Réaction

P. Vieira : « Rester soudés pour retourner la situation »

Patrick Vieira s'est présenté en conférence de presse à l'issue de la défaite du Gym face à Dijon (1-3).

Coach, quel est votre ressenti ce soir ?
Au niveau de la prestation, cette première mi-temps a été insuffisante dans beaucoup de domaines. A partir de là, c’est difficile d’espérer mieux. En 2ème mi-temps, on a eu une petite révolte, assez timide. Sur l’ensemble du match, on a fait beaucoup de choses négatives. Le premier quart d’heure, on était vraiment en difficulté, ils ont pu nous faire courir sans qu’on puisse les mettre en danger. On se faisait éliminer très facilement au moment du pressing. Ça a été difficile de rentrer dans ce match. Malgré tout, on a eu cette situation à 0-0. Si on marque, ça peut changer pas mal de choses. Dans le contenu, ça reste très insuffisant.

Est-ce que le Gym traverse une crise sportive ?
On est en crise par rapport à la prestation. En crise parce qu’on n’a pas fait le match espéré. On a manqué de beaucoup trop de choses pour espérer mieux. Mais ce soir, malgré tout, avec un peu de réussite, on peut marquer ce premier but qui aurait pu nous donner un peu plus de confiance. On a vu dans l’entame qu’on a joué petit bras, avec la boule au ventre, on a eu du mal à se lâcher. Quand on est dans un moment difficile, en manque de confiance, ça se ressent au niveau du jeu. Ça a été difficile avec le premier but qui nous a fait mal psychologiquement.

Qu’est-ce qui a manqué à votre équipe ?
Avant tout, de l’agressivité. L’agressivité, ce n’est pas d’aller mettre « un attentat ». En phase offensive, c’est casser les lignes, trouver des joueurs dans l’intervalle, faire l’appel en profondeur, avoir la détermination pour mettre le ballon au fond quand on est face au but. Quand on n’a pas de réussite, on le paye. Dijon ressortait trop facilement , on avait l’impression d’être dépassés au niveau athlétique, au niveau de la vitesse. Avec un peu plus de chance, on aurait pu les accrocher un peu plus. Cette prestation reste insuffisante.

Les ressources pour relever le groupe ?
Je suis en train de faire ma 3ème saison ici. Chaque année, il y a eu des moments très compliqués, on a toujours trouvé la force pour retourner la situation. Cette année ne change pas.

Comment ?
Ce qu’il faut, c’est rester soudé au niveau des joueurs, du staff, des dirigeants, de l’institution. Être bien cohérent dans ce qu’on veut dire et faire. Continuer à travailler en mettant l’accent sur nos manques pour essayer de donner au club ce qu’il mérite.

La position de lanterne rouge de Dijon accentue la déception...
Sur le match de ce soir, vous aviez l’impression que c’était la lanterne rouge ? C’était la 12ème journée, il y peut-être des équipes qui ne sont pas à leur place. Aujourd’hui ils ont fait un match sérieux et plein. Ils méritent leur victoire. On n’a pas été dedans. Peu importe l’équipe qu’il y a en face, à partir du moment où on ne met pas d’intensité, où on n’arrive pas à développer notre jeu et à aller en profondeur, ça devient compliqué.

Est-ce que ça vous dérange ce manque d’agressivité ?
Oui, parce que c’est ce qui nous permet de mettre notre jeu en place. S’il n’y a pas d’agressivité dans le bon sens du terme, pour changer de rythme pour mettre en difficulté l’adversaire, on peut jouer contre n’importe qui, on sera en difficulté. Il faut insister là-dessus, que les joueurs prennent conscience que c’est un manque qu’il faut combler. On est aussi une équipe qui manque d‘expérience, ça nous fait défaut dans certains moments du match. On commet des erreurs et on est punis de suite derrière. Quand on a la possibilité de mettre un but, on ne le met pas. On est dans un moment difficile. On n’a pas le choix : on doit se serrer les coudes et travailler davantage pour retourner la situation.

Quel était l’état d’esprit dans le vestiaire ?
Il y avait une grosse déception parce que les joueurs n’ont pas fait le match qu’ils voulaient. Mais ce n’est pas seulement les joueurs : c’est le staff, le staff médical, l’entraîneur. On est tous déçus. On avait envie de rebondir après la Coupe d’Europe, de gagner, de bien faire, de prouver qu’on était une équipe qui pouvait espérer beaucoup de choses… et on a été insuffisants. Tous les gens autour du club sont déçus, nous aussi. Je pense que c’est la même chose chez les supporters, ils sont déçus de la prestation, énervés. Mais on n’a pas le choix, on doit continuer à travailler, faire plus. Tout le monde doit donner beaucoup plus. Là, on réussira à retourner la situation.

Quel ont été vos mots devant vos joueurs ?
Le message est clair : on est en train de traverser une période très compliquée. On l’a connue auparavant au club. On n’a pas le choix : soit on est tous concernés et on fait tous un peu plus pour retourner la situation, soit on commence à se disperser et ça commence à partir dans tous les sens. C’est quelque chose que je n’accepterai pas, c’est moi qui suis le garant de tout ça. C’est dans ces moments-là qu’il faut rester soudés pour retourner la situation.