Au terme d'une rencontre remarquable d'intensité, le Gym s'est incliné lors de la séance des tirs au but (2-2, 4-3 tab). Que c'est cruel pour des Niçois qui se sont montrés à leur avantage durant toute la rencontre...

Il était écrit que ce duel entre le Gym et Guingamp donnerait place à une opposition de style. Les mots collent parfois parfaitement à la réalité. On vous résume simplement ce 8e de finale de Coupe de la Ligue ? Les Niçois se sont appliqués à construire de derrière. En restant solide « à la bagarre » sur les séries de longs ballons bretons, qui oublièrent que la construction faisait leur ADN par un passé pas si lointain. Paul Baysse et Maxime Le Marchand se montrèrent donc rassurants, tout comme les deux latéraux et, plus généralement, l'ensemble du groupe sur les phases défensives. A part sur quelques coups de pied arrêtés, Nice ne trembla pas. Contrôla le jeu en redoublant les échanges, et s'en remit au talent d'Hatem Ben Arfa, aka le perce-muraille. D'entrée de jeu, où sentit le stratège niçois, capitaine au coup d'envoi, bien dans son match. Disponible. Concentré. Il fut quasiment imprenable dans les un contre un, et amena bon nombre de décalages. Sur les premiers d'entre eux, ni Paulin Puel ni Alex Mendy, pourtant bien disponibles sur le front de l'attaque, ne parvinrent à faire mouche (le premier écrasa son ballon à la 27e, le second ne cadra pas à la 33e). Le meneur de jeu lui-même ne trompa pas la vigilance de Lossl lorsqu'il passa en revue deux Bretons en « file indienne » (29e). Et puis sur un énième déboulé du gaucher international, la lumière s'alluma finalement pour les Aiglons. Lancé comme une ogive, il servit en retrait Alex Mendy à une minute du terme de la première période. « Monsieur Coupe » frappa encore, et ouvrit le score en deux temps, avec grinta et efficacité...

Le Gym regagna donc les vestiaires avec l'avantage au score, en ayant seulement frissonné sur quelques phases arrêtées ou ballons dans la boîte, toujours bien négociés par son arrière-garde.

Une affaire de penaltys

Prise en défaut d'entrée de second acte, celle-ci s'en remit au talent de Mouez Hassen pour rester dans la partie. Serein sur ses sorties et son jeu au pied en première période, le portier remporta son duel face à Giresse à la 50e minute, en anticipant du bon côté. Une parade décisive, derrière laquelle le Gym faillit breaker, lorsqu'un corner de Seri fut repris mais pas cadré par Wallyson au 2e poteau. Le 2e but n'arriva pas. Guingamp poussa pour refaire son retard, dans son style direct. Ben Arfa baissa un peu de pied, mais gratifia tout de même les 10 873 spectateurs du Roudourou de quelques inspirations choisies (et notamment un amour de petit pont sur Angoua). Comme face à Reims, le Gym recula et subit quelques « longues » bretonnes. Même si Paulin Puel toucha du bois à la 85e, le gros de la dernière demi-heure fut disputé dans une grande douleur, les locaux se montrant oppressants, notamment par l'intermédiaire du très bon Salibur. Et alors que l'on pensa l'orage passé, la foudre tomba (encore !) sur les Azuréens. Comme face à Reims, sur un pénalty concédé d'une manière malchanceuse par Seri Salibur s'en reprit à deux fois, après une première parade de Mouez Hassen, pour remettre les compteurs à 0, et envoyer les deux formations en prolongation...

Une prolongation où les Niçois prirent rapidement l'avantage grâce à un coup de griffe d'Alex Mendy. Exemplaire dans l'attitude, le numéro 15 effectua le bon appel, s'orienta comme il faut, et crucifia Lossl d'un maître plat du pied (93e) Un but qui ressemble d'ailleurs à s'y méprendre à celui qu'il inscrivit à Caen, lors du tour précédent. Sauf qu'il ne scella pas le sort de la rencontre, puisque Salibur y alla de son doublé, et égalisa d'un coup-franc flottant contre le cours du jeu, alors que le Gym avait la mainmise sur la partie. 

Tout fut donc injustement à refaire lors de la séance des tirs au buts. Mais le dernier coup de rein fut breton. Malgré deux arrêts de Mouez Hassen, le Gym s'inclina lors de la loterie finale. Pied trouva la barre, Boscagli Lossl, et Le Marchand expédia aussi le ballon sur la latte durant la mort subite.

Nice sort de la compétition après avoir dominé. Un dénouement cruel.