Jeunes

Alain Wathelet, la formation maison

Joueur, entraîneur adjoint, éducateur, formateur : Alain Wathelet a endossé plus d'un costume au sein du club de sa ville. Déjà en charge de la préformation et entraîneur des U17, il est depuis cet été le nouveau directeur du centre de formation. Alors que l'équipe réserve retrouve le CFA samedi, l'expert de la maison rouge et noire parle de sa philosophie et de ses ambitions.

​Alain, peux-tu résumer ton expérience à la formation niçoise ?
A l'issue de ma carrière de joueur, j'ai retrouvé l'OGC Nice, mon club formateur, en tant qu'entraîneur adjoint des pros, puis responsable des 17 ans (actuels U19). Nous avons été finalistes de la Gambardella, vice-champions de France en 2002 puis champions en 2004. Les joueurs ? Lloris, Scaramozzino, Padovani, Larbi, Modeste... Lorsque l'expérience a pris fin, en 2007, l'association m'a proposé de bâtir un projet concernant la préformation (des tout petits aux U15). Structures, scolarité, encadrement sportif... L'OGC Nice fait aujourd'hui partie des meilleurs clubs de jeunes, qui plus est depuis l'attribution, l'an dernier, du label élite de la FFF.

La philosophie niçoise en terme de formation ?
Nos adversaires sont unanimes : l'OGC Nice produit du jeu dans toutes ses catégories. Nos équipes jouent propre, au sol, repartent de derrière. Elles pressent haut, recherchent la possession. Du groupe professionnel jusqu'aux plus jeunes, une large part des exercices d'entraînement est déclinée. Il existe une continuité. On la ressent à travers la génération 1999 qui intègre cette année le centre de formation avec des principes bien propres au club, répétés depuis six saisons pour certains.

Qu'a changé l'arrivée de Claude Puel, en 2012 ?
Avant de s'engager avec l'OGC Nice, Claude est aussi venu observer nos équipes de jeunes. Il a pu se rendre compte que nous travaillions dans le même sens que lui, que nous partagions la même philosophie. Et il est venu l'approfondir de son expérience, de notions supplémentaires. Surtout, il fait confiance aux jeunes Niçois. Aujourd'hui, lorsque un parent confie son fils à l'OGC Nice, il sait qu'il va être bien éduqué, qu'il va suivre une bonne scolarité. Et qu'avec Claude Puel, s'il a le niveau, son heure viendra.

Ta nomination à la tête du centre de formation ?
Sans arrivisme, j'ai toujours eu cette ambition. Même Manu Pires, mon prédécesseur, le savait. Mais j'étais un candidat potentiel ; pas son concurrent. Bien au contraire : nous avons travaillé en osmose pendant des années. Je n'ai accepté de reprendre le flambeau qu'après son départ. Et j'en suis heureux, fier. Forcément.

Tu restes directeur de la préformation, de la section sportive et entraîneur des U17 Nationaux...
De nombreuses responsabilités, oui. Mais cette configuration n'est que provisoire. A terme, le club veut que son directeur du centre n'entraîne aucune équipe définie, mais intervienne plutôt sur tous les terrains. Ça me convient, et c'est l'une des raisons pour lesquelles le rôle d'Emerse Faé avec les U17 a été renforcé. Il devient mon adjoint, et va en même temps passer ses diplômes.

Comment juges-tu sa progression ?
J'ai découvert un homme extraordinaire. Toujours présent. Déjà l'an dernier, il était de tous les moments, de chaque déplacement, même lointain. Il a la fibre ; il est maintenant un éducateur dans l'âme qui progresse chaque jour. Lorsqu'il fera une erreur, je serai là pour le reprendre. Mais il l'a compris et il est demandeur. Avec beaucoup d'humilité, il se sert de son passé de joueur sans jamais mettre en avant son expérience internationale ni sa carrière en Ligue 1. Il ne demande qu'à apprendre son nouveau métier.

« Le Gym attire désormais ses premiers choix »

Ton avis sur le vivier niçois, aujourd'hui ?
L'OGC Nice est devenu le club d'une région. Tous les joueurs que nous courtisons nous rejoignent. A une ou deux exceptions près, le Gym attire désormais ses premiers choix. Il est devenu attractif par la qualité de son encadrement, ses structures et, bien sûr, la confiance qu'accorde Claude Puel aux jeunes. De nombreux partenariats sont tissés avec les clubs voisins. Et nous serons plus fort encore avec l'arrivée du nouveau centre.

Cette réputation montante n'augmente-t-elle pas vos responsabilités ?
Elle nous pousse à travailler toujours plus. Emmener des joueurs plus haut, plus vite. Bien sûr, il faut laisser du temps aux plus jeunes et se réaliser que certains garçons nés en 1996 voire 1997 ont déjà goûté au monde pro.

En terme de championnat, comment s'annonce la reprise ?
Nous commençons souvent la saison difficilement, vu la jeunesse de nos effectifs. Nous titularisons un maximum de 1re année face à des équipes souvent exclusivement composées de 2e année. A cet âge, la différence de puissance est importante. Mais l'écart se régule au fil des mois et nous terminons généralement dans le haut de tableau, sans même jouer la « championnite ». Notre mission première reste d'envoyer un maximum de joueurs chez les pros. Quand on voit la composition actuelle du banc de touche de l'équipe fanion, le travail porte ses fruits. Et il doit continuer dans ce sens.

Y.F.

Alain Wathelet découvre le métier d'éducateur à 18 ans. Joueur au sein de l'équipe réserve du Gym, en troisième division, il encadre également les débutants et passe ses diplômes. A 20 ans, il entraîne les Seniors de l'IFC Nice. A 21 ans il prend la direction de Gueugnon, du Puy ou encore de Montceau-les-Mines en tant que joueur, tout en dirigeant les 17 ans Nationaux. De retour sur sa Côte d'Azur natale, il coache Carros, l'AJCN, Antibes (adjoint), Vallauris... Il retrouve son club formateur en septembre 1999, lorsque Christian Damiano en fait son adjoint à la tête de l'équipe fanion.­