Récit

Lotomba : « Ma première compétition internationale »

Alors que le groupe rouge et noir se prépare pour la dernière ligne droite de la saison, Jordan Lotomba est en Slovénie pour y disputer l'Euro Espoirs en compagnie de Dan Ndoye*. Tout au long de la trêve, le capitaine de la Nati' vous racontera son quotidien d'international. Voici le premier épisode, qui nous transporte d'une victoire à une autre.

Du derby à l'Euro 

« Samedi, j’ai terminé le match très content ! L’équipe avait besoin de cette victoire (3-0). Nous étions aussi heureux de pouvoir l’offrir à nos supporters, après être passés à côté des autres derbies. Gagner à la maison contre Marseille, c’est le meilleur sentiment qu’on pouvait avoir. J’étais aussi bien fatigué après le match (rires). Je suis rentré à la maison me reposer avec mon fils Kalhys-Aylor, qui a 8 mois. Malgré la fatigue, ce n’est jamais facile de trouver le sommeil après les matchs. Dès le lendemain, j’ai retrouvé Dan à l'aéroport et c'était reparti ! Ceux qui avaient joué ce week-end ont suivi un programme aménagé avec test Covid, décrassage et soins. On a élevé le niveau mercredi, à la veille de notre entrée en lice ».

En mode « Papa »

« C’est ma toute première compétition internationale. Les conditions sont particulières avec une phase de groupes au milieu de la saison, mais il faut s'adapter. J’avais été appelé avec les « A » pour la première fois en octobre dernier (il avait honoré sa première sélection contre la Croatie, ndlr), mais j’étais très content de retrouver les U21. Je m’entends très bien avec mes coéquipiers et c’est une belle occasion de clôturer mon histoire avec les Espoirs. Si j’avais déjà été nommé capitaine en club (en jeunes), je n’avais jamais porté le brassard en équipe nationale. Je suis honoré. Je suis plus un leader par mes actes que par mes mots, mais ce brassard, ça correspond aussi à mon évolution en tant qu’homme. J’ai pris énormément de maturité sur le plan privé, avec la naissance de mon fils. Ca m’a fait grandir en tant que personne et en tant que joueur. Ce n’est plus le même Jordan, je suis le jeune papa qui est là et qui encourage tout le monde ! Après, d'autres leaders prennent le relais pour traduire aux Germanophones du vestiaire ».

« Et là, Dan... »

Pour nos débuts, on a rencontré l’Angleterre, qui nous avait préparé une petite surprise tactiquement. J'ai joué latéral droit, avant de finir plus haut pour sécuriser le couloir en fin de match. Il ne fallait pas rentrer dans leur jeu : on leur a laissé la possession, et on s’est efforcé à être compact et bien organisés. Ils ont fait beaucoup tourner, mais ont été inoffensifs, sur un terrain compliqué. On manque quelques occasions, et là, Dan (Ndoye) nous met un double-contact qui lobe le gardien, je ne peux pas expliquer comment il fait (rires). C’était la délivrance. Ça ne m’étonne pas que ça soit de Dan qu’elle soit venue : c’est un joueur qui va toujours forcer, forcer, forcer. Et il finit par trouver les filets ou obtenir quelque chose. Il fait beaucoup de bien à une équipe.

« Tout le monde nous voit comme le petit »

« Maintenant, place à la récupération avant de se tourner vers la Croatie, qui a perdu son premier match contre le Portugal (1-0). On a le groupe de la mort, dans lequel tout le monde nous voit comme le petit. Ça nous motive encore plus ! Je connais la qualité de notre équipe : mentalement nous sommes très forts. Il n’y a aucun match facile, on l’a constaté avec l’équipe de France Espoirs (défaite 0-1 face au Danemark). Je n’ai pas envoyé de message à Amine et Alexis, je les laisse tranquille, et je féliciterai  dès que ça tournera mieux pour eux. Je sais que le coach (Adrian Ursea) suit nos matchs. C’est un enjeu supplémentaire : dès qu’on a la chance de jouer, il faut être performant ».

* Les deux Français Amine Gouiri et Alexis Claude-Maurice disputent également la phase de groupes de l’Euro U21.

 


Propos recueillis par F.H.

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