Carnet de route

Une semaine au centre de formation

Comment vit le centre de formation à l’heure des vacances scolaires ? La question peut paraître accessoire, surtout dans une période où l’actualité se charge de façonner le calendrier des jeunes pousses du Gym. Et pourtant… Délestés de la partie scolaire, qui occupe les journées « classiques » à partir de 15h30, la relève n’a pas chômé, mettant son temps et son énergie au service de son futur métier. Depuis lundi, OGCNICE.com a suivi le quotidien du Gym d’aujourd’hui et de demain. 

Lundi, sous le « OFF »

A première vue, les couloirs de l’académie sont clairsemés en ce premier lundi des vacances. Les plus jeunes pensionnaires débutent leur semaine de congé chez eux, les plus expérimentés, après un dimanche off, ont encore deux jours pour souffler. Mais si on s’approche de plus près des bâtiments dédiés à la formation, on y trouvera du mouvement, du souffle, du bruit, des consignes, de la sueur et du labeur. Clairsemés donc, mais pas déserts, les couloirs fourmillent. Et pour cause : les joueurs qui habitent trop loin ou à l’étranger sont restés dans le nid rouge et noir. Les blessés sont également présents, en soins ou en salle, avec le doc’ Layet et les kinés. Enfin d’autres pensionnaires ayant besoin « de plus de travail » démarrent la semaine pied au plancher, d’une manière individuelle et ciblée. 

Le jeune attaquant anglo-jamaïcain Khavarn Williams entre les mains du kiné du centre.

Les cours reprendront lundi 8 mars !

Le bureau du docteur du centre Vivien Layet jouxte la salle de soins.

Mardi, la passerelle

La face de la journée ressemble à celle de la veille pour la majorité des jeunes Aiglons. La plupart profitent de leur dernier jour de repos, d’autres reçoivent des soins ou oeuvrent « en spécifique ». Pour quelques-uns, par contre, ce mardi atteint son zénith à 16h, au moment où le soleil perd de son éclat et où l’équipe fanion du Gym entre sur la pelouse du centre d’entraînement, deux jours après son revers face à Metz (1-2). Défenseur central de la réserve monté avec le groupe pro, Lorenzo Prso (20 ans) est présent, après ses 2 premières feuilles de match en L1, face à l’OM et aux Grenats. Buteur au Vélodrome pour ses premières minutes dans l’élite et entré en jeu face au FCM, le milieu offensif originaire de Nice-Nord Malik Sellouki (20 ans), arrivé au club à l’été 2020, prend également part à la séance. Tout comme le milieu de terrain Bilal Nadir (17 ans), qui n’en est pas à son premier entraînement avec Adrian Ursea. Si la séance se déroule à huis clos, certains pensionnaires du centre la scrutent de leurs appartements, comme on fixe un objectif. 

Né à Nice, Nadir Bilal pourchasse Jean-Clair Todibo


​Malik Sellouki à la lutte avec Pierre Lees-Melou

Mercredi, reprise & annulations

Ce mercredi, les couloirs du centre ne fourmillent plus : ils grouillent. Les U19 et les joueurs de la réserve ont rendez-vous à 15h, pour la reprise des entraînements collectifs. Une reprise commune, comme il est désormais de coutume, orchestrée par les coachs Louvel, Fae, Varrault et Vahirua, sous l’égide de Manu Pires. 

Samir Anba (préparateur physique) lance l'entraînement

Le gardien Enzo Garrido s'essaie à la tête !

En ce milieu de semaine, l’actualité sanitaire rattrape le centre. Alors que deux rencontres amicales étaient initialement prévues face à Montpellier samedi, les deux clubs s’entendent pour reporter ce double rendez-vous à cause du confinement décrété dans les Alpes-Maritimes lors des deux prochains week-ends. 

A la place, une nouvelle opposition interne est organisée. Elle se déroulera le samedi, tôt dans la matinée.

JEUDi : TEST COVID, FOOT, MUSCU... ET HIP-HOP !

Le jeudi marque un cap dans la semaine : le cap derrière lequel tout s’accélère. La journée s’annonce chargée et débute par les tests Covid, un geste - auquel la narine ne se fera jamais complètement - devenu une habitude pour les joueurs et le staff. Cette entame passée, la relève prend le chemin du terrain, pour un entraînement qui se lance à 10h30. 

