Interview

Lees-Melou : « Je n'oublierai jamais l'OGC Nice »

Avant de tenter l'aventure anglaise avec Norwich City, Pierre Lees-Melou a tenu à adresser un dernier message à toute la famille Rouge et Noir. Le milieu de terrain aux 140 matchs avec le Gym a pris le temps de revenir sur quatre saisons qui l’ont marqué. Comme joueur d’abord, l’ancien Dijonnais a goûté à la Ligue des champions, aimé la ferveur de l’Allianz Riviera et découvert le rôle de capitaine. En tant qu’homme ensuite, « PLM » s’est inscrit dans la politique citoyenne du club apportant tout son soutien au programme « Enfants sans Douleur ». Au moment de refermer le chapitre niçois, Pierre a eu un mot pour tout le monde.

Pierre, quelle est ta première pensée au moment de quitter l'OGC Nice ?
Elle est pour les supporters, forcément. Je ne peux que les remercier. Depuis hier, je reçois énormément de messages, mon téléphone n’arrête pas de sonner. J’ai l’impression d’avoir laissé une trace dans ce club et ce n’est que du positif. Je n’ai jamais triché. Même si y a eu des hauts et des bas, y compris des sifflets, je remercie encore les supporters pour tout. Je sais que ce n’est qu’un au-revoir, pas un adieu. Je reviendrai à Nice, au moins dans les gradins. J’ai un attachement pour tous les clubs où je suis passé mais encore plus pour le Gym. C’est ma cinquième année que je débutais donc ça laisse forcément des traces.

 

« J'ai toujours mouillé ce maillot et défendu cette équipe »

D'ailleurs, te souviens-tu de ton premier contact avec les supporters Rouge et Noir ?
Bien sûr. À Nice contre l’Ajax Amsterdam (au troisième tour de qualifications à la Ligue des champions, 1-1, le 26 juillet 2017). C’était mon tout premier match avec le club. Un magnifique souvenir et en plus on décroche la qualification au retour. Ce moment entre facilement dans mon top3 des meilleurs avec le Gym. C’était la grosse équipe de l’Ajax en plus, quand on voit où évoluent tous ces joueurs aujourd’hui ça donne une idée de la qualité qu'il y avait en face. Au stade, il y avait une haie de supporters avec des fumigènes, c’était impressionnant. Tout de suite tu comprends où tu es. Dans un club avec une grosse ferveur. L’OGC Nice est un grand club, dans lequel il faut jouer avec le cœur, toujours se battre et ce sont aussi mes valeurs. Depuis ce moment, j’ai toujours mouillé ce maillot et défendu cette équipe en sachant que je ne devais pas décevoir ces supporters après un tel accueil.

Et s’il fallait ne retenir qu’un seul moment de ton passage à Nice ? Lequel serait-ce ?
Le match de barrage de Ligue des champions à Naples (2-0 le 16 août 2017). L'hymne de la Ligue des champions... J'en ai eu des frissons. Même si la marche était un peu haute sur la confrontation aller-retour, c’est une sacrée expérience et je pense même que c’est le plus beau souvenir pour beaucoup d’entre nous, y compris les supporters. C’est même le plus beau de ma carrière jusqu’à maintenant.

« J'ai été capitaine avec plaisir et fierté »

Et ta plus grande fierté durant ces 4 saisons pleines ?
D’avoir été un joueur souvent utilisé. J’ai beaucoup joué chaque saison avec les différents coachs, j'ai évolué avec de grands joueurs et beaucoup de très bons gars. Je me suis fait des très bons amis aussi et tout ça me rend fier. Il y avait également une proximité avec les gens du club. C’est pour toutes ces raisons que je n’oublierai jamais l'OGC Nice.
Le capitanat c'est aussi une fierté, mais j’aurais préféré ne pas l’avoir parce que ça aurait voulu dire que Dante aurait continué toute la saison et nous aurait pas tant manqué. Mais j’ai été capitaine avec plaisir et fierté.

Au-delà du terrain, tu as marqué le club par ton engagement citoyen en tant que parrain du programme Enfants sans Douleur...
C’est quelque chose qui m’émeut vraiment. À mon arrivée, le club m’avait expliqué ce projet. La première chose que j’ai dite c’est qu’aider les enfants me tenait vraiment à coeur et j’ai immédiatement accepté de représenter le programme « Enfants sans douleur ». J’ai déjà travaillé dans une école et j’adore être au contact des enfants. Ce n’était pas toujours des moments faciles d‘être confronté à ces maladies graves, à ces enfants dans la douleur, mais je me devais d’être présent pour eux. Le Club fait vraiment beaucoup au quotidien dans ce domaine, et j’ai été très fier de faire partie de ces actions. C'était bien au-delà de la simple représentation, on parlait souvent, on prenait des nouvelles et ce n'était pas qu'une vitrine. Donc je suis forcément ému. Mais je sais aussi qu’Alexis (Claude-Maurice) va me remplacer en tant que parrain et je ne suis pas inquiet, c’est quelqu’un d’entier, de sensible, qui saura être à l’écoute et patient. 

Pour finir, la prochaine étape pour toi c'est Norwich City et la Premier League. Raconte-nous ce choix de traverser la Manche et de découvrir un autre football.
Je suis très heureux de rejoindre la Premier League, encore plus dans une équipe joueuse. Ce n’est pas du kick and rush à l’anglaise (rires). J’avais envie d’une nouvelle expérience à l’étranger et la Premier League fait forcément rêver. C’est le championnat le plus attrayant et le plus spectaculaire. Je suis très heureux de les rejoindre. Tout a été très vite, je suis évidemment très triste de quitter l’OGC Nice mais aussi excité de démarrer avec ce club qui a montré beaucoup d’intérêt pour moi. J’ai quelques bases en anglais et comme personne ne parle français là-bas, je vais vite être dans le bain (rires). Dans deux mois je suis bilingue.