Anciens Aiglons

4 Messieurs, 4 histoires

Toutes les bonnes choses ont une fin. Après 2035 matchs professionnels à tous les 4, dont 387 avec les plus belles des couleurs, ils ont décidé de tirer leur révérence. Ederson (34 ans) avait été le premier à raccrocher les crampons, en janvier dernier. Il a été suivi récemment par Florent Balmont, Mathieu Bodmer et Christophe Jallet. L’occasion de saluer la carrière de quatre Messieurs du football, qui ont laissé chacun une trace de leur passage à l’OGC Nice.

Ederson, la pépite

Milieu offensif | Niçois de 2005 à 2008 | 105 matchs, 19 buts, 5 passes décisives.

Sur ses 290 matchs en pro, il a en a disputé plus d’un tiers avec le Gym. Arrivé dans le costume du grand espoir, il a fait chavirer le Ray sur un lob de 40 mètres pour son 1er derby face à Monaco (ce chef-d’oeuvre était d’ailleurs votre finaliste de l’élection du plus beau but depuis la remontée). Doté d’une technique au-dessus de la moyenne, il était capable de coups de génie comme lorsqu’il s’en est allé nettoyer les lucarnes bordelaise et strasbourgeoise. Excellent tireur de coups de pied arrêtés, Ederson avait aussi le sang-froid des grands joueurs, capables de faire basculer les matchs qui comptent plus que les autres. Un festival au Parc des Princes (2-3), un pénalty de la dernière minute face à l’OM (2-1), ou encore la tête victorieuse en demi-finale de Coupe de la Ligue au Louis-II (0-1)… Durant deux saisons et demie, le Brésilien a marqué les esprits. Devenu international lors de son passage à Lyon, il a ensuite évolué à la Lazio puis au Brésil, où il a remporté un autre type de combat, en guérissant d’une grave maladie en 2018. Resté très attaché à son premier club en Europe, Ederson a toujours rappelé qu'il resterait « Niçois pour toujours ».

Florent Balmont, ce guerrier

Milieu défensif | Niçois de 2004 à 2008 | 152 matchs, 6 buts, 9 passes décisives.

« Un battant », « un pitbull », « un guerrier ». Le champ lexical employé par les supporters niçois sur les réseaux sociaux rappelle que personne n’a oublié ce milieu trapu auquel aucun adversaire n’aimait venir se frotter. Homme de l’ombre mais rouage indispensable de l’entrejeu niçois, le joueur formé à l’OL a pris son envol sur la Côte d’Azur après un prêt à Toulouse. Dans un Gym sur courant alternatif, il a toujours fait preuve de caractère et d'abnégation. Comme Ederson, il a été à une marche de ramener la Coupe de la Ligue, mais Nancy en a décidé autrement (défaite 1-2 en finale en 2006). Après 4 ans de bons et loyaux services, Flo’ Balmont a rallié le Nord. Direction Lille, où il a notamment remporté le doublé Ligue 1 - Coupe de France, après avoir éliminé… Nice en demi-finale. Sans rancune, les supporters niçois l’ont toujours acclamé lors de ses passages au Ray puis à l’Allianz Riviera. Le milieu a mis un terme à une carrière bien remplie en validant son maintien avec Dijon, à 40 ans. Histoire de partir sur une dernière bonne note.

Christophe Jallet, coéquipier modèle

Défenseur latéral | Niçois de 2017 à 2019 | 39 matchs, 1 but.

« C’est sûr, le terrain va me manquer… Mais je m’estime extrêmement chanceux d’avoir pu vivre autant d’émotions , autant de bons moments et, surtout, d’avoir pu rencontrer tellement de belles personnes grâce au football… » Ces mots retranscrits sur le site de l’UNFP résument tout le personnage. Ils sont ceux d’un homme de 36 ans heureux d’être allé au bout de son potentiel. Grand professionnel, Christophe Jallet est en effet passé de la Ligue 2 à l’Equipe de France à force de travail. Double champion de France avec le PSG, le "Divin chauve" rejoint l’OGC Nice après un passage à l’OL. Agé de 34 ans lors de son arrivée, il assure la transmission auprès des jeunes Aiglons et répond présent lorsqu’on fait appel à lui. Il est même surnommé "le talisman" quand, au coeur de l'automne 2018, chacune de ses titularisations se transforme en victoire (8 de rang). Seules les blessures auront entaché son passage dans la plus belle ville du monde. Mais à Nice, comme partout où il est passé, dirigeants, joueurs et supporters garderont un admirable souvenir de celui que tout le monde appelle « Jaja », qui a raccroché les crampons après une ultime saison à Amiens, après avoir franchi la barre des 500 matchs en pro.

Bodmer, quel talent

Mileu & défenseur | Niçois de 2013 à 2017 | 91 matchs, 5 buts, 5 passes décisives.

« Certaines personnes penseront qu’il est plus facile de s’arrêter à 37 ans, parce qu’on se dit être arrivé au bout du chemin, que la carrière a été suffisamment longue. C’est faux. Pour le passionné que je suis, La retraite, c’est comme une petite mort. Un moment où tout retombe après 20 ans d’emotions, toutes plus intenses les unes que les autres ». Après 617 apparitions, Mathieu Bodmer a baissé le rideau. Comme Jallet, son passage en Ligue 1 s’est conclu sur une note amère, en Picardie. Mais cela n’occulte pas l'élégant souvenir laissé par ce milieu de terrain polyvalent, souvent replacé en défense centrale par Claude Puel. Fin tacticien, Mathieu Bodmer avait la faculté de voir le jeu avant qu’il ne se déroule. Après deux saisons compliquées sur le plan collectif, il a pris part à la belle aventure de 2015-16, conclue à la 4e place. Après avoir disputé la Ligue Europa sous les ordres de Lucien Favre, il a rejoint Guingamp puis Amiens, pour écrire les deux derniers chapitres de sa longue et riche carrière.

Fabien Hill