Conférence de presse

Haise : « Il fallait que tout soit aligné »

Franck Haise s’est exprimé en conférence de presse après le succès de l’OGC Nice au Parc des Princes face au PSG (1-3).

Est-ce qu’on peut parler d’exploit ce soir pour l’OGC Nice ?
Oui. Quand vous battez ce PSG-là, chez lui, dans cette saison-là, forcément, c’est un exploit.

Quel était le plan très clairement pour battre le PSG ?
Paris a eu plus d’occasions, plus de tirs, plus de maîtrise, comme tous les week-ends. Nous, il fallait que tout soit aligné pour réaliser un exploit. Il fallait qu’on ait l’efficacité offensive, ce qui n’a pas vraiment été le cas ces dernières semaines, il fallait qu’on puisse défendre du mieux possible avec quelques différences dans l’animation par rapport à d’habitude. Et puis, de temps en temps, il fallait qu’on desserre les freins pour avoir un peu de maîtrise. Ça a mis du temps, mais on a réussi, de temps en temps. Et puis après, il fallait aussi avoir un gardien qui nous fasse des arrêts exceptionnels. Quand tout s’aligne un soir, ça fait un exploit. Pour nous, c’est un exploit de battre cette équipe de Paris.

Est-ce que vous étiez surpris de voir l’équipe type parisienne alignée ce soir ?
Ca avait beaucoup de sens de mettre l’équipe type pour préparer un demi-finale de Ligue des Champions mais j’avoue que je ne l’avais pas préparé comme ça.

Quand vous avez parlé aux joueurs, vous sentiez que le PSG ne mettrait pas 100% dans les duels, est-ce que c’est l’une des clés que vous avez utilisées ce soir ?
Je pense qu’ils ont mis beaucoup de choses quand même. Après, est-ce qu’ils ont mis 100% ? Je n’ai pas la réponse. Mais nous, on a mis 100% et même un peu plus. Ce qui comptait, c’était ce que nous on allait mettre. On ne pouvait pas être à 90%, il fallait que tout soit aligné, à commencer par les performances individuelles. Sur ce qu'on peut faire, même s’il y a eu de la réussite par moments, je pense qu’on n'était pas loin de 100%.

Pouvez-vous nous donner la recette pour faire un résultat contre le PSG ? 
L’OGC Nice est venu gagner ici ces dernières saisons et je n’étais pas l’entraîneur. Je n’ai pas de recette, évidemment. La qualité des joueurs que l’on a, les aménagements qu’on peut faire… Il y en a eu certains pour densifier le coeur du jeu et essayer, de temps en temps, d’avoir un peu de surnombre quand on avait le ballon car Paris défend tellement bien… Ce n'est pas une recette qui fait gagner à chaque fois mais c’est celle qu’on a essayé de faire et que les joueurs ont très bien faite.

Ce deuxième but dès la reprise est important dans le déroulé du match, il est marqué par une grosse verticalité recherchée tout de suite, est-ce que ça faisait partie des consignes évoquées à la pause ?
On savait que le temps pouvait jouer en notre faveur, après c’est vrai qu’il est arrivé au bout de 15 secondes. On a eu du mal à trouver la verticalité en première mi-temps, c’était très compliqué. On savait qu’ils allaient faire une grosse entame, ce qui a été le cas. L’objectif, quand il y avait de bonnes projections et la première sortie de balle qui nous permettait d’éliminer un joueur, c'était de rester vertical si possible. Mais c’était aussi parfois d’avoir un peu de maîtrise pour respirer un peu. Il y avait l’idée de pouvoir faire les deux. En tout cas, sur cette action-là, ça a été très bien joué. La présence dans la surface, et notamment l’appel de Laborde qui ouvre un petit peu, avec un geste parfait, il ne fallait pas moins.

Bułka a indiqué en zone mixte que c’était le plus grand match de sa carrière, est-ce que sa prestation était la pierre angulaire, le détail qui a permis de créer cet exploit ?
Entre le détail et la pierre angulaire, je vais essayer de trouver un juste milieu. Pour gagner, il faut que le gardien soit plus qu’un détail. Ça n’a pas été la seule pierre angulaire. Beaucoup de joueurs ont été des pierres angulaires dans cette partie. 

On a vu Youssouf Ndayishimiye en défense centrale alors que c’est un milieu de terrain, c’était une stratégie ?
Ça fait quasiment un an qu’il joue en défense centrale depuis que je suis là. C’est une stratégie que j’ai adoptée depuis le début de la saison. Même en équipe nationale, il joue régulièrement derrière. Il a les capacités, notamment dans une défense à trois, d’être un joueur qui peut ressortir les ballons, qui a du leadership pour commander et qui parfois, par nécessité, peut nous amener un peu de surnombre.

