110 ans

Collet : «Bastia, c’était mon match préféré»

Pur produit de la formation niçoise, Stéphane Collet garde un souvenir impérissable de son passage à l'OGC Nice. A 42 ans, l'ancien milieu droit du Gym (1990-1996) a évoqué avec ferveur le club de ses débuts. Il sera l'invité d'honneur du derby face à Bastia.

Stéphane, êtes-vous toujours dans le milieu du football ?
Oui, j'entraîne les U19 DH de Cagnes-Le Cros. Je suis titulaire du DEF (Diplôme d'Entraîneur de Football) et du BEES 2e degré (Brevet  d’État d’Éducateur Sportif). Pendant ma carrière, je savais que j'allais faire ça par la suite. Peut-être qu'un jour ou l'autre, à force de travail, j'aurai l'opportunité d'entraîner au quotidien dans un club professionnel. C’est mon objectif.

Tu as démarré ta carrière pro au Gym. J'imagine que l'OGC Nice doit toujours être un club particulier pour toi...
Mes six années passées à l'OGC Nice resteront toujours gravées en moi. J'y ai encore gardé beaucoup d'amis. J'ai été formé ici, avec le Gym, j'ai signé mon premier contrat pro. C'est avec cette équipe que j'ai soulevé mon premier trophée (champion de D2 1993/1994). Ce sont des souvenirs inoubliables. A Nice il y a une histoire, une véritable identité. Ça a été une grande fierté de rapporter un titre à cette ville. Quand tu portes le maillot de ce club tu représentes une région, une culture. C'est un sentiment très fort. Il ne faut pas oublier non plus les supporters. Sans eux il n'y a plus rien. Dans les moments difficiles, ils se sont toujours accrochés.

Aujourd'hui encore, suis-tu le club avec autant de passion ?
Bien sûr, mes fils vont d'ailleurs voir les matchs en Populaire Sud. Même si les années passent, je reste toujours supporter dans l'âme. On a démarré timidement la saison mais désormais tout va bien. Les joueurs créent du jeu, ils se donnent à fond. On prend plaisir à les regarder. Ils mouillent le maillot et portent fièrement les couleurs rouge et noir. C'est ce que les gens attendent d'eux.

Tout comme Albert, le jeune milieu de terrain du Gym (18 ans), tu es originaire de Madagascar. Que penses-tu de lui ?
Ça fait plaisir de le voir s'épanouir de match en match. Il a de la qualité, il joue chez nous. C'est une très bonne chose qu'il puisse évoluer à un si haut niveau. Sa réussite prouve surtout le bon fonctionnement du club. Si l'OGC Nice existe toujours, c'est peut-être grâce à son centre de formation. Quand le Gym a eu des soucis financiers, les dirigeants ont eu l'intelligence de pouvoir compter sur les jeunes.

Dans l'effectif actuel de l'OGC Nice, un joueur comme Bauthéac a le même profil que toi sur le terrain...
En toute humilité, je dirais qu'il est plus fort (rires). C'est vrai qu'on a peut-être des qualités similaires. Il est rapide, il aime bien prendre les espaces. Depuis son arrivée, il y a deux ans, on voit que c'est un joueur qui nous fait du bien. En tout cas, je lui souhaite que des bonnes choses avec Nice. Et pourquoi pas une coupe ?

Justement, tu as gagné une Coupe de la Ligue (1997) avec le RC Strasbourg (contre Bordeaux) en étant décisif lors d'une séance de tirs aux buts interminable...
C'était un concours de circonstances car j'étais le dernier à tirer. C'est vrai qu'on n’arrivait pas à se départager. Je ne devais pas frapper de penalty en plus. J'étais le septième tireur de mon équipe, ça signifie bien que je ne devais pas y aller. Il y avait de la tension, du suspense. C'est pour ça qu'on aime le football. J'étais vraiment ravi d'avoir remporté ce trophée avec Strasbourg. Ça faisait vingt ans que les Alsaciens attendaient un titre.

La saison dernière, il y avait près de 24 000 spectateurs de moyenne à l'Allianz Riviera. Pendant ta carrière, tu as connu le Ray et de plus faibles affluences. Comment juges-tu cette évolution ?
Le président et la mairie ont fait d'énormes efforts pour bien structurer le club. Il y a des idées, de l'ambition ici. L'avenir devait passer par un stade plus moderne. Le Ray commençait à être vieillissant. Le fait d'avoir créé un musée, au sein même de l'enceinte, est une bonne chose. Le club grandit mais n'oublie pas son histoire.

Pour les 110 ans du club, le Gym invite un ancien joueur à chaque rencontre à domicile. Qu'as-tu pensé de cette initiative ?
C'est bien, on doit s'appuyer sur les anciens pour montrer l'exemple aux jeunes. L'important c'est qu'ils puissent gagner des titres dans les prochaines années. Avant tout, l'OGC Nice est un club qui a des valeurs. Généralement, les joueurs qui passent ici sont profondément marqués par le Gym. Ça va me faire quelque chose d'être au stade samedi

Qui plus est lors d’un derby face à Bastia...
C'est toujours difficile de jouer contre les Corses. Dans ce match, il y a un climat particulier. Quand je jouais au Gym, c'était ma rencontre préférée. C'est chaud bouillant des deux côtés. Je ne vais pas donner de pronostic, car il est impossible que je me montre objectif. Samedi, je vais continuer à soutenir Nice. Ce club à une place à part dans mon cœur.

Tim Siffredi


A l'honneur samedi

Stéphane Collet est l’invité d’honneur de Nice - Bastia samedi, dans le cadre des 110 ans du club. Avant de donner le coup d'envoi fictif de la rencontre, le Franco-Malgache, formé au Gym, sera en dédicaces au café des Aiglons à 18h.