Sublime en première mi-temps, monstrueux de solidarité en seconde, le Gym est allé décrocher un magnifique succès au Vélodrome (1-0). Un véritable bonheur, qui va au-delà des 3 points...

Tout un stade contre lui. Tout un peuple derrière. Une forte pression populaire et d'immenses attentes nées de précédents gigantesques mais d'une période actuellement délicate. Le Gym avait deux manières d'aborder ce derby : bomber le torse fièrement ou courber l'échine modestement. Ce dimanche, il a choisi la première, et a rendu une copie sublime. Une copie de rêve, à montrer dans toutes les écoles de football, aux petits qui ambitionnent de croquer les étoiles.

Oui, on aime le ballon pour ce genre de soirée, où il y eut du jeu et de la générosité. De la maîtrise dans un premier temps, du courage dans un second. Et il n'a pas fallu bien longtemps pour s'en apercevoir. 5 petites minutes, en réalité. Le temps de voir si le Gym allait enfiler la tenue des 3 derniers matchs ou un costume de gala. Le temps de voir que les déplacements se faisaient avec beaucoup de rigueur. Que les transmissions se réalisaient avec une précision d'orfèvre. Que les 11 joueurs tiraient dans le même sens, tant sur le plan offensif que sur les aspects défensifs. A Marseille la possession globale, au Gym le tranchant. La vitesse. Le mordant.

Des vertus qui firent mouche au quart d'heure de jeu, sur une action d'école, partie du milieu de terrain. De Mika Seri, qui trouva Wallyson sur un pas. De l'inspiration du Brésilien, qui lança subtilement Valère Germain. De l'appel de l'attaquant, qui orienta son ballon pour couper la course de Rekik, et croisa une frappe parfaitement. Une ouverture du score derrière laquelle les Aiglons assurèrent, tout en maitrisant les débats au milieu, face à des Olympiens coupés en deux, laissant beaucoup d'espaces entre leurs deux récupérateurs et leur ligne haut. Une donnée laissant souvent les défenseurs niçois - qui sortirent tous une prestation impeccable - aux duels, mais résumant les attaques phocéennes à du jeu direct. Discipliné, le bloc visiteur ne broncha pas. Généreux, les trois du milieu (Seri, Mendy, Koziello) vinrent toujours fermer avec leur latéral, pour éviter les supériorités numériques adverses. Le tout en redoublant les échanges courts au milieu. Unis comme à leurs plus belles heures, les Aiglons faillirent même doubler la mise, quand Hatem Ben Arfa, en soliste sur le côté droit, donna le tournis à Rekik, et enroula un amour de ballon du gauche, détourné par Mandanda.

Enorme de générosité !

A part sur phases arrêtées, où l'on sentit que les Marseillais pouvaient se montrer menaçants, le Gym ne trembla pas en première période. Il se fit nettement plus peur à la reprise, quand Romao se trouva seul dans la surface, hérita d'un centre contré d'Ocampos, et expédia le cuir au-dessus du but gardé par Mouez Hassen. Groggy, Nice se recroquevilla. Batshuayi se montra costaud devant Ricardo, et arma dans la foulée une frappe puissante, bien captée par Hassen (52e). L'ambiance monta d'un cran, et les sorties de balles niçoises furent plus difficiles. Batshuayi se procura une nouvelle occasion tout seul, et fut contré par un tacle plein de hargne de Paul Baysse (62e). Sentant que son équipe était en train d'hausser le ton, Michel amena encore plus de vitesse avec l'entrée de Bouna Sarr, et encore plus de justesse avec celle de Mauricio Isla. Claude Puel répliqua aussi sec, en lançant Mahamane Traoré (60e).

Mais le scénario ne varia pas, et les Aiglons furent condamnés à faire le dos rond une bonne partie du temps, et à procéder par contres. Ce qui manqua de faire mouche sur une accélération de Ben Arfa (74e), ou un coup-franc de Seri magnifiquement sorti par Mandanda (78e). Entre ces deux mouvements, Bouna Sarr, seul en retrait, fallit rétablir la parité. Après avoir laissé passer l'orage, le Gym se plaça plus haut sur le pré dans les 10 dernières minutes. HBA, encore lui, au sortir d'un petit numéro, servit Traoré, qui manqua le break. Qu'à cela ne tienne, le Gym tint, grâce à une parade de Mouez Hassen devant Sarr (88e), et s'arracha pour aller chercher la victoire. Une victoire pas comme les autres, qui annonce un magnifique retour...

C.D.