Longtemps mené au score par Angers, le Gym est allé décrocher une victoire avec une détermination héroïque, grâce à un doublé sur pénalty d'Hatem Ben Arfa dans les 10 dernières minutes (2-1).

Un visiteur en bloc qui marque un but d'entrée et ferme à double tour la suite du match. Tel était le (mauvais) scénario que l'on pouvait redouter. Celui que l'on craignait en souhaitant qu'il reste lointain. Longtemps, la soirée faillit ressembler à cette moribonde projection. Elle accoucha finalement d'une immense frisson.

Angers « pratique à merveille un style basé sur l'efficacité » s'accordaient à déclarer tous les spécialistes avant la rencontre. L'efficacité fut donc cliniquement dégainée d'entrée. Basé sur un 4-3-3 « bunker », la 2e défense de L1 s'appliqua d'abord à rester bien en place. A bien bouger défensivement dans une symphonie rôdée. A réduire au maximum tous les espaces. Elle le fit parfaitement, et sortit dans la foulée. Une parade magistrale de Cardinale préserva la parité dans un premier temps, mais Pierrik Capelle, lancé par Romain Saïss, accéléra comme une bombe pour ouvrir le score à la demi-heure de jeu (23e). Et le Gym, dans tout cela ?

Il débuta dans son schéma classique, un 4-4-2 en losange. Tenta tant bien que mal de déséquilibrer le bloc en l'étirant de droite à gauche. Mais il ne parvint pas, du moins en première période, à inquiéter le groupe de Stéphane Moulin. Embourbé dans la tenaille visiteuse, il ne décocha pas un tir cadré lors des 45 premières minutes. Malgré une possession de tous les instants, l'inspiration ne vint pas. Hormis sur des accélérations d'Hatem Ben Arfa. On sentit que l'éclair salvateur pouvait sortir des pieds de l'international français, mais lorsqu'il effaça 4 Angevins dans une action dont lui seul à le secret, en régalant l'Allianz d'un petit pont délicieux au passage, sa frappe fut finalement contrée par le robuste Cheikh Ndoye (28e). Le pressentiment fut  validé un peu plus tard...

10 minutes de folie

Les jambes niçoises se réchauffèrent rapidement lors du second acte. Les Rouge et Noir mirent beaucoup plus d'intensité dans leurs transmissions. Beaucoup plus d'allant, comme si l'injustice d'un mauvais script avait fait naître un fort sentiment de révolte. Sur une action en pivot d'Alex Mendy d'entrée de période, le numéro 15 fut retenu par Romain Thomas et s'écroula dans la surface, mais M. Miguelgorry décida que l'ippon angevin ne méritait pas de pénalty niçois. Le ton était donné. Plus brouillon qu'à l'accoutumée, le Gym se mit à faire le siège du but visiteur. Entré à la place du cadet des Mendy, Franck Honorat déboula à toute vitesse dans l'axe sur un de ses premiers ballons, mais oublia malheureusement les appels de Ben Arfa à gauche et de Germain à droite, peu avant l'heure de jeu.

L'étreinte locale ne baissa pas d'intensité, Cardinale se chargeant d'éviter le break du SCO, d'une parade impeccable sur une frappe de Ketkeophomphone. Mais il manqua longtemps un petit quelque chose aux coéquipiers de Paul Baysse pour refaire leur retard. Comme une petite touche de sang-froid dans le dernier geste, à l'image de cette volée trop enlevée par HBA à la 70e minute.

Et puis, et puis... Et puis les efforts finirent par payer. Et puis la température se réchauffa. Et puis le Gym s'en alla renverser la montagne à force de hargne. Au bout de long rush, Mika Seri obtint un pénalty à 10 minutes du terme. Cette fois, l'arbitre vit juste. Hatem Ben Arfa aussi, en transformant tranquillement l'aubaine (80e). Et puis le Gym refusa la fatalité, et alla provoquer son destin comme un grand. Un centre d'Hult fut dévié par une main angevine. Ben Arfa s'assura de donner l'avantage aux siens, en ouvrant son sublime pied gauche (84e). Le style visiteur fut ébranlé. L'Allianz Riviera secouée par la grinta des hommes de Claude Puel. Une fois l'avantage pris, ils ne cédèrent pas, et glanèrent finalement 3 points avec les tripes, pour grimper sur le podium. Ce soir, le Gym est 3e, à 1 point de l'adversaire du soir...