Caddy, 80e), Germain.