Entretien (Partie 2)

Coachs, organisation, préparation : le point de Manu Pires

Après avoir livré son analyse sur les mouvements des jeunes joueurs, Manu Pires est revenu avec précision sur l'organisation du centre de formation niçois pour la saison 2021-22.

​Le premier changement concerne la N3, avec la nomination de Didier Digard à la tête de l'équipe réserve.
Il a commencé en tant qu’adjoint des U17 en passant son BEF, c’est un garçon passionné, qui a appris. Les besoins de l’équipe première l'ont propulsé en tant qu’adjoint d’Adrian (Ursea) avec les pros. Son envie, sa détermination, ses qualités de meneur d’homme mais aussi de technicien ont apporté au groupe professionnel. Comme le reste du staff, il a réussi sa mission, avec une part non négligeable dans la réussite des pros. C'est comme une formation accélérée sur ces 6 derniers mois. Le club veut investir sur les éducateurs du club, avec des promotions internes. Didier va prendre en charge la N3 pour s’aguerrir, en tant que numéro 1. Il n’y a pas de parcours type : si on l’a mis là, c’est qu’on estime qu’il en a les capacités. 

La vie d'un centre, c’est aussi des départs, comme celui d’Emerse Fae.
Les séparations sont toujours tristes, mais une autre aventure se propose à Emerse. Il a fait son travail jusqu’au bout, avec professionnalisme et honnêteté. C’était un joueur emblématique de l’OGC Nice et il a apporté son envie à beaucoup de jeunes. Son aventure s'arrête à Nice (il sera remplacé à la tête des U19 par Johann Louvel, associé à Cédric Varrault), mais il mérite d’avoir un projet à la hauteur de ses qualités. Il part la tête haute du club, en laissant de bons souvenirs ici. Tout comme Arthur Leblanc (préparateur physique des U17) qui quitte le club pour un projet personnel à l'étranger. C’est un homme exemplaire. Je ne me fais aucun souci pour son avenir, et je le remercie pour son travail. C'est assez particulier pour moi, car je l'ai connu tout jeune joueur du centre (il a gagné la Coupe Gambardella en 2012). Il sera remplacé par Maxime Verdier, qui est également passé par le centre en tant que joueur. 

« DANTE, ON VA LE RECROISER ! »

Dante, lui, va retrouver son costume de joueur...
On est amenés à se recroiser ! Il navigue entre les deux structures. Vous savez, quand un joueur de la carrure de Dante vient dans les couloirs du centre de formation, ça diffuse de bonnes ondes. Quand un joueur de sa trempe discute avec les éducateurs, vient coacher les 17 ans, les défenseurs, c’est inestimable. Ce serait bien que la majorité de nos garçons s’identifient à l’OGC Nice mais aussi au comportement de Dante, qui est d'une humilité et d’une énergie incroyables. C’est un grand travailleur, et c’est pour ça qu’il a fait cette carrière. Il faut que nos jeunes s’en inspirent. C’est vraiment une belle personne.

Au niveau de l'organisation des entraînements, poursuivez-vous la répartition en 2 groupes ?
Oui, avec les U17 dans le groupe "formation" tandis que les U19 et la N3 forment le groupe "réserve". La philosophie restera identique : on a un style de jeu et une méthodologie pour développer nos joueurs, qui doivent être vite opérationnels pour monter chez les pros. On aura des relations directes avec le staff des pros pour répondre aux attentes de l’équipe première.

Comment va se passer l'intersaison ?
Tout est ficelé pour l’été. La réserve va disputer le Tournoi de Ploufragan (le dernier week-end de juillet), et tous les matchs amicaux sont quasiment bouclés. Y-a-t-il de l'excitation ? Je ne préfère par m’enthousiasmer pour ne pas être déçu. Ça a été très long pour tout le monde, les joueurs ont souffert, nous aussi, mais on va attendre la reprise des championnats pour vraiment y croire. On reste toujours à l’affût de la situation sanitaire, et on reste mesurés dans nos émotions, mais on a hâte de reprendre.

F.H. (Photos J-M.P.)

LE MAILLAGE LOCAL

Dans les coulisses, l'OGC Nice s'active pour nouer des liens solides avec les autres clubs de la région. « On vient tous du monde amateur. Un club pro se doit de renvoyer l'ascenseur. On a des ressources humaines, des connaissances, des outils, et on essaie d'en faire profiter nos clubs partenaires. On a un écho fantastique, beaucoup de clubs sont ravis. Un mouvement est en train de s’opérer, et ces échanges porteront leurs fruits dans les prochaines années », explique Manu Pirès, satisfait de pouvoir « fédérer autour de l'OGC Nice. On veut que les joueurs s’identifient au club et à ses supporters. Quand il y a le logo de l’OGC Nice dans un club amateur partenaire, il y a déjà un sentiment d'appartenance au Gym. On doit ouvrir les portes du centre de formation. On n’est pas là pour enseigner le football, mais pour leur partager nos idées. C'est bénéfique pour tout le monde ».