La belle histoire

« P*****, ça c’est incroyable ! »

Certains sourires naissent dans la douleur, lorsque les liens se resserrent et mettent à nu les coeurs. Certains souvenirs, eux, résistent à tout : aux tempêtes, aux décombres, aux éléments et à la peur. L’histoire du jour est celle d’une dédicace, d’un ouragan et de retrouvailles. L’histoire du foot qu’on aimait hier et qu’on aimera demain. Elle puise sa source dans la Roya et dans la solidarité du peuple rouge et noir.

Alex. Dans le Comté, ce nom ne sonnera plus jamais comme un prénom ordinaire depuis qu’il porte le visage du drame. En l’occurrence celui, météorologique, qui a renversé notre arrière-pays au mois d’octobre dernier, causant d’immenses dégâts matériels et humains. Alors que de nombreux élans de solidarité sont venus très rapidement des Niçois, du Gym et de tout le pays, des associations de héros oeuvrent toujours, au quotidien, à la reconstruction des vallées de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée. Parmi ces associations, de nombreux supporters du Gym, dont un, Christophe, qui, un jour, fait une découverte pas comme les autres sur les décombres du stade de Breil emporté par les flots : un maillot de l'OGC Nice au nom d’Olivier Boscagli, dédicacé par le joueur lui-même : « Pour Jean-Pierre, mon premier coach ».

Boscagli "à la rescousse"

Collectif, Christophe fait remonter l’information à Philippe Roustan et Gil Marsalla, à l’initiative du mouvement "les Week-Ends Solidaires". Ces derniers contactent le Gym pour que Jean-Pierre soit retrouvé. La machine est enclenchée. Comme un ancien n’appartient jamais au passé, le Club appelle Bosca’ à la rescousse. Parti au PSV Eindhoven en 2019, le défenseur répond du tac au tac : « Il s’appelle Jean-Pierre Cottalorda. Je cherche quelqu’un que tu pourrais contacter et je reviens vers toi ». Olivier cherche vite. Il trouve. Puis ajoute à son superbe coup de main une délicate attention : un maillot du PSV, lui aussi dédicacé.

Le Gym transmet l'information aux Week-Ends Solidaires, à l’origine de la découverte. L’association retrouve Jean-Pierre, puis part à sa rencontre avec les bras chargés des deux maillots. L’effet est immédiat. La voix embuée. Et les mots bien choisis. « Ça tient du miracle, retrace celui qui entraîna Boscagli à Beausoleil lorsque le joueur avait 5 ans. Il faut aller à la messe. C’est inattendu. C’est trop. C’est une surprise. P*****, ça c’est incroyable. Même la dédicace est restée ! Ce maillot, il restera comme ça, pas lavé et marqué, ça je vous le dis… Merci aux bénévoles, à l’OGC Nice et à Olivier !»

C.D.