L'équipe a été critiquée sur les derniers matchs sur son manque de finition, ce soir 3 tirs cadrés, 3 buts : est-ce que c’est ce que vous espérez retrouver pour cette fin de saison ?
Si on avait été aussi efficace que ce soir depuis quelques semaines, on aurait quelques points de plus. Après, il faut faire des choix, il faut aussi faire confiance aux joueurs. Faire des saisons pleines et abouties tout le temps, on n’en est pas encore à ce niveau-là. Il faut juste l’accepter, continuer à travailler et attendre que ça nous sourie de nouveau, comme ça a été le cas ce soir.

Peut-on avoir des nouvelles de Mohamed Abdelmonem ?
Concernant Mohamed, on va attendre les examens d'IRM. Ça ne semble pas hyper rassurant au niveau de son genou.

La prestation de Morgan Sanson a dépassé vos attentes, au-delà de ses deux buts ?
Pour Morgan, si je le titularise pour la première fois, c'est que depuis 3, 4 semaines, il est monté en puissance. J'ai eu la conviction qu'il fallait renforcer le cœur du jeu avec un troisième milieu, parfois 4 d'ailleurs. Je pensais que c'était le bon moment. Il est intelligent tactiquement, il a un volume de courses et techniquement, il sait être juste. Un match avec autant d'intensité, c'était toujours un risque. Il a perdu quelques ballons, comme beaucoup en début de match. Et puis après, il est monté en puissance, à l'image de ces très jolis buts. C'est une première titularisation un peu au-delà des attentes.

Sur vos décisions, il y a aussi le choix de reconduire Badredine Bouanani dans le onze et de ne pas mettre Evann Guessand. Comment allez-vous gérer cette rotation d’ici la fin de la saison ?
Comme je la gère depuis 31 journées. Je fais mes choix, des fois je me trompe, des fois j’ai raison, comme tous les entraîneurs. On va continuer comme ça jusqu’au bout.

Vous avez fait de très belles performances cette saison, est-ce que celle-là, c’est la plus importante ?
Disons qu’à 4 journées de la fin, je ne sais pas si quelqu’un aurait parié sur nous ici, je ne pense pas, même les plus fervents supporters et journalistes. J’avais une grosse conviction, je leur ai répété depuis hier, encore aujourd’hui, et même à la mi-temps. Bien sûr, il fallait avoir de la réussite, de l’efficacité. C’est une très belle victoire qui prouve que ce groupe peut faire de très bonnes choses, même en ayant peu de ballons et en étant obligé de défendre beaucoup. Il faut qu’on l’ait en tête. Le plus difficile est de le reproduire souvent, mais ça veut quand même dire quelque chose.

C’est une réaction qui arrive au bon moment ? 
C’est bien qu’elle arrive ce soir. Mais je pense qu’il s’est passé quelque chose lors de l’égalisation à Strasbourg il y a 15 jours à la 94e minute (2-2). Il faut que ça reste jusqu’à la dernière minute du dernier match.

Vous êtes virtuellement dans les 4 premiers de L1, dans les places qualificatives pour la Ligue des Champions. Cette victoire peut changer quelque chose dans les ambitions de Nice pour la fin de saison ?
Mes ambitions en cette fin de saison étaient de retrouver, bien sûr, des résultats, mais surtout une équipe, un groupe qui a envie de faire les choses ensemble, quels que soient ceux qui jouent ou non. Quand je vois ce qu’ils ont mis en préparation, en avant-match, c’est avec ces attitudes-là qu’on pourra continuer à être ambitieux.

Est-ce que la victoire de ce soir peut vous permettre de faire ouvrir les yeux à certains joueurs et leur dire que pour cette fin de saison et la saison prochaine, ils sont capables encore de beaucoup plus…
Ça doit servir à ça, c’est sûr. Quand on gagne ici 3-1, ça doit servir à montrer qu’on est capable de le faire. Cette performance, ce soir, doit les amener à ne pas avoir de limite. Il ne faut pas s’en fixer.

Est-ce que la fraîcheur de Morgan Sanson peut être un atout pour cette fin de saison ?
En tous cas, quand on voit le match qu’il fait pour une première titularisation, même si forcément les jambes étaient très lourdes au moment où il est sorti… Tout ce qu’il a emmagasiné, qu’il n’a pas pu donner pendant 8 mois, c’est bien qu’il puisse nous le donner sur les derniers matchs de la saison.