Lorenzo Prso à écoute des consignes de Johann Louvel

Emerse Faé

Après le repas, direction la salle de musculation, pour la 2ème séance du jour. A laquelle succédera un 3ème effort physique inédit. Les poids posés, les Aiglons se dirigent en effet vers la salle de vie où les attend un atelier hip-hop, concocté par Amélie Pecoraro, professeure de danse. L’objectif est affiché : sortir les footeux du football, en les ouvrant à d’autres cultures. L’initiation au hip-hop s’inscrit dans une dynamique plus globale, qui a déjà mené les jeunes au théâtre et qui les conduira bientôt à un concours d’éloquence. Elle est aussi, il faut bien le reconnaître, un savoureux moment... « Tant ils sont un peu coordonnés sur le terrain, tant là c’est une catastrophe, glisse Manu Pires, l’oeil rieur. Mais bon, ils essaient de faire de leur mieux et ils s’éclatent, ça fait plaisir de les voir comme ça. Ça leur fera des souvenirs. »

L’activité régale. En toile de fond, ses artisans, Stéphane Pomiès (préparateur mental de la formation et de la préformation) et Steve Bigotti (référent socio-éducatif), savourent. Le jour décline et la nuit siffle la fin du match, sans qu’une étoile de la danse ne se soit révélée dans les rangs rouge et noir. 

Vendredi : LES 1ers SUPPORTERS

En temps normal, la veille de match permet de procéder aux ultimes réglages. Oui mais voilà, cela fait longtemps que les temps ne sont plus normaux et que les compétitions sont à l’arrêt. Aux premières lueurs du jour, les danseurs d’hier reviennent sur un terrain connu : la salle de muscu. L’entraînement débute à 8h30, se fait par demi-groupes, et se poursuit sur le terrain. Pas de travail tactique avant l’opposition du lendemain, hormis quelques « prises de repères », mais plutôt une séance tournée vers le développement du joueur et des principes définis au début de saison. 

Le portier Jules Rolland était du voyage à Beer-Sheva en Europa League 

Le nom du milieu Soudeysse Kari est apparu sur les feuilles de match en L1 cette saison.

L’après-midi est moins intense que celle de la veille. Pas la soirée. Cette fois le ciel est noir quand la salle de vie du centre s’allume. A 21h, les pros défient le Stade Rennais au Roazhon Park et les jeunes Aiglons se sont donné rendez-vous pour les suivre ensemble. Malik Sellouki, qui était avec eux quelques semaines plus tôt, prend place sur le banc, tout comme Andy Pelmard, autre produit de la formation niçoise. Détendus, les jeunes goûtent la grosse prestation des grands, menés par un Hicham Boudaoui XXL. Le Gym s’impose à Rennes (1-2) et à l’autre bout du pays, le Gym exulte.

Samedi : À eux de jouer !

Après avoir vu les pros à l'oeuvre, les jeunes Aiglons se réveillent en mode « match ». L'absence d'enjeu comptable ? Un partenaire en guise d'adversaire ? Des tribunes désespérement vides ? Les protégés de Manu Pires aiguisent leur sens de l'adaptation. Une nouvelle fois. « On essaye de varier les compositions d’équipes, de tourner, de mélanger, explique le directeur du centre, qui avait décidé de travailler sur la réduction d'espaces avec des plots disséminés sur le rectangle vert. Malgré tout, les garçons sont dans le travail. Même si ce sont des oppositions, ils ont envie de montrer qu’ils méritent d’être dans tel ou tel groupe. On préfèrerait faire des oppositions contre des centres de formation, mais ça nous permet quand même de terminer le travail de la semaine avec beaucoup de rigueur et de discipline ».

Le défenseur Théo Pionnier a goûté au monde pro cette saison
(1 apparition en Europa League)

Duel entre Prso et Ba-Sy

Après un dimanche de repos, une nouvelle semaine débutera pour les jeunes pousses de l'OGC Nice. Avec son lot de surprises, de sueur, de doutes et d'espoirs. Et une ambition immuable : « progresser chaque jour